En un instant, tout bascule, tout plonge dans un néant, une faille dans le temps immobile. C'est une histoire qui s'achève dans la neige tachée de rouge. Sandra Voyter, Samuel Maleski et leur fils malvoyant Daniel, âgé de 11 ans, vivaient dans ce coin reculé au cœur de la montagne. Un lieu propice au calme et à la sérénité de l'artiste pour composer avec son art. Un couple ordinaire avec ses engueulades, ses fractures, ses blessures, mais aussi ses petits bonheurs faits de riens s'épanouissant dans le silence. La joie peut aussi dissimuler bien des douleurs profondes qui, avec le temps, ne se referment pas. Samuel, un jour comme une autre, bascule dans le vide, happé par la mort. La police se trouve devant une affaire complexe. Homicide ? Suicide ? Inconnu dans la maison ? Coup de sang de Sandra ? Commence une enquête fouillant dans les âmes de Sandra et de Daniel pour trouver la vérité. Dans ce théâtre de la vie, quelqu'un ment forcément - ou pas.
Patrick Van Langhenhoven
Bonus:
Cinq scènes coupées et alternatives, et présentation de Justine Triet, avec ou sans commentaire (40’). La réalisatrice donne les raisons qui ont justifié l’exclusion de ces scènes du montage final, notamment des huit prises de la dispute de Sandra et Samuel.
Anatomie d’un scénario, avec Justine Triet et Arthur Harari (32’). L’idée du scénario est venue de Terreur aveugle (See No Evil, Richard Fleischer, 1971) et du désir d’utiliser le genre du film de procès pour découvrir la personnalité de Sandra et la relation avec son mari en plaçant le spectateur dans la position d’un membre du jury. Le scénario (sans aucune référence au couple formé par les deux scénaristes) pose la question de l’égalité entre l’homme et la femme, un délicat équilibre : (« Le couple, c’est ne faire qu’un, mais lequel ? », disait Oscar Wilde). Les auteurs évoquent le rapport du son à l’image, l’apport de Sandra Hüller, de Snoop, un réel personnage du film…
Anatomie d’un film, avec Justine Triet et les producteurs David Thion et Marie-Ange Luciani (36’, un entretien conduit par Nicolas Schaller). Ils retracent l’évolution du scénario, la négociation du métrage et du temps exceptionnel alloué au casting, au tournage et au montage (un an de postproduction !), facilité par la qualité du scénario (que Gallimard a édité), les scènes à retourner, le succès du film à l’étranger…
Swann Arlaud et Milo Machado-Graner (21’, entretien conduit par Axel Cadieux). Les deux acteurs se souviennent de leur rencontre avec Justine Triet, de leur perception du scénario, de la longue préparation de Milo par Cynthia Arra, de celle de Swann Arlaud qui a assisté au procès aux assises d’une tentative de meurtre à la hache. Justine Triet est à l’écoute des acteurs qu’elle pousse parfois à sortir de leur zone de confort…
Antoine Reinartz et Vincent Courcelle-Labrousse, avocat et conseiller juridique sur le film (22’, entretien conduit par Axel Cadieux). Il est entré dans la peau du personnage, protégé par l’armure de sa robe, en cassant les codes et en s’appropriant l’espace de la salle d’audience, après une préparation au rôle par Cynthia Arra qui cumulait les fonctions de directrice de casting et de direction des acteurs.
Anatomie d’un procès, avec Vincent Courcelle-Labrousse (15’, entretien conduit par Axel Cadieux). Avocat, consulté avant l’élaboration du scénario, il résume les différences de conduite des procès aux USA et en France et leurs conséquences pour l’accusé.
Casting de Milo Machado-Graner (7’). Milo, 13 ans, n’a peur de rien.
Call back Milo Machado-Graner (3’) : il revient pour interpréter une scène particulièrement dramatique.
Antoine Reinartz (13’). Le casting de l’interprète de l’avocat général en deux prises.
Répétitions de Milo Machado-Graner avec Cynthia Arra, directrice de casting et Justine Triet (25’). Une minutieuse préparation du jeune acteur à son rôle, y compris de son interprétation d’Albeniz au piano.
Secrets de tournage avec le chien Snoop, avec Laura Martin, coach animalier pour le cinéma (8’). Laura Martin parle de la spécialité qu’elle exerce dans la petite structure qu’elle a créée. La performance du chien Messi, saluée à Cannes, a été préparée pendant un mois.
Festival international du film de Toronto 2023 : sélection « Special Presentations »