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affiche Adieu les cons

Adieu les cons

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Un film de Albert Dupontel ,
Avec Albert Dupontel , Virginie Efira, Nicolas Marié,

Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h27
France

En Bref

« C’est la rencontre entre quelqu’un qui voudrait vivre mais qui ne peut plus et quelqu’un qui pourrait vivre et qui ne peut pas. » Albert Dupontel. 

 Suze apprend qu’il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre. La petite coiffeuse a inhalé trop de produits nocifs avec toutes ces permanentes. Elle décide de retrouver l’enfant né sous X, abandonné à ses quinze ans. Il est temps de fermer la porte aux regrets. Elle prend rendez-vous avec les services de l’Etat pour avoir l’adresse des parents adoptifs et remonter la piste. JB, informaticien brillant mais trop vieux, perd le goût de vivre et décide de passer à l’acte. Un concours de circonstances réunit ces deux êtres aux portes de l’oubli, l’opportunité du hasard de jouer un mauvais tour à la mort. Suze force notre JB à l’aider dans sa quête. Ils se retrouvent avec les services de l’Etat aux trousses, comme la mort. C’est donc un voyage en quête d’un enfant qui les lance dans les méandres du labyrinthe administratif. Ils croisent la route de M. Blin, un aveugle relégué aux archives papier dans un monde numérisé. La mission s’avère des plus complexes et des plus troublantes, ouvrant des portes sur l’absurde. De piste en piste, c’est au pied d’une tour qu’ils trouvent la réponse. Contrairement aux idées reçues, c’est un film sur la vie et l’amour qui vous attend.


Albert Dupontel nous entraine dans une course folle à la Brazil en quête d’un enfant perdu. C’est l’occasion de critiquer le système et son absurdité comme dans 1984 et Brazil et une partie du cinéma de Terry Gilliam. C’est un système formaté par la masse oubliant l’individu. Ce dernier se débat dans un monde qui tente de le ramener dans la foule anonyme. Il y a le système et son côté kafkaïen qui entraine JB à mourir, car trop vieux, et Suze à passer outre pour retrouver son enfant. On retrouve les références à Brazil dans les noms des personnages, dans les lieux et actions en filigrane, cachés, à dévoiler. C’est dans un esprit propre au début du cinéma comique à la Chaplin, mais pas que. On peut retrouver l’esprit des défricheurs, Buster Keaton, Harold Lloyd, etc. Proche du surréalisme et du cartoon, le cinéma d’Albert Dupontel échappe à la réalité.

Pourtant derrière se cache un regard assez juste sur notre société et ses travers. Comme cette jeune femme à la porte de la mort qui cherche son enfant qu’elle a dû abandonner sous X. Comme ce spécialiste des réseaux que l’on remplacera par des jeunes diplômés moins performants. La figure de l’aveugle qui voit tout grâce à son âme est une représentation de cette société qui oublie qu’elle à une âme. La règle finit par l’étouffer, l’emporter dans un monde souvent plus absurde que les personnages broyés par elle. La fin est un petit bijou, entre la comédie romantique à la Chaplin et La fureur de vivre de James Dean pour le final. Entre-temps, Adieu les cons nous invite à repenser le monde autrement, du point de vue de l’individu et non de la masse, dans une anarchie positive non- violente.

Les héros d’Albert Dupontel sont souvent des êtres à part, humanistes, préoccupés par la vie et non la mort. Les personnages qui leur font obstacle deviennent les caricatures d’un système, privés de l’essentiel, une humanité. Virginie Efira nous surprend une fois de plus en composant une nouvelle figure mythique de l’univers du réalisateur. Il empreinte beaucoup à la BD, au baroque parfois, surréaliste souvent, personnage délicat de jeune femme perdue. Ce sont ces amoureux lunaires dans cette séquence d’ascenseur, magnifique. Pour ma part, j’y vois aussi de la commedia dell’arte, petits Pierrot et Colombine sous le regard des Arlequins. Toutes ces influences composent un cinéma d’auteur artisanal, particulier. Alors que la mort plane sur le récit, c’est la vie qui nous emporte et nous transporte.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo : 16:9 compatible 4/3 format d'origine respecté 2.35
Langues Audio : français - Dolby Digital 5.1
Sous-titres : français
Edition : Gaumont

Bonus:

Modules making-of (13')

- Commentaire audio d'Albert Dupontel

- Bande-annonce

Fiche technique

Titre : Adieu les cons

    Réalisation et scénario : Albert Dupontel

    Producteur : Catherine Bozorgan

    Photographie : Alexis Kavyrchine

    Montage : Christophe Pinel

    Décors : Philippe Cord'homme

    Costumes : Mimi Lempicka

    Sociétés de production : Manchester Films, Gaumont, France 2, Canal +

    Société de distribution : Gaumont

    Pays d'origine : France

    Langue originale : français

    Genre : comédie dramatique

    Durée : 87 minutes

    Dates de sortie : 21 octobre 2020

Distribution

    Virginie Efira : Suze Trappet

    Albert Dupontel : JB

    Nicolas Marié : M. Blin

    Jackie Berroyer : Dr Lint

    Philippe Uchan : M. Kurtzman

    Bastien Ughetto : Adrien

    Marilou Aussilloux : Clara

    Catherine Davenier : Mme Lint

    Michel Vuillermoz : le psy

    Laurent Stocker : M. Tuttle

    Kyan Khojandi : le médecin de Lint

    Grégoire Ludig : le préposé 1

    David Marsais : le préposé 2

    Bouli Lanners : le médecin de Suze

    Terry Gilliam : le chasseur