Dans ses précédentes réalisations (trois films seulement), Valérie Lemercier avait fait sa spécialité de ponctionner toute la matière humoristique d’une classe supérieure nantie et de révéler leur vanité pour les démettre d’un peu de leur superbe. L’exercice était souvent pratiqué avec talent, laissant un humour grinçant, clairvoyant et loufoque faire le job dans un scénario bien léché. Alors à l’annonce de son quatrième long, l’histoire d’une femme d’affaire accomplie, mariée à un galeriste volage, rédactrice en chef d’un célèbre magasine féminin, qui cède à un caprice et s’achète un petit garçon russe de 7 ans, qu’elle veut beau et sans défaut, on savourait déjà les nombreux pics et autres bons mots sur l’adoption, le milieu de la mode, les habitants de l’immeuble huppé du 7ème… On attendait surtout une satire acérée et piquante, fidèle à la fantaisie et au sens du ridicule qu’on apprécie tant chez Lemercier. Mais au lieu de ça, la Lady Palace passe à des kilomètres de son sujet, par manque d’exigence peut-être ou par excès de zèle surement. Les personnages agissent sans qu’on ne comprenne pourquoi, toutes les pistes ouvertes sont systématiquement désamorcées sans raison apparente pour aboutir sur une fin déconcertante, bien loin de la conclusion paroxysmique attendue, propre au théâtre de boulevard. Le chef Lemercier œuvre avec un manque de rigueur manifeste autant dans l’écriture que dans la réalisation, pour finir sa course dans un politiquement correct hors-sujet, laissant le spectateur sur un goût amer de comédie familiale gentillette. Le film manque surtout d’un manque de point de vue, lesté de nombreuses scories d’écriture, qui le fait naviguer d’une idée à l’autre dans un faux rythme assommant, oubliant complètement sa cible, le spectateur, au profit d’un projet très perso dans lequel Valérie Lemercier s’est sans doute fait plaisir, défilant dans des fringues top moumoute et laissant échapper ça et là quelques injures bien grasses à l’égard de son bourgeois de voisin. Franchement décevant et dispensable.
Dans ses précédentes réalisations (trois films seulement), Valérie Lemercier avait fait sa spécialité de ponctionner toute la matière humoristique d’une classe supérieure nantie et de révéler leur vanité pour les démettre d’un peu de leur superbe. L’exercice était souvent pratiqué avec talent, laissant un humour grinçant, clairvoyant et loufoque faire le job dans un scénario bien léché. Alors à l’annonce de son quatrième long, l’histoire d’une femme d’affaire accomplie, mariée à un galeriste volage, rédactrice en chef d’un célèbre magasine féminin, qui cède à un caprice et s’achète un petit garçon russe de 7 ans, qu’elle veut beau et sans défaut, on savourait déjà les nombreux pics et autres bons mots sur l’adoption, le milieu de la mode, les habitants de l’immeuble huppé du 7ème… On attendait surtout une satire acérée et piquante, fidèle à la fantaisie et au sens du ridicule qu’on apprécie tant chez Lemercier.
Mais au lieu de ça, la Lady Palace passe à des kilomètres de son sujet, par manque d’exigence peut-être ou par excès de zèle surement. Les personnages agissent sans qu’on ne comprenne pourquoi, toutes les pistes ouvertes sont systématiquement désamorcées sans raison apparente pour aboutir sur une fin déconcertante, bien loin de la conclusion paroxysmique attendue, propre au théâtre de boulevard. Le chef Lemercier œuvre avec un manque de rigueur manifeste autant dans l’écriture que dans la réalisation, pour finir sa course dans un politiquement correct hors-sujet, laissant le spectateur sur un goût amer de comédie familiale gentillette. Le film manque surtout d’un manque de point de vue, lesté de nombreuses scories d’écriture, qui le fait naviguer d’une idée à l’autre dans un faux rythme assommant, oubliant complètement sa cible, le spectateur, au profit d’un projet très perso dans lequel Valérie Lemercier s’est sans doute fait plaisir, défilant dans des fringues top moumoute et laissant échapper ça et là quelques injures bien grasses à l’égard de son bourgeois de voisin. Franchement décevant et dispensable.
A la rigueur, 100 % Cachemire aurait pu retirer son sel de l’antipathie d’Aleksandra en mère indigne, raciste et foncièrement supérieure vis à vis des petites gens. Il aurait pu aussi creuser sa fibre salle gosse, laissant place à un monstre burlesque à mi-chemin entre Glenn Close dans Le diable s’habille en Prada et Jane Lynch (l’entraineuse tyrannique des cheerleaders) de Glee. Mais vraisemblablement, ce pari de l’insolence était trop osé pour Valérie Lemercier qui préférait se cantonner aux barrières confortablement dressées de la comédie franchouillarde et à ses conventions normatives réprimant les élans de méchanceté par des bons sentiments. A l’arrivée, difficile de se sentir concerné par ce qui arrive aux personnages, puisqu’on est dans l’incapacité de comprendre leurs agissements (la collègue envieuse, la secrétaire en dessous de tout ?). Très brouillon, le scénario se réduit à un prétexte pour un placement de produits géant dans lequel cabotine ses comédiens, un peu perdus. Un casting de choix, pourtant, laissé en roue libre et faisant ainsi du mieux qu’il peut, sans jamais trouver le ton approprié.
La déception est plus grande lorsque les attentes sont haut perchées, c’est bien connu… Pour cette fin d’année, 100 % Cachemire se noie dans cette immensité de fables fades sans trop de saveur et ne laissera surement pas sa trace dans le paysage cinématographique. Sans surprise donc, le petit garçon va finir par les adopter. Nous, on a bien du mal.
Eve BROUSSE