Wine Calling

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Un film de Bruno Sauvard ,
Avec Vignerons professionnels,

Genre : Documentaire
Durée : 1h30
France

En Bref

C’est entre le ciel, la terre et le pied de vigne que tout se passe, dans une alchimie du retour au vivant. Le vin nature, loin de Mondovino, ne réinvente pas un vin calibré, formaté pour des papilles et une société au goût unique. Il puise dans le terroir sa force et sa nature changeante d’un coteau à l’autre, entre Occitanie et Bordeaux où il prit naissance. Aujourd’hui, c’est plus qu’une simple mode. Il gagne de plus en plus de régions où la vigne ne demande qu’à se laisser aimer. C’est l’appel des origines, ne pas falsifier, transformer le vin, pas bio, simplement nature. Le retour au vin nature est une revendication datant des révoltes d’ouvriers agricoles de 1903. « Ce que nous voulons, nous l’aurons, plus de sucre dans le vin. » C’est ce voyage que nous propose Bruno Sauvard à travers les portraits d’un groupe d’artisans du vin, compagnons de route ayant pour devise le retour au naturel. Il rend hommage à ces belles figures de vie, Laurence, Jean-Sébastien, Céline, Michaël, Olivier, Sylvain, Stéphane et Jean-François.

Ce sont de jolis noms de domaines : Yoyo, les Foulards rouges, le Temps retrouvé ou Potron Minet. Ces femmes et ces hommes proposent un nouveau style d’existence où la solidarité et le temps qui passe produisent un vin sans artifice. Ils se placent entre le bio, la vigne uniquement et la biodynamie, la vigne et son environnement puis sa vinification. Ils viennent d’horizons différents, pas uniquement issus de générations de vignerons mais du monde du privé. Ils ont tout quitté pour renouer avec le vivant où l’entraide, la simplicité et le sens du vrai construisent une nouvelle société, le replaçant en son centre. C’est une révolution profonde qui pourrait bien devenir une lame de fond résonnant au cœur du monde. Le vin devient un travail d’alchimiste où la nature joue le rôle principal.

On tient compte de tous les éléments, les grappes pressées d’une façon particulière, les cuves, tout est mesuré et pesé comme Nicolas Flamel en quête de la pierre philosophale. Le vin prend alors une consistance, une apparence, un goût qui n’appartient qu’à son créateur, change d’année en année. Il devient unique. Il repose sur le cœur des saisons et l’osmose entre le ciel, la terre, le pied de vigne et bien entendu, l’homme. Travail d’orfèvre, de ciseleur du vivant pour donner le goût du juste, sentir le soleil, l’eau qui goutte sur le grain qui deviendra nectar de Bacchus. Bruno Sauvard, sur une partition musicale enlevée, saisit au cours des saisons les gestes et paroles de chacun, dans sa manière d’appréhender le mystère du vin naturel. Nous comprenons que derrière celui-ci, un nouveau mode de vie s’installe. Il préfigure une agriculture paysanne en mouvement, solidaire, éthique, festive, qui gagne d’autres secteurs que la vigne.

Patrick Van Langhenhoven