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affiche White House Down

White House Down

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Un film de Roland Emmerich,
Avec Channing Tatum, Jamie Foxx, Maggie Gyllenhaal,

Genre : Film d'action
Durée : 2h12
États-Unis

En Bref

Membre de la police du Capitole, John Cale vient de se voir refuser le job dont il rêvait : assurer la protection du président des États-Unis. Espérant éviter à sa fille une déception lorsqu’il lui apprendra la nouvelle, il l’emmène visiter la Maison-Blanche. C’est à ce moment qu’un groupe paramilitaire lourdement armé attaque le bâtiment. Alors que le gouvernement américain sombre dans le chaos, Cale va tenter de sauver sa fille, le président, et le pays tout entier…

Après avoir atomisé la planète à plusieurs reprises, Roland Emmerich s’attaque aujourd’hui pour la troisième fois à la Maison Blanche (après 2012 et Independance Day) dans son dernier film d’action White House Down. Cette fois-ci, ce ne sont pas les aliens ni un séisme destructeur mais d’effroyables mercenaires qui vont mettre sens dessus dessous le palais présidentiel. Pour ce blockbuster tout beau tout neuf, Emmerich renoue, après avoir fait une brève incartade du côté du cinéma intello (Anonymous), avec son bon vieux divertissement au scénario au raz des pâquerettes qui fait exploser la pellicule tout du long pour un résultat qui en fout plein les mirettes sans éblouir pour autant.


En mars dernier, on accueillait dans nos salles sombres La Chute de la Maison Blanche d’Antoine Fuqua avec Gérard Butler en gros bras héroïque. Autant dire qu’il est impossible de ne pas faire le parallèle avec White House Down (dont le titre n’est que la simple traduction), fondu sur la même idée (un agent de la sécurité est le seul à pouvoir venir en aide au président après l’attaque de la Maison Blanche). Si tous deux ont également connu un parcours assez décevant aux Etats-Unis, ils n’héritent pas pour autant de la même facture. Sans rentrer dans une étude comparative détaillée, ce qui serait manifestement une erreur, gageons que le premier a quelque peu annihilé l’idée de départ et laissé Emmerich ramasser les morceaux d’un faux amalgame. Si ce n’est leur titre et leur parti pris patriote-bourrin, les deux métrages n’ont pas grand chose à voir.

Signé James Vanderbilt (Spider-Man, Zodiac), le scénario de White House Down mise tout sur l’exploitation à outrance des lieux (cage d’ascenseur, pelouse, couloirs souterrains, piscine) et sur le spectaculaire. A ce jeu, Vanderbilt s’en sort plutôt bien en imposant un rythme et une structure propices aux rebondissements et aux expéditions tout en s’amusant de détails abusés (bio de Nelson Mandela dans le tiroir, la montre d’Abraham Lincoln pare-balle, les tunnels de JFK…). D’autre part, si le scénario nous inflige une relation père/fille bateau et une bonne dose de bons sentiments de mise, on échappe quand même à la romance machinale pour pointer le potentiel sentimental sur la bromance entre Cale et Sawyer, inégale (Jamie Foxx est plus accessoire qu’autre chose) mais bienvenue.

A Roland Emmerich ensuite d’occuper les lieux. Doté d’un sens aigu de la technique et du timing, le réalisateur jonche sa mise en scène de pyrotechnie (effets spéciaux parfois datés), de charivari, d’effets de manche parfois, sans vraiment chercher l’esthétisme de plan. En même temps, exiger d’Emmerich qu’il fasse dans la dentelle et dans la subtilité serait comme demander à Woody Allen d’arrêter la psychanalyse. Pour être honnête, à la vue du metteur en scène mais aussi du titre et de la distribution, on sait déjà exactement à quoi s’en tenir. D’ailleurs, son casting majuscule mérite un second regard. Dans le haut du panier, Channing Tatum et Jamie Foxx, à l’énergie débordante, s’entendent comme larrons en foire et font régner une ambiance drolatique. A leurs côtés, Maggie Gyllenhaal fait ce qu’elle peut enfermée dans une salle de contrôle et Jimmy Simpson se régale en hacker déjanté. On notera aussi une brochette d’acteurs révélés par le petit écran : Rachel LeFevre (Under the dome), Peter Jacobson (Dr House) et Lance Reddick (Fringe).

Dans un final rocambolesque où la petite Emily agite un drapeau et émeut les militaires censés faire exploser les lieux, Emmerich pose la dernière pierre d’un White House Down popcorn légèrement indigeste mais diablement divertissant dont la seule valeur ajoutée tient d’ailleurs dans l’attrait récréatif de la chose. Emmerich, qui n’est pas à son meilleur niveau (Le Jour d’Après), nous propose ici un plaisir ordinaire, vu et revu, mais toujours aussi mordant dans sa forme la plus basique.

Eve BROUSSE

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