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affiche On voulait tout casser

On voulait tout casser

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Un film de Philippe Guillard,
Avec Kad Merad, Charles Berling, Benoît Magimel,

Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h26
France

En Bref

Cinq amis depuis plus de trente ans, ayant renoncé depuis longtemps à leurs rêves d’adolescents, découvrent un beau jour que le plus assagi de la bande plaque tout pour faire son tour du monde en bateau. En comprenant ce que cache cette décision soudaine, cela réveille leurs plus vieux rêves... Où sont passés leurs 20 ans... Ceux de l'époque où ils voulaient tout casser.

Décidément, le cinéma français semble n’avoir en stock qu’une seule recette qui marche ces derniers temps. Et il n’a aucun scrupule à la resservir à tous les repas. Des Petits mouchoirs au Cœur Des Hommes (et ses suites) en passant par Le Prénom, Nos plus belles vacances, Amitiés Sincères ou encore Barbecue, le film de potes n’a pas fini de reluire. Le petit dernier signé Philippe Guillard (Le Fils à Jo), On voulait tout casser, ne bouscule pas franchement le tableau : bande de potes à la vie à la mort, maisons de campagne (Normandie ou Bretagne), histoires de cœur variées, paternité… Mais Guillard va tout de même insister sur le côté dramatique de la comédie avec la présence de la maladie de Kiki, catalyseur de la prise de conscience. Ronronnant, inégal mais émouvant.


L’amitié masculine n’a jamais autant fait tourner la bobine. Le cinéma français en fait apparemment son mantra : jouer les nostalgiques et distiller bons sentiments, sincères amitiés, grandes retrouvailles et joie de vivre à des spectateurs moroses. Et à la longue liste citée ci-contre vient s’ajouter On voulait tout casser, petit dernier de l’ancien rugbyman Philippe Guillard. Après quelques scénarios (Turf, Disco, Camping, 3 Zéros…) et une réalisation (Le Fils à Jo), il signe son premier projet en tant qu’auteur, étiquette si chère au cinéma français ; un premier exercice qui a manifestement besoin de quelques ajustements. A travers un chœur composé de cinq hommes, Pancho, Bilou, Gérôme, Tony et Kiki, le cinéaste croise les portraits, tisse les liens, fixe un contexte mais navigue constamment en terrain connu. Confrontée à cette amitié riche de 30 ans, il y a la maladie de Kiki qu’on découvre en même temps que lui au début du film. Une maladie qu’il va décider de ne pas partager avec ses copains puisqu’il préfère prendre le large en solitaire, l’air de rien.

Dans cette bande de potes aux mécanismes bien huilés, Kiki sort d’office du décor, préférant se ressourcer seul dans sa maison en Bretagne, affichant un air triste et résigné et prévoyant ses projets dans son coin. A l’image de son personnage, Kad Merad semble à des années lumière du reste du casting, simplement en deçà du niveau global. Lui qu’on avait adoré dans un rôle dramatique dans Je vais bien, ne t’en fais pas (bon ok ça date..) ne trouve jamais le ton juste pour incarner Kiki. A grand renfort de tronches tristes et de voix trainante, il peine à rendre Kiki sympathique, même dans la deuxième partie quand il refait les 400 coups avec ses potes. En face, Charles Berling, fidèle à lui-même, joue sa partition avec malice, Benoît Magimel, séducteur et rêveur, reste dans les rails, Vincent Moscato en fait toujours un poil trop dans les gags et les mimiques mais on lui pardonne bien vite et mention spéciale à Jean-François Cayrey en Pancho lourdingue mais terriblement attachant et toujours juste. Bref, ils sont tous biens gentils avec leurs défauts charmants et leur amitié inébranlable même face à la maladie. Mais au-delà de la complicité du casting et de quelques gags bien emmenés, on peine à trouver un réel intérêt à la besogne. Guillard fait pas mal d’erreurs techniques notamment dans le montage et le découpage ainsi que dans l’usage d’une musique par moment bien trop insistante. Ensuite, il laisse ses acteurs en roue libre dans un scénario et des sentiments qu’ils ne savent visiblement pas gérer.

A l’arrivée, Guillard signe un film attachant et sincère mais brouillon techniquement et assez creux. Ses maigres réflexions sur le temps qui passe et sur le besoin de vivre sa vie à fond n’offrent pas assez de consistance et de substance à ses comédiens (malgré leur charme évident) pour trouver la justesse et le charme des comédies viriles des années 70. Ils voulaient tout casser… mais ça n’a fait que trembler légèrement.

Eve Brousse

Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 2.39, Format DVD-9
Langues Audio : Audiodescription (pour malvoyants) Français Dolby Digital 5.1, 2.0
Sous-titres : aucun
Edition : Gaumont vidéo

bonus

"Têtes de tous" : making of en 2 parties (33')
Autour des comédiens (16')

Fiche technique

Titre original : On voulait tout casser

    Réalisation : Philippe Guillard

    Scénario : Philippe Guillard

    Directeur de la photographie : Ludovic Colbeau-Justin

    Son : Antoine Deflandre

    Décors : Jérémy Streliski

    Producteurs : Cyril Colbeau-Justin, Jean-Baptiste Dupont et Sidonie Dumas

    Sociétés de production : Gaumont, LGM productions et TF1 Films Production

    Distributeur : Gaumont Distribution

    Pays d'origine : France

    Genre : comédie

   Distribution

    Kad Merad : Kiki

    Charles Berling : Bilou

    Benoît Magimel : Jérôme

    Vincent Moscato : Tony

    Jean-François Cayrey : Pancho

    Anne Charrier

    Emma Colberti

    Abbes Zahmani