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affiche Une année Polaire

Une année Polaire

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Un film de Samuel Collardey ,
Avec Anders Hvidegaard,

Genre : Film d'aventure
Durée : 1h34
France

En Bref

Au sortir de ses études, jeune et encore célibataire, sans attaches, Anders Hvidegaard décide de tenter sa chance au Groenland pour une année en tant qu’instituteur. Dans un ultime échange avec ses parents, on comprend que l’idée de reprendre la ferme familiale ne le séduit pas, même si c’était la tradition depuis huit générations.  Son dossier est bon et les candidats ne se bousculent pas. La dame du rectorat danois lui dit, tout sourire, qu’il a toutes les chances d’obtenir un poste dans la capitale Nuuk, où la vie « est la même qu’ici, avec tous les éléments du  confort habituel ». Mais Anders se sent prêt à tenter l’aventure de sa vie. Il choisit donc un village reculé, 80 habitants sur la côte est, à Tiniteqilaaq. Lorsqu’il demande à cette même personne s’il doit se former et apprendre à parler le groenlandais, la réponse offusquée de la dame fuse : « surtout pas ! et je sais de quoi je parle, j’ai vécu dix ans là-bas ».


A partir de cette scène,  le ton est donné. On tient le cœur du sujet, moment de vie initiatique pour le jeune enseignant mais surtout confrontation de cultures. Si l’accueil est plutôt souriant de prime abord, le contact entre les autochtones et le jeune premier s’avère vite pollué par les sous-entendus.

Anders est plein de bonne volonté et fait preuve d’angélisme, ce qui prouve surtout sa jeunesse et son manque d’expérience. Malgré lui, il est porteur de stéréotypes citadins et très danois qui le font se comporter avec ce qui est interprété comme du dédain par les habitants. Il faut dire que le choc est rude : pas d’eau courante, pas d’électricité et si le chauffage vient à tomber en panne, il y a de quoi se sentir mal. De l’autre côté, la tentation de la méfiance est forte chez ceux qui ont été longtemps colonisés par le Danemark et qui vivent les moindres remarques comme du mépris ou des restes d’humiliation, loin d’être apaisés. Ce qui explique que les Inuits parlent leur langue, parlent de lui et devant lui avec des propos qu’il devine peu amènes.

Le chemin effectué de part et d’autre pour se comprendre et s’apprécier est donc le thème majeur. Ce qui n’exclut pas des images d’une beauté à couper le souffle. Mais avant tout, ce qui importe à Collardey c’est la capacité qu’ont les hommes à abolir les préjugés et les différences en soulignant bien qu’une confiance réciproque ça se construit et ça se mérite.

Cette plongée au plus près du quotidien des Inuits, avec un minimum de scénarisation porte tous ses fruits et on ne peut que se réjouir quand le carton final nous apprend que, parti pour une année, Anders, deux ans plus tard vivait et enseignait  encore à Tiniteqilaaq.

Françoise POUL

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


    Titre : Une année polaire

    Réalisation : Samuel Collardey

    Scénario : Samuel Collardey et Catherine Paillé

    Photographie : Samuel Collardey

    Son : Vincent Verdoux

    Montage : Julien Lacheray

    Montage son : Valérie Deloof

    Mixage : Julien Roig

    Musique : Erwann Chandon

    Société de production : Geko Films

    Distribution (France) : Ad Vitam Distribution

    Pays d'origine : France

    Durée : 94 minutes

    Date de sortie : 30 mai 2018

Distribution

    Anders Hvidegaard : lui-même

    Asser Boassen

    Thomasine Jonathansen

    Gert Jonathansen

    Julius B. Nielsen

    Tobias Ignatiussen

    les habitants de Tiniteqilaaq (Groenland)