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affiche Un plus une

Un plus une

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Un film de Claude Lelouch ,
Avec Jean Dujardin, Elsa Zylberstein, , Christopher Lambert,

Genre : Comédie romantique
Durée : 1h53
France

En Bref

Un homme, une femme relancent de nouveau la trame de l’amour. Antoine Abeilard, compositeur de musique de films, arrive en Inde pour réaliser la bande-son du film Juliette et Roméo. Une histoire d’amour sur fond de polar d’un petit gangster malgré lui et d’une danseuse. Il reste bien embarrassé par la proposition de l’épouser d’Alice, sa dernière conquête. L’ambassadeur de France, grand admirateur de ses compositions, l’invite à une grande soirée en son honneur. Abeilard est plutôt un homme cartésien, ne croyant qu’en ce qu’il voit. Dans ce pays où le sacré et l’invisible côtoient le quotidien, il est plutôt mal barré !

Quand madame l’ambassadrice lui parle de renaissance, de spiritualité, notre homme préfère la voie de la plaisanterie à celle de l’éveil. Grand séducteur, il reste sensible aux charmes d’Anna, l’ambassadrice. Cette dernière embarque pour un long périple au festival sacré où chacun trempe son corps dans le Gange pour laver son âme. Elle compte ensuite rejoindre Mata Amritanandamayi, surnommée Amma. Elle pratique la compassion et donne le Darhan dans de grandes étreintes. La route devient celle de l’initiation où chacun apprend à connaître l’autre, à comprendre les raisons de son attachement, de ses désirs et surtout explorer son être intérieur.

Entre rêve et réalité, la route d’Antoine compose une musique intérieure où ses envies prennent le chemin du rêve. Peu à peu, Antoine se laisse emporter par cette ambiance, et l’étreinte avec Amma le transforme. Le cavaleur charmeur peut faire face à sa nature profonde et l’affronter pour être ou ne pas être. Anna, de son côté, vient chercher la fécondité que lui refuse la vie. Cette étreinte, ce chant divin, auront aussi des répercussions sur son avenir. Seul le temps nous dira si ce voyage au cœur du spirituel change nos deux êtres.

« L’amour, c’est le seul moment où on est capable d’aimer quelqu’un plus que soi même.»


L’idée du film vient d’une conversation sur le cinéma de Lelouch dans un avion entre Elsa Zylberstein et Jean Dujardin. Ils en parlent au réalisateur qui reprend une partie de son cinéma Un homme et une femme, et Un homme qui me plait avec Annie Girardot et Jean-Paul Belmondo où déjà une actrice tombe sous le charme d’un compositeur de musique. Depuis un certain temps, Claude Lelouch revisite son œuvre, en déploie la trame pour mieux l’approfondir, en développer les marges et l’âme. C’est donc dans celle-ci que réside le cœur du récit. Claude Lelouch compose une œuvre sur le sentiment amoureux dès son premier film de fiction pour ne plus cesser de tenter de le comprendre. Il revient dans toute sa filmographie, et aujourd’hui avec le temps se simplifie pour devenir plus complexe.

Les images les lieux nous en disent tout autant sur celui-ci. C’est une vision globale, pensée depuis le début qui s’affine de film en film. C’est sous cet angle que nous devons explorer le dernier, le saisir dans l’ensemble et non une partie. Plus que les deux films cités plus haut c’est bien toute sa filmographie que reprend Un plus une. Il déploie le sentiment amoureux à travers ses quatre personnages, chacun le vit et s’y confronte de façon différente. Ne nous fions pas aux apparences, Antoine est l’homme volage, Anna la femme en désir d’enfant, Alice l’amoureuse souhaitant du solide et Samuel l’amoureux fou. Dans les détails, chacun se montre beaucoup moins caricatural et plus en nuances. La séquence les réunissant tous les quatre est un petit bijou autour de l’infidélité. C’est le sommet d’une symphonie romantique qui ne fait que monter. Le film emprunte la forme musicale et poétique, presque comme le boléro de Ravel au rythme qui revient, lancinant, pour finir par éclater. C’est un hymne à la femme du titre du faux film Juliette et Roméo, à ce couple de cinéma idéalisé.

Comme toujours, c’est un film sur le cinéma et la musique, Antoine double de Lelouch et de Francis Lai qui compose la partition de Un plus une. Le réalisateur indien pourrait être une vision de Satyajit Ray, marqué par le spirituel et le sentiment amoureux humaniste. On dit de son œuvre qu’elle est un écho aux valeurs d’humanisme et d’universalité, d’une simplicité trompeuse avec une profonde complexité. Akira Kurosawa disait « Ne pas avoir vu le cinéma de Ray revient à exister dans le monde sans avoir vu le soleil ou la lune. » Nous pourrions en dire de même du cinéma de Claude Lelouch. La spiritualité revient souvent chez ce dernier. Elle parcourt son œuvre, interroge le spectateur à travers et au-delà du sentiment amoureux. Nous remarquerons l’obsession des quais de gare et des trains, lieu où les amants se séparent pour partir et revenir ou simplement fuir vers ailleurs.

Nous retrouvons le pouvoir de la pensée qu’évoque Anna à un moment, un aspect lié au spirituel et au bouddhisme en général. Nos pensées influencent nos actions, nos rêves ne sont pas innocents comme ceux du compositeur qui provoque ses révélations. Dans ce sens, la scène du train prend tout son sens. J’ai cru même croiser à un moment le regard d’Anouk Aimée. Enfin le hasard revient encore jouer sa partition, comme toujours chez Lelouch. « Le prochain film sera peut-être un opéra sur les femmes où je commencerai par leur dire qu’elles ont raison 9 fois sur 10 », dit Antoine, double du réalisateur. Nous pourrions le résumer par une métaphore : c’est un homme qui cherche la femme de sa vie et arrive au château de sa quête.

 Patrick Van Langhenhoven

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Titre original : Un plus une

    Réalisation : Claude Lelouch

    Scénario : Valérie Perrin et Claude Lelouch

    Décors : Harveer Singh

    Costumes : Christel Birot

    Photographie : Robert Alazraki

    Montage : Stéphane Mazalaigue

    Musique : Francis Lai

    Production : Marc Dujardin, Samuel Hadida, Victor Hadida, Victor Hadida et Claude Lelouch

    Producteurs délégués : Jean-Paul De Vidas, Mona Irani, Iqbal Kidwai et Rahul Vohra

    Sociétés de production : Les Films 13, Davis-Films, JD Prod, France 2 Cinéma, Canal+

    Société(s) de distribution : Metropolitan Filmexport (France)

    Pays d'origine : France

    Langue originale : français

    Format : couleur

    Genre : comédie

    Durée : 113 minutes

    Dates de sortie1 : 29 août 2015 (festival du film francophone d'Angoulême) 11 septembre 2015 (festival international du film de Toronto 2015) 9 décembre 2015

Distribution

     Jean Dujardin : Antoine Abeilard

    Elsa Zylberstein : Anna Hamon

    Christophe Lambert : Samuel Hamon

    Alice Pol : Alice Hanel

    Rahul Vohra : Rahul Abhi

    Shriya Pilgaonkar : Ayanna

    Abhishek Krishnan : Sanjay

    Venantino Venantini : Henri

    Hélène Médigue : l'amie d'Anna

    Olias Lelouch : le petit Antoine

    Kalki Koechlin : Kalki