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affiche Tu ne tueras point

Tu ne tueras point

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Un film de Mel Gibson ,
Avec Andrew Garfield, Vince Vaughn, Teresa Palmer,

Genre : Guerre
Durée : 2h11
Australie

En Bref

« Dans ce monde qui fait tout pour se détruire, ça ne me semble pas une si mauvaise idée de vouloir essayer un peu de recoller les morceaux. »

 Les champs de Virginie frémissent sous la caresse du vent. En haut de la colline, l’horizon se noie entre terre et ciel. Le jeune Desmond Doss fait ses premier pas, court la campagne et construit sa vie entre la religion et un père hanté par la guerre de 14/18 et tous ses morts. Adventiste du septième jour, il est bercé dès l’enfance par la loi du Seigneur tout puissant. Il fait ses premiers pas avec la petite infirmière au cœur qui bat la chamade. L’emmener au cinéma pour lui parler de veines et d’artères, ce n’est pas de veine. Il va lui falloir peaufiner ses techniques de drague et surtout la manière d’aborder les filles. Les montagnes sont belles, la lumière du Seigneur les baigne de cette lueur angélique où une fille peut dire oui pour la vie.

Comment le dissuader de faire ses classes, de rejoindre l’armée pour sauver les vivants ? Son père comprend que ce fils est animé par un destin plus grand que la haine et la mort qui envahissent le monde. Au cours de ses classes, les brimades pleuvent comme un vent mauvais. On peut combattre le diable et refuser d’ôter la vie. Comme dans une tempête pernicieuse, quand le grain est mauvais, le navire résiste et franchit le mauvais cap. Il lui refuse même le jour de son mariage, mais il tiendra bon. Que doit-on faire quand les valeurs de ce monde sont attaquées ? Je n’ai pas de réponse pour une question aussi vaste. La guerre change les hommes, les transforme en démons, pas lui. Il se retrouve sur les falaises d’Okinawa où son courage lui vaudra la médaille et les honneurs. Il respecta l’un des dix commandements du Seigneur, tu ne tueras point. Et croyez-moi, en enfer où la mitraille pleut comme la grêle sur le champ de Virginie, ce n’est pas facile.


Le film s’ouvre sur l’enfer des champs de bataille où les flammes embrasent les corps pour les damnés à jamais. Puis il quitte l’enfer pour les sommets de la montagne plus bucolique. Le cinéma de Mel Gibson est un mélange de violence et de l’âme humaine s’élevant au-dessus de la mêlée. C’est avec Braveheart en 1995 et ses batailles épiques saisies dans leur réalité crue et sans fioritures qu’il s’illustre. Elle crée une partie de la polémique dans La passion du christ en 2004. Il n’hésite pas à montrer un chemin de douleur et de souffrance où la chair du Christ saigne à vif comme son âme. Apocalypto donne le coup de grâce à une violence trop réaliste pour les bonnes âmes coincées de notre société. Nous nous souvenons de la scène-choc du débarquement d’Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg, de la violence d’Apocalypse Now. Il pousse le réalisme plus loin, ne nous épargnant rien des horreurs des batailles. Faut-il voir dans le traitement de la violence un réalisateur masochiste ou pervers ? La réponse est évidemment non.

Il s’agit avant tout de montrer la cruauté du monde dans sa nature la plus abjecte et la plus profonde. Nous amener à réfléchir sur celle-ci et sur la guerre en général. Elle n’est pas une partie de campagne pour jeux vidéo ou un reportage aux infos. La guerre est une chose sans nom où d’autres hommes trouvent parfois le chemin de l’honneur, mais aussi celui des plus bas instincts. Nous retrouvons le bien et le mal comme un message avec celui de la révolte dans le cinéma de Mel Gibson. De William Wallace à Desmond Doss en passant par le Christ et les Mayas c’est à chaque fois montrer le pire de l’humanité dans sa violence extrême. Au cœur de ce brasier, de cet enfer des âmes pures trouvent la voie pour transcender les ténèbres. Desmond Doss avec sa non-violence affichée et sa volonté de servir le pays représentent la figure de l’homme de bien qui rejoint en partie celle du sacrifice du Christ dans La passion.

Nous passerons sur les polémiques stériles des films précédents pour voir toutes ces réalisations comme un chemin d’éveil qui nous amène à la non-violence. Certains vous diront c’est un film à Oscar, sans aucun doute, et alors ? En ouvrant le film sur la violence des champs de batailles pour revenir à ce jeune garçon luttant contre vents et marées pour garder intègre sa foi religieuse. Elles prennent une tout autre signification, elles nous encouragent au « plus jamais ça ». Elles nous entrainent à glorifier le vivant et non la mort. Mel Gibson a aussi le sens de la symbolique comme la magnifique scène d’un Seppuku et de la fin de la bataille. Il en joue tout au long de son récit entre lumière et ténèbres, le calme avant la tempête et le bonheur retrouvé. Nous pouvons lui reprocher une vision manichéenne des Japonais barbares face aux gentils Américains. C’est aussi depuis L’homme sans visage sa marque de fabrique, la lutte, nous l’avons dit, du bien et du mal. Le cinéma de Mel Gibson est un plaidoyer pour ses convictions religieuses où la réalité est utilisée comme une parabole pour porter le message. Ce dernier d’ailleurs prend plus une teneur universelle que celle d’une religion particulière. Dans le générique de fin, il a la bonne idée de rendre hommage au vrai Desmond Doss.

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
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Sous-titres :
Edition :


•  Titre original : Hacksaw Ridge

    •       Réalisation : Mel Gibson

    •       Scénario : Andrew Knight, Robert Schenkkan et Randall Wallace

    •       Direction artistique : Mark Robins

    •       Décors : Barry Robison

    •       Costumes : Lizzy Gardiner

    •       Photographie : Simon Duggan

    •       Montage : John Gilbert

    •       Musique : John Debney et Rupert Gregson-Williams

    •       Production : Terry Benedict, Paul Currie, Bruce Davey, William D. Johnson, Bill Mechanic, Brian Oliver, David Permut, Tyler Thompson

Coproducteurs : Gregory Crosby, Steve Longi et Elexa Ruth

Producteurs délégués : Michael Bassick, David S. Greathouse, Mark C. Manuel, Ted O'Neal, Buddy Patrick, James M. Vernon, Suzanne Warren et Christopher Woodrow

    •       Sociétés de production : Cross Creek Pictures, Demarest Media, Icon Productions, Pandemonium Films, Permut Presentations et Vendian Entertainment

    •       Sociétés de distribution : Icon Film Distribution (Australie), Summit Entertainment (États-Unis), Metropolitan Filmexport (France)

    •       Budget : 55 millions de dollars

    •       Pays d'origine : Australie,  États-Unis

    •       Langue originale : anglais

    •       Format : couleur

    •       Genre : guerre, drame historique et biographique

    •       Durée : 131 minutes

    •       Dates de sortie1 :4 septembre 2016 (hors compétition - Mostra     de Venise 2016) France : 9 novembre 2016           

        •   Interdit aux moins de 12 ans

Distribution

    •       Andrew Garfield (VF : Donald Reignoux: Desmond T. Doss

    •       Vince Vaughn (VF : Stefan Godin) : le sergent Howell

    •       Sam Worthington (VF : Adrien Antoine) : le capitaine J. Glover

    •       Teresa Palmer (VF : Marie-Eugénie Maréchal) : Dorothy Schutte

    •       Hugo Weaving (VF : Féodor Atkine) : Tom Doss

    •       Luke Bracey (VF : Damien Ferrette) : Smitty

    •       Rachel Griffiths : Bertha Doss

    •       Nathaniel Buzolic : Harold Doss

    •       Matt Nable : le lieutenant Cooney

    •       Milo Gibson : Lucky Ford

    •       Richard Roxburgh (VF : Patrick Béthune) : le colonel Stelzer

    •       Ryan Corr : le lieutenant Manville

    •       Goran D. Kleut : Andy « Ghoul » Walker

    •       Firass Dirani : Vito Rinnelli

    •       Luke Pegler : Milt « Hollywood » Zane

    •       Ben O'Toole (VF : Cédric Ingard) : le caporal Jessop

    •       Robert Morgan : le colonel Sangston

    •       Richard Pyros : Randall « Teach » Fuller

    •       Ben Mingay : Grease Nolan

    •       Harry Greenwood : Henry Brown

    •       Damien Thomlinson : Ralph Morgan

    •       Rhys Bellamy : Desmond Doss, jeune

    •       Desmond Doss : lui-même (images d'archives)