C’est dans les arrière-salles de cinéma que le petit Claude Lelouch découvre le cinéma. Il est caché dans les salles obscures par ses parents pour éviter la Gestapo. De cette enfance, Claude Lelouch gardera un amour du cinéma qui le conduit à faire des documentaires et des films. Le cinéma de Lelouch, c’est celui de la vie et de l’amour, celui de toute une vie qui, comme Molière, ne s’arrêtera sans doute que sur un plateau de tournage, une salle de montage. Tourner pour vivre nous entraine dans les coulisses du cinéma de Claude Lelouch. Grâce à la caméra de Philippe Azoulay, nous allons découvrir toute l’alchimie, la fabrication et la l’amour du cinéma de l’un de nos plus grands réalisateurs. Il nous aide à mesurer l’importance de celui qui n’appartenait pas à la nouvelle vague. Il créait une autre voie avec cette idée de la vie dans la vie, du cinéma comme terrain de la réalité. Aujourd’hui, des réalisateurs comme Stéphane Brizé et bien d’autres lui doivent beaucoup. C’est pendant le tournage de Salaud on t’aime que Philippe Azoulay propose à Claude Lelouch l’idée de ce documentaire. Entre les extraits des autres films de Claude Lelouch et les images plus intimes, c’est le portrait sans concession d’un homme qui a voué sa vie au cinéma.
« Je crois dans le cinéma comme d’autres croient en Dieu » Claude Lelouch.
Il reçoit la Palme d’or en 1966, un Golden Globe et l’Oscar du meilleur film étranger en 1967 pour Un homme et une femme. Depuis, on ne compte plus les récompenses et les nominations de sa nombreuse filmographie. Il est souvent décrié par une partie de la critique qui ne semble pas voir combien ses films comme La bonne année, Les uns et les autres, Itinéraire d’un enfant gâté, entrent dans l’histoire du cinéma. Pour ma part et le documentaire le confirme, je pense que, plus qu’une méthode, c’est une œuvre qu’il construit. Elle restera comme le témoignage des époques que nous aurons traversées en compagnie de ses films, comme autant de jalons de notre propre vie. Nos amours, nos emmerdes, nos joies, nos peines pourraient s’inscrire dans ses films.
Ils nous laissent comme un goût de la vie, belle à en sourire, à en mourir le plus tard possible. Claude Lelouch embrasse tous les genres, marqués par Quand passent les cigognes de Mikhaïl Kalatozov en 1957. On retrouve non seulement le plan de caméra en plongée de l’escalier, mais sans doute d’autres influences dans ses films. Il cherche un cinéma qui épouserait la vie pour briser la frontière entre fiction et réalité. Aujourd’hui, de nombreux réalisateurs s’inscrivent dans cette démarche d’un cinéma proche de la vie. Il n’hésite pas à utiliser cette dernière dans ses films. C’est ce voyage que nous offre Tourner pour vivre, au cœur de l’alchimie des films de Claude Lelouch. Il est comme un Nicolas Flamel cherchant dans ses creusets le secret, l’essence de la vie. Claude Lelouch la cherche dans sa caméra et sur sa table de montage. Nous espérons qu’il nous enchantera encore longtemps.
Patrick Van Langhenhoven
Titre : Tourner pour vivre
Réalisateurs : Philippe Azoulay
Compositeur : Francis Lai, C2C
Producteur exécutif : Nicolas Réoutsky, Philippe Azoulay
Producteur : Claude Lelouch
Equipe technique
Chef monteur : André Billaud
Producteur des effets visuels : Merlin Pardo
Mixage : Cristinel Sirli
Directeur de production : Nicolas Réoutsky
Assistant monteur : Antoine Cuisnier
Directeur de la photographie : Philippe Azoulay
Etalonneur : Frank Voiturier
Monteur son : Quentin Cébile
Chef monteur : Laurent Abellard, Philippe Azoulay
Distribution :
Attaché de presse : Michel Burstein
Sociétés : VisualEffects Nightshift
Distribution Destiny Films
Production Az You Like Films
Acteurs et actrices
Jean Dujardin
Anouk Aimée
Sandrine Bonnaire
Sri Mata "Amma" Amritanandamayi Devi
Johnny Hallyday
Karl Lagerfeld
Francis Lai
Eddy Mitchell
Irène Jacob
Jean-Louis Trintignant
Quentin Tarantino
Rufus
Alice Pol
Jenna Thiam
Elsa Zylberstein
Shriya Pilgaonkar
Abhishek Krishman
Christopher Lambert
Claude Lelouch