Cédric est un jeune acteur qui galère pour trouver un rôle à sa mesure. Sa dernière prestation ne relève pas du cinéma d’art et essai, mais de la pub pour condom. Un beau jour, grâce à un heureux hasard, il décroche le rôle à sa mesure, Bad Man. C’est un nouveau super héros confronté à une bande de malfrats. Son père, commissaire de police, rêvait sans doute d’un autre avenir pour son fils. Sa sœur suit les traces de papa avec succès. Seuls ses deux potes, Seb et Adam, se réjouissent pour lui. Le début de la gloire rencontre un autre effet du hasard. Suite à un accident et une amnésie, Cédric se prend pour Bad Man. A grands pouvoirs, grandes responsabilités. Il doit sauver sa femme et son fils des griffes d’un dangereux malfrat. Est-ce le même que poursuit son père depuis des années ? Bad Man aura fort à faire pour mener à bien sa mission entre la police et un type signé furax à ses trousses.
Depuis Babysitting, en cinq films, la bande à Fifi se bonifie avec le temps et impose sa marque de fabrique. Nous retrouvons dans ce nouvel opus, après le succès de Nicky Larson, le savoir-faire de l’équipe. À travers le thème des supers héros, entre l’univers de la pop culture et celui d’une certaine comédie américaine, c’est une affaire qui roule. C’est toujours un démarrage surprenant, avec de nombreuses références et gags désopilants. Sur la longueur, l’histoire prend son rythme de croisière tout en gardant ses références à l’univers DC et Marvel. On retrouve les Incontournables, personnages liés à Marvel, les Superman, Joker, les Batman de Nolan, le Spider-Man de Sam Raimi, Logan.
On se demande jusqu’où nos lascars pousseront le bouchon dans la prochaine séquence. Le récit est moins surprenant qu’à leurs débuts. Il s’éparpille parfois mais reste maitrisé. Ils assument sans complexe leur style, plus c’est con, plus c’est bon. Dans l’esprit de la grosse rigolade entre potes, la bande ne tricote pas dans la dentelle. On est loin du cinéma de papa. Leurs références restent les Bronzés et surtout Judd Apatow et les frères Farrelly. Ils ont construit un nouveau genre, à la française, en s’inspirant de leurs ainés. Ceci explique que les vannes débridées se situent souvent en dessous de la ceinture, sans retenue.
On notera un clin d’œil à Wolverine, le Shield, l’affaire Baldwin avec la mort de la directrice de la photographie, etc. La forme est de plus en plus maitrisée et même ambitieuse et les combats stylés sont impressionnants. Derrière la galéjade au premier degré se cache un savoir-faire déjà perceptible dans le premier film. Ils convoquent de nouveau les vieux briscards comme Jean-Hugues Anglade et Chantal Ladesou, au top en agent de comédiens. Ils nous offrent un spectacle qui, aux heures sombres que sont les nôtres, devrait dérider vos zygomatiques.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Super-héros malgré lui
Réalisation : Philippe Lacheau
Scénario : Julien Arruti, Pierre Dudan, Philippe Lacheau et Pierre Lacheau
Musique : Maxime Desprez et Michaël Tordjman
Décors : Samuel Teisseire
Costumes : Claire Lacaze
Photographie : Vincent Richard
Montage : Marc David
Production : Julien Deris et David Gauquié
Production déléguée : Pierre Dudan et Philippe Lacheau
Sociétés de production : Cinéfrance ; BAF Prod, Studiocanal et TF1 Films Production (coproductions)
Société de distribution : Studiocanal (France)
Pays de production : France
Langue originale : français
Format : couleur 2,39:1
Genres : comédie, super-héros
Durée : 82 minutes
Dates de sortie : 2 février 2022
Distribution
Philippe Lacheau : Cédric / Badman
Élodie Fontan : Eléonore
Tarek Boudali : Adam
Julien Arruti : Seb
Jean-Hugues Anglade : Michel Dugimont
Alice Dufour : Laure
Brahim Bouhlel : Jimmy
Paco Boisson : José
Chantal Ladesou : la productrice
Tony Saint Laurent : le réalisateur
Georges Corraface : Alain Belmont
Régis Laspalès : Jean-Pierre
Amr Waked : le schizophrène
Philippe Beglia : Raymond Walter
Rayane Bensetti
Philippe Katerine
Bruno Lochet
Gérard Chaillou
Michel Crémadès