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affiche The Strangers : Prey at Night

The Strangers : Prey at Night

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Un film de Johannes Roberts ,
Avec Christina Hendricks, Martin Henderson,

Genre : Horreur
Durée : 1h25
États-Unis

En Bref

Ça commence comme un cauchemar d’enfance avec les monstres à la porte. Une rue au réverbère perdu, un halo de lumière au cœur des ténèbres. Un couple de petits vieux dans une maison oubliée et un masque souriant annonce la venue de l’horreur. Elle traîne dans son sillage ses compagnons, la Faucheuse et la couleur du sang. Fin du prologue. Prenez une petite famille avec ses problèmes et une ado partant en vrille. Tout le monde est en route pour faire escale dans le camping de tonton. Kinsey fait la gueule tout le long de la route, peu satisfaite de se retrouver en pension. Elle a commis une grosse bêtise qui lui vaut cet exil au pays de tonton.

C’est l’arrivée dans la nuit, les allées désertes, le silence et personne pour répondre à la sonnette. « Grand-mère, que vous avez de grandes dents », dit le petit Chaperon rouge dans un autre conte. La famille trouve les clefs de leur petit mobile home et s’installe, avec toujours Kinsey qui tire une tronche des mauvais jours. On est loin du petit bonheur familial à l’américaine. Les enfants, ce n’est pas toujours la joie. On désire si fort leur présence, et quand leur adolescence pointe le bout de son nez, c’est parfois les ennuis qui se pointent avec. Tout le monde s’apprête à passer une nuit contrariée quand… Toc toc. Nous aimerions lui crier « N’ouvre pas au loup petite fille », mais…


Passé le pont avec sa petite pancarte Bienvenue chez nous au pays de la brume et du silence, le ton est donné, les codes sont gravés dans le marbre, à quoi bon les changer. Un ange au regard poupin, une fille errant dans un camping de vacances désert, au bord de l’hiver. On tire le rideau comme pour une pièce macabre. Les diables masqués représentent les monstres de notre enfance, le loup du petit Chaperon rouge, la méchante sorcière ricanante, l’ogre, etc.

Il n’existe pas de chasseur, de prince intrépide, de villageois furieux pour nous sortir de l’enfer. Nous sommes seuls face aux démons et notre choix pour ouvrir la bonne porte. On passe le pont pour pénétrer dans un autre monde, de l’autre côté s’ouvre l’enfer. La réconciliation passe par la culpabilité, les souvenirs de l’enfance et la rédemption. L’univers bascule et l’innocence sombre dans la nuit profonde pour goûter à l’amertume de la mort. Il n’y a pas de perdants pour le diable, il sème la graine de la perversion dans l’immaculée innocence. C’est bien la bête qui sommeille en nous qui s’éveille et bannit le petit ange pour ouvrir la porte au chaos. On ne gagne pas le combat autrement. Aujourd’hui chante la sainte victoire et demain ? Faut-il une raison à l’horreur quand la victime demande pourquoi vous faites ça ? Pourquoi pas répond le bourreau. Faut-il une raison pour semer la mort et se repaitre de l’agonie des vivants ?

C’est ce qui change aujourd’hui, la raison devient déraisonnable. Elle ne s’encombre plus de justifications pour ouvrir les vannes des ténèbres à la mort. Les petits diables de notre enfance prennent forme et traversent le pont pour réclamer le droit de vivre. On n’échappera à l’enfer qu’en passant de nouveau celui-ci, la symbolique est claire. Le reste de la famille se recompose dans les flammes de l’enfer et forge des liens durables et profonds. Johannes Roberts après 47 mètres Down et bientôt 48 mètres Down confirme sa pâte de gentil faiseur de l’horreur. The Strangers : Prey at Night reste agréable et sans surprise, c’est peut-être peu. Aujourd’hui dans un paysage où l’horreur surfe sur le n’importe quoi, caméra parkinson aux couleurs de vomi, récit sans aucun sens, le film a le mérite de ne pas tromper son public et de lui offrir son pesant de frissons et d’horreur de façon honnête. C’est déjà beaucoup de ne pas nous prendre pour des imbéciles et de respecter le spectateur.

  

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


    Titre original et français : The Strangers: Prey at Night

    Titre québecois : Les Inconnus : Proies nocturnes

    Réalisation : Johannes Roberts

    Scénario : Ben Ketai et Bryan Bertino

    Direction artistique : Paul Luther Jackson

    Costumes : Carla Shivener

    Photographie : Ryan Samul

    Montage : Martin Brinkler

    Musique : Adrian Johnston

    Production : Ryan Kavanaugh, Nathan Kahane, Roy Lee et Doug Davison

    Société de production : Rogue Pictures

    Société de distribution :

    Pays d'origine : États-Unis

    Langue originale : anglais

    Genre : horreur, slasher

    Durée : --> 85 minutes

    Dates de sortie : 18 avril 2018 (- 12 ans)

Distribution

     Bailee Madison (VF : Camille Donda) : Kinsey

    Christina Hendricks (VF : Sybille Tureau) : Cindy

    Martin Henderson : Mike

    Emma Bellomy : Dollface

    Lewis Pullman : Luke

    Damian Maffei : l'homme au masque

    Preston Sadleir : l’officier Brooks

    Lea Enslin : la pin-up