Luke Skywalker rejoint la force comme les autres Jedi et maître Yoda. Rey trouve en Leia la dernière Jedi capable d’achever l’enseignement commencé par Luke. Il est temps de mettre fin à toute cette histoire et pour la jeune femme de trouver sa place dans tout cela. La mort de Snoke permet à Kylo Ren de monter sur le trône du suprême leader. L’affrontement se résumerait à la vieille lutte du bien et du mal. Il faut compter avec ce lien qui unit Rey et Ren. Réfugiée sur une planète secrète, la résistance se prépare à une dernière lutte contre le premier ordre. Celui-ci, sous l’impulsion de leur nouveau chef, se prépare à une rencontre avec le père des ténèbres. Du fond de la nuit jaillit un marionnettiste que l’on n’attendait pas. Légende ou vérité, une menace sournoise, un fantôme des temps révolus, revient.
Il s’apprête à jouer sa dernière pièce au jeu d’échecs. Snoke obéissait à un maitre bien plus sournois, Palpatine ! Aujourd’hui c’est Ren qui, grâce à un Graal maléfique, trouve son tombeau sur une planète au-delà de la frontière Exegol. C’est d’ici que se prépare la nouvelle menace Sith plus vivace. Elle attendait son heure pour plonger l’univers dans les ténèbres. Les deux seigneurs du mal se préparent à lancer une flotte immense. Kylo Ren propose à Rey de s’unir pour devenir les nouveaux maitres de la galaxie. La résistance se prépare à l’impact avec peu d’espoir de survivre au chaos. Poe Dameron, Finn, Chewbacca et Rey s’apprêtent à mener leur ultime bataille. Suite à certaines révélations d’un traitre au sein du nouvel ordre, ils doivent trouver la deuxième relique les conduisant à Exegol. Tout est en place sur le damier pour jouer le dernier coup.
Quel regard porter sur ce nouveau et ultime volet, quarante-deux ans après le premier coup de sabre laser ? Il faut se garder des avis de fans et remettre dans leur contexte les trois sagas. La première trilogie place les codes, lance la roue du Karma de Star Wars. Elle entraine toute une génération qui trouve son étendard, son guide pour un monde nouveau. Soyons réaliste, l’engouement est tel que pour renouer des années après avec lui, l’exercice semble impossible. Entre-temps, le monde a changé dans les années quatre-vingt-dix, la jeunesse est portée par d’autres envies qu’une terre vivante et une force cosmique. On espérait le retour de cette dernière avec une nouvelle trilogie. Le premier épisode sera une déception pour une grande partie de la vieille garde. Le deuxième les rassure un peu plus. Quant au troisième, il tente de leur livrer quelques objets d’adoration, clins d’œil et retour d’un des méchants les plus emblématiques.
Petite parenthèse, la deuxième saga en partie rejetée par les fans de la première heure, trouve son public dans la génération des années 90. Il en est de même avec la dernière et son volet ultime Star Wars L’Ascension de Skywalker. Ils ont plus à se raconter avec les enfants des enfants des années 90 que ceux de mon époque de 70. Du point de vue de ma génération, Star Wars nous aura déçus depuis La menace fantôme. Nous n’aurons cessé d’espérer en cette ferveur qui nous portait à l’époque. Nous avons oublié que le monde a changé, que nos enfants s’émancipent des vieillards que nous sommes. Il nous reste au fond du cœur une princesse, un vieux baroudeur et un chevalier Jedi, reliques d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.
Il était prévu un épisode tous les deux ans. Le dernier volet devait être écrit et réalisé par Colin Trevorrow, The book of Henry, Jurassic World. Il quitte le projet invoquant des « différends créatifs ». C’est donc J. J. Abrams qui clôture 42 années d’une balade intergalactique, avec la tâche impossible de réconcilier tous les fans. Il fait le choix de repartir de zéro, oubliant le second volet et les pistes semées par celui-ci. Des personnages sont relégués au second rang comme Rose. Finn n’a plus qu’un rôle secondaire. Le décès de Carrie Fisher, Princesse Leia, oblige l’équipe à réécrire tout le scénario en profondeur. Il aurait sans doute fallu attendre un an de plus pour mieux ficeler la fin. Pourtant le fan boy J. J. Abrams réussit au moins à réconcilier les deux dernières générations autour d’un film d’action avec un fond lié à l’image du père. C’est bien le centre du récit, cette figure paternelle qui, plus sournoisement que Palpatine, hante la saga depuis le début. Il joue sur la notion de la famille, celle que l’on choisit et se construit face à celle d’où l’on vient. Il vous faudra attendre la fin pour savoir celle que choisit Rey.
La force n’est plus cette notion du début, elle devient l’objet de deux lignées. En toile de fond, particulièrement dans le rapport Rey et Ren, souffle un dernier vent de Tao. C’est plus la vengeance, la colère et comment s’en émanciper, la surmonter, qui deviennent les autres thématiques. Le film nous rappelle la notion de solidarité, le bien, face à l’égoïsme du mal. Les robots auraient-ils une âme ? Ce n’est pas d’où nous venons qui fait ce que nous sommes, ni notre sang, mais ce que nous construisons de notre propre volonté et décidons d’être. Il ramène la fin de cette saga à l’individu au centre de l’univers. Il oublie qu’il est peu de chose au regard du cosmos. Toute cette notion de la force de la première heure est balayée pour plus d’épique et d’héroïsme. L’idée de faire de Rey la fille de personne, juste une petite paysanne dans la tradition du zen, n’est plus qu’un rêve. Nous attendions trop. Nous espérions trop sur notre rocher, la sensation des premiers jours ne reviendra pas. Il reste un bon volet qui clôt une histoire à sa façon. Elle n’est ni meilleure ni moins bonne que celle des premiers jours que nous garderons pour les soirs de nostalgie. Il nous faut accepter que le monde change.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Star Wars: Episode IX – The Rise of Skywalker
Titre français : Star Wars, épisode IX : L'Ascension de Skywalker
Réalisation : J. J. Abrams
Scénario : J. J. Abrams et Chris Terrio2, d'après une histoire de J. J. Abrams, Chris Terrio, Colin Trevorrow et Derek Connolly3 et d'après les personnages et l'univers créés par George Lucas
Décors : Rick Carter, Kevin Jenkins4
Costumes : Michael Kaplan4
Photographie : Daniel Mindel4
Montage : Maryann Brandon, Stefan Grube4
Musique : John Williams
Production : Kathleen Kennedy, J. J. Abrams, Michelle Rejwan
Production déléguée : Callum Greene, Jason McGatlin4
Sociétés de production : Lucasfilm, Bad Robot Productions, Walt Disney Pictures2
Société de distribution : Walt Disney Studios Motion Pictures International
Pays d’origine : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur - 35 mm - 2,35:1
Genre : science-fiction
Durée : 142 minutes
Dates de sortie : 18 décembre 2019
Distribution
Daisy Ridley (VF : Jessica Monceau) : Rey4
Adam Driver (VF : Valentin Merlet) : Kylo Ren / Ben Solo4
John Boyega (VF : Diouc Koma) : Finn4
Oscar Isaac (VF : Benjamin Penamaria) : Poe Dameron4
Carrie Fisher (VF : Béatrice Delfe) : Générale Leia Organanote 1,4
Mark Hamill (VF : Bernard Lanneau) : Luke Skywalker4
Ian McDiarmid7 (VF : Georges Claisse) : Sheev Palpatine / Dark Sidious
Kelly Marie Tran (VF : Kelly Marot) : Rose Tico4
Billy Dee Williams (VF : Pierre Forest) : Lando Calrissian4
Joonas Suotamo : Chewbacca4
Anthony Daniels (VF : Jean-Claude Donda) : C-3PO
Jimmy Vee : R2-D2
Brian Herring : BB-8 8
J. J. Abrams : D-O (voix)
Domhnall Gleeson (VF : Jean-Pierre Michaël) : Général Armitage Hux4
Lupita Nyong'o (VF : Marie Tirmont) : Maz Kanata4
Billie Lourd (VF : Dorothée Pousséo) : Kaydel Ko Connix4
Mike Quinn : Nien Nunb
Naomi Ackie4 (VF : Claire Beaudoin) : Jannah
Richard E. Grant4 (VF : Fabien Jacquelin et Gabriel Le Doze ; VQ : [[}]]) : Général Pryde9
Keri Russell (VF : Pascale Chemin) : Zorri Bliss9
Nick Kellington : Klaud10
Dominic Monaghan11 (VF : Vincent Ropion) : Beaumont Kin
Greg Grunberg : Temmin "Snap" Wexley12
Warwick Davis13 : Wicket (caméo)
Jeff Garlin14 :
Richard Bremmer
Harrison Ford (VF : Richard Darbois) : Han Solo15
Denis Lawson : Wedge Antilles15
Jodie Comer : la mère de Rey15
Frank Oz (VF : Daniel Kenigsberg) : Yoda (caméo vocal)
Ewan McGregor (VF : Bruno Choël) : Obi-Wan Kenobi, jeune (caméo vocal)
Alec Guinness (VF : Bruno Choël) : Obi-Wan Kenobi, âgé (caméo vocal)
Liam Neeson (VF : Samuel Labarthe) : Qui-Gon Jinn (caméo vocal)
Samuel L. Jackson (VF : Jacques Martial) : Mace Windu (caméo vocal)
Hayden Christensen (VF : Emmanuel Garijo) : Anakin Skywalker (caméo vocal)
Ashley Eckstein : Ahsoka Tano (caméo vocal)
Freddie Prinze Jr. : Kanan Jarrus (caméo vocal)
Jennifer Hale : Aayla Secura (caméo vocal)
Olivia d'Abo : Luminara Unduli (caméo vocal)
Angelique Perrin : Adi Gallia (caméo vocal)
James Earl Jones (VF : Philippe Catoire) : Dark Vador (caméo vocal)
Andy Serkis (VF : Féodor Atkine) : Snoke (caméo vocal)
John Williams : un homme sur la planète Kijimi15 (caméo non crédité)
Lin-Manuel Miranda : un résistant15 (caméo non crédité)