Il n’est pas facile pour le jeune Miles Morales, Afro-Américain et Portoricain de Brooklyn, de trouver sa place. Surtout quand votre père flic réclame un « je t’aime » par le haut-parleur de la voiture de patrouille. Tout ceci se passe devant votre collège, bonjour l’intégration ! Heureusement, il y a l’oncle Aaron pour vous comprendre et vous entrainer dans des lieux inconnus. C’est au cours d’une de ces escapades que Miles se fait mordre par une araignée radioactive, devenant ainsi le nouveau Spider-Man. Il ne lui reste plus qu’à maitriser ses pouvoirs pour lutter contre le crime, le Caïd et sa bande en passe de modifier la géographie de la ville.
Il souhaite, avec l’aide d’une autre mauvaise figure du crime, ramener sa femme et son fils en bousculant les dimensions parallèles. Avec la mort du dernier Spider-Man, tout repose sur les épaules du plus novice des super-héros, Miles Morales. En ouvrant un portail sur d’autres univers, l’accélérateur de particules nucléaires mélange les cartes des mondes parallèles. Il réunit dans la dimension de Miles une nouvelle bande de super héros. Ils se retrouvent dans le même combat pour rentrer chez eux. C’est un Spider-Man vieillissant avec un peu d’embonpoint, Peni Parker une spider sortie des mangas, Spider Gwen, un Spider-Man en noir et blanc, et Spider cochon. Ils se devront faire front ensemble pour annihiler la menace du chaos et rétablir l’équilibre.
Plus que le personnage de Peter Parker, c’est la figure de Spider-Man qui est mise en avant dans cet éloge. Elle en bouscule tous les codes pour proposer une nouvelle version. C’est de nouveau le parcours initiatique d’un jeune garçon invisible qui se retrouve gardien de sa ville. « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités » devient une des thématiques du film. C’est aussi celle de l’apprentissage et du passage à l’âge adulte. Les réalisateurs l’examinent tout comme la notion de la famille avec justesse et finesse à travers le jeune Miles Morales.
Au fur et à mesure du récit, il devra grandir et trouver sa place au sein de la famille des Spiderman, de la sienne, mais aussi assumer les vérités qu’il dévoile. Dès le départ, les liens entre le jeune garçon et son père sont plus complexes et plus proches d’un ado ordinaire. C’est la même image que la jeune génération débarquant chez Disney pour bousculer la vieille garde. Une nouvelle équipe de dessinateurs et scénaristes renouvelle le temple Marvel qui s’essoufflait. Pour Spider-Man — New Génération, Peter Ramsey, Bob Persichetti et Rodney Rothman s’appuient sur les acquis d’hier pour remodeler le tout.
Même si la discrimination n’est pas au cœur du récit, elle est sous-entendue avec les origines du jeune Miles. Elle rappelle ce message que nous sommes tous des super-héros, un métis, une fille, un cochon de dessin animé, un manga.
La figure de Spider-Man est au cœur du récit avec une place particulière pour les héroïnes. À travers le choix des différentes représentations, les auteurs balaient tout un pan de l’histoire du super héros. Ils interrogent aussi sa nature profonde. Ils s’inscrivent ainsi dans la lignée qu’ils prolongent en revenant à l’idée de super héros plus humain. Ils n’oublient pas l’action, l’émotion, une bonne dose d’humour, une histoire et la thématique sur la famille, chère au cinéma américain. Depuis Sam Raimi, à qui ils rendent hommage, la saga s’essoufflait et peinait à redémarrer. Ils éclatent l’animation en utilisant aussi bien les images virtuelles, classiques, les bulles comme dans la BD, donnant une impression de comics animé, prenant vie sur la toile. Après Venom qui ne satisfaisait pas les fans, Spider-Man — New Génération nous réconcilie avec le tisseur de toile.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Spider-Man: Into the Spider-Verse
Titre français : Spider-Man: New Generation
Titre québécois : Spider-Man : Dans le spider-verse
Réalisation : Peter Ramsey, Bob Persichetti et Rodney Rothman
Scénario : Phil Lord, d'après une histoire de Phil Lord, Chris Miller et Alex Hirsch, d'après des personnages créés par Steve Ditko, Stan Lee, Sara Pichelli et Brian Michael Bendis
Musique : Daniel Pemberton
Production : Christina Steinberg
Producteurs délégués : Will Allegra, Avi Arad, Kevin Feige, Stan Lee, Phil Lord, Chris Miller et Amy Pascal
Sociétés de production : Columbia Pictures, Marvel Entertainment et Sony Pictures Animation
Sociétés de distribution : Columbia Pictures (États-Unis), Sony Pictures Releasing France (France)
Budget : 90 millions de dollars
Pays d'origine : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur
Genre : animation, super-héros
Durée : 1h57
Dates de sortie : 12 décembre 2018
Distribution
Shameik Moore : Miles Morales / Spider-Man
Jake Johnson : Peter B. Parker / Spider-Man
Hailee Steinfeld : Gwen Stacy / Spider-Gwen
Nicolas Cage : Spider-Man Noir4
Kimiko Glenn : Peni Parker / SP//dr (en)
John Mulaney (en) : Spider-Ham (en)
Mahershala Ali : Aaron Davis / le Rôdeur, l'oncle de Miles
Brian Tyree Henry (en) : Jefferson Davis, le père de Miles
Lily Tomlin : May Parker, la tante de Peter
Luna Lauren Velez : Rio Morales (en), la mère de Miles
Zoë Kravitz : Mary Jane Watson
Kathryn Hahn : Dr Olivia « Liv » Octovius / Dr Octopus
Liev Schreiber : Wilson Fisk, le Caïd
Chris Pine : Peter Parker / Spider-Man du même univers que Miles
Natalie Morales : Miss Calleros, la prof de Miles
Jorma Taccone : Norman Osborn / le Bouffon vert
Joaquín Cosío (en) : Mac Gargan / le Scorpion
Marvin « Krondon » Jones III (en) : Tombstone
Lake Bell : Vanessa Fisk (en)
Stan Lee : Stan, l'homme qui vend un costume de Spider-Man à Miles (caméo)
Post Malone : un passant dans Brooklyn (caméo)
Oscar Isaac : Miguel O'Hara / Spider-Man 2099 (caméo, scène post-générique)
Greta Lee (en) : la jeune femme qui aide Spider-Man 2099 à retourner en 1967 (caméo, scène post-générique)