Sam Raimi, l’idole de mes jeunes années aujourd’hui lointaines, donnait un sacré coup de neuf à la saga cinématographique de Spiderman. Remercié, elle peine depuis à trouver un nouveau souffle. D’aventure en aventure, jamais encore je te le jure je n’ai retrouvé l’atmosphère des premiers comics. Un peu de ci, un peu de cela, chaque fois il manque un morceau des codes. Jon Watts, réalisateur du remarqué Cop Car au festival du cinéma américain de Deauville, reprend la saga avec Spider-Man : Homecoming, privilégiant l’action et l’humour. Il réussit à prendre place derrière celle de Sam Raimi avec un vautour comme ennemi. On appréciait l’humour, le second degré devenu depuis Deadpool la vraie fausse idée pour sauver une franchise. Le nouveau Spider-Man gagnait à creuser l’image du père dans la construction d’un héros qui s’affranchit du passé et vole de ses propres ailes.

La mort de Tony Stark laisse un héros orphelin. Il reporte sur son nouvel allié, Mystério, la quête du père. La première partie est bien meilleure que la seconde qui s’attache plus à l’action qu’au fond. Mystério, surnommé dans les comics le Maître des Illusions, ex-cascadeur, prend un tout autre visage. Son histoire se lie à Tony Stark et il regroupe dans sa croisade vengeresse d’autres mécontents, dont le grand patron d’industrie militaire. Nous nous prenons au jeu des illusions et des mensonges, cher à l’univers des super héros. Je vous laisse le plaisir de découvrir les rebondissements et retournements de situations, dans l’esprit d’Insaisissables. Cet aspect du personnage avec sa machinerie moderne, ses tours de passe-passe, ne montre hélas qu’une apparence trompeuse.

Le fond ressemble à tous les discours de petit génie déçu. C’est la même chose avec la relation père-fils qui s’installe dans la première partie, vite oubliée. Une fois Venise et ses canaux laissés derrière nous, le récit reprend une trame plus classique avec son incontournable bataille finale. C’est le même défaut que Cop, Car. Spiderman : Far From Home reste un opus agréable, bien ficelé. Tom Holland, convaincant dans la peau de l’araignée, prend la relève définitivement. Jake Gyllenhaal, malgré un personnage peu étoffé, arrive à tenir la route. La surprise vient de Zendaya, excellente dans le rôle de MJ. Pour le reste, les scènes de combat restent impressionnantes et on se marre bien, mais on aurait aimé être un peu plus adulte, un peu plus sombre.

 Patrick Van Langhenhoven

Titre original et français : Spider-Man: Far From Home

    Titre québécois : Spider-Man : Loin des siens

    Réalisation : Jon Watts

    Scénario : Chris McKenna et Erik Sommers, d'après les personnages créés par Stan Lee et Steve Ditko

    Direction artistique : Grant Armstrong

    Décors : Claude Paré

    Costumes : Anna B. Sheppard

    Photographie : Matthew J. Lloyd

    Montage : Leigh Folsom Boyd et Dan Lebental

    Musique : Michael Giacchino

    Production : Kevin Feige et Amy Pascal

    Production déléguée : Eric Hauserman Carroll

    Sociétés de production : Columbia Pictures, Marvel Studios, Marvel Entertainment

    Sociétés de distribution : Columbia Pictures (États-Unis), Sony Pictures Releasing France (France)

    Budget : 160 millions USD

    Pays d'origine : Drapeau des États-Unis États-Unis

    Langue originale : anglais

    Format : couleur et noir et blanc - 2,39:1

    Genre : super-héros

    Durée : 129 minutes

    Dates de sortie : 3 juillet 2019

Distribution

    Tom Holland (VF : Hugo Brunswick ; VQ : Alexandre Bacon) : Peter Parker / Spider-Man

    Samuel L. Jackson (VF : Thierry Desroses ; VQ : Éric Gaudry) : Talos en Nick Fury/Nick Fury

    Zendaya (VF : Victoria Grosbois ; VQ : Célia Gouin-Arsenault) : Michelle « M. J. » Jones

    Jake Gyllenhaal (VF : Rémi Bichet ; VQ : Martin Watier) : Quentin Beck / Mystério

    Cobie Smulders (VF : Laura Blanc ; VQ : Ariane-Li Simard-Côté) : Soren en Maria Hill

    Jon Favreau (VF : Yann Guillemot ; VQ : Thiéry Dubé) : Harold « Happy » Hogan

    Jacob Batalon (VF : Pascal Nowak ; VQ : Nicolas Poulin) : Ned Leeds

    J.B. Smoove (VF : Frantz Confiac) : M. Dell

    Martin Starr (VF : Stéphane Fourreau) : M. Harrington

    Marisa Tomei (VF : Stéphanie Lafforgue ; VQ : Éveline Gélinas) : May Parker

    Numan Acar : Dimitri

    Tony Revolori (VF : Gabriel Bismuth-Bienaimé) : Flash Thompson

    Angourie Rice : Betty Brant

    Remy Hii : Brad Davis

    Toni Garrn : The Seamstress

    J. K. Simmons (VF : Jean Barney) : J. Jonah Jameson (caméo, scène inter-générique)

    Ben Mendelsohn (VF : Thierry Hancisse ; VQ : Frédéric Desager) : le général Talos sous sa vraie forme (caméo non crédité, scène post-générique)

    Sharon Blynn : Soren sous sa vraie forme (caméo non crédité, scène post-générique)

    Robert Downey Jr. (VF : Bernard Gabay) : Tony Stark (images d'archives tirées du film Captain America: Civil War)

    Jeff Bridges (VF : Jacques Frantz) : Obadiah Stane (images d'archives tirées du film Iron Man)