Cine-Region.fr
affiche Sous les jupes des filles

Sous les jupes des filles

___

Un film de Audrey Dana ,
Avec Isabelle Adjani, Alice Belaïdi, Laetitia Casta ,

Genre : Comédie
Durée : 1h56
France

En Bref

« Rétines et pupilles, les garçons ont les yeux qui brillent. Pour un jeu de dupes : Voir sous les jupes des filles, et la vie toute entière, absorbée par cette affaire. Par ce jeu de dupes : Voir sous les jupes des filles. » Alain souchon

On la voyait comment, la fille  de demain dans nos cours de récréation, nos années à prendre la relève des gens de la maison bleue. On la voyait comment la nouvelle drôlesse, celle qui nous ferait pâmer le cœur et déplacer des montagnes. On ne la voyait pas comme Audrey Dana sous les jupes des filles, pas comme notre mère un peu libérée, mais avec pas mal de casseroles dans la cuisine et le cœur.

Le film s’ouvre sur une scène qui ne restera pas dans l’anthologie du cinéma. Nous comprenons que nous serons plus dans le rouge qui tache que dans le romantisme. On parlera plus de queue qui manque que de baise au clair de lune. Cette fille abandonnée dans sa chambre, désespérée, s’enfonce un objet réservé à la gent féminine à certaines périodes mensuelles comme le loyer qui revient et fait mal... Cette fille voudrait par cette scène nous parler de la liberté enfin acquise des femmes et comme le dit Rousseau. « L’homme (la femme) est né(e) libre et partout elle est dans les fers ». C’est bien ce qui lui arrive dans ces presque deux heures, se retrouver engoncée dans le carcan de la caricature, frôlant le comble pour une femme, la misogynie. 


C’est parti pour du lourd, de l’irrévérencieux. La réalisatrice nous dit du neuf au pays de Vénus, les hommes comprendront enfin ce qu‘est une femme d’aujourd’hui. Défile alors une galerie digne du  courrier du cœur, caricature de nos mères, un portrait semblant tracé par un abruti de beauf entre deux picoles ! Dans le désordre vous découvrirez la femme d’entreprise aux hormones de camionneur, qui s’est faite toute seule. La pauvre n’a pas d’amis, pas de rendez-vous galants, juste son canapé pour se désespérer les soirs de pleine lune. Elle considère son assistante la pauvrette comme Meryl Streep dans Le diable s’habille en Prada. Nous enchainerons au jeu des sept familles avec la mère débordée et une bande de marmots s’accrochant, comme dans les livres de Dickens, à ses jupes. Le mari est trop fatigué par sa journée de travail pour soutenir la pauvre Cendrillon des temps modernes. Elle ne trouve pas un prince charmant dans son paquet de Bonux, mais une baby-sitter lesbienne. En écoutant la damoiselle discuter courrier du cœur aux toilettes, elle tombe en pâmoison et se dit qu’elle essaierait bien la découverte de cette voie. Il nous manque la femme aux cornes aussi grandes que la ramure du premier élan ! Elle fait son coming out au boulot et refile les marmots en garde partagée à sa nouvelle concurrente. N’oublions pas la pauvre fille apeurée qui a besoin d’un mâle pour la réconforter, sinon c’est un soir de cafard.

 Les hommes sont tous des pervers narcissiques et les femmes des meurtrières. L’avocate, femme du monde, pète comme tout le monde, surtout quand grimpe l’émotion amoureuse comme le thermomètre l’été. À ce niveau, tu te dis que ce n’est plus de la caricature, mais du grossier, du vieux fourneau, de l’ancien, de l’antiquité qu’on voudrait te vendre pour de l’original. Il y a longtemps que ces portraits trônent sur les rayons des musées, que Cro-Magnon a jeté la matraque. Les dialogues relèvent du même niveau. A en croire le petit rossignol d’aujourd’hui, les hommes veulent refaire les nichons de leurs femmes et elles, leurs bites. Autre extrait, les femmes  c'est comme les yaourts, quand ça arrive à date de péremption elles se tendent, elles se gonflent et elles explosent. Un moment j’ai craint le pire avec l’utilisation du yaourt. Le couple se sépare, elle retire l'alliance tout en lui rappelant les petites misères de la vie à deux, les poils dans le lavabo, la lunette des toilettes, etc. Ce n’est pas la première fois qu’on me la fait celle-là, en light ou en trash. Elle ne me fait même plus rire. Le film se voulait cinglant et réaliste, la séquence onirique du restau tombe comme un poil dans la soupe.

Sylvie Testud, gynécologue, apprend qu’elle a un cancer du sein et en sortant, regarde le ciel avec en fond les petits oiseaux ? A la fin, le dernier romantique que je suis jette l’éponge, crie stop ! On peine encore pour faire admettre aux féministes, aux fétichistes, à ma grand-mère qu’aujourd’hui l’homme et la femme c’est comme un yin et un yang. Nous n’avons que faire de ces mauvais tableaux dans un musée poussiéreux, ces figures dépassées dans la majorité des cas. Si j’ai bien compris l’esprit du film, aujourd'hui la femme gagne la démocratisation du sex-toy et la cuisine  la libéralisation du concombre et de l'aubergine. La mise en scène est commune et ne s’envole pas vers des sommets d’originalité. Nous nous demandons comment une pléiade d’actrices se lancent dans ce tsunami, ce marronnier des magazines estivaux : qu’est-ce que la femme d’aujourd’hui ? En conclusion Sous les jupes des filles, circulez, il n’ y a rien à voir. Je vais me repasser Roméo et Juliette de Zefirelli, c’est ancien, mais encore si beau à voir. 

Patrick Van Langhenhoven

Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


Titre original : Sous les jupes des filles

    Titre anglais : French Women2

    Réalisation : Audrey Dana

    Scénario : Audrey Dana, Murielle Magellan, Raphaëlle Valbrune

    Production : Fidélité Films, Présence Film Média et Variance

    Musique : Imany

    Genre : comédie dramatique

Distribution

    Vanessa Paradis : Rose

    Isabelle Adjani : Lily

    Laetitia Casta : Agathe

    Sylvie Testud : Sam

    Marina Hands : Inès

    Alice Belaïdi : Adeline

    Géraldine Nakache : Ysis

    Julie Ferrier : Fanny

    Audrey Fleurot : Sophie

    Alice Taglioni : Marie

    Audrey Dana : Jo3

    Pascal Elbé

    Alex Lutz

    Stanley Weber : James

    Nicolas Briançon

    Marc Lavoine

    Guillaume Gouix

    Yvonne Gradelet

    Laure Calamy