Sous le même toit

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Un film de Dominique Farrugia ,
Avec Gilles Lellouche, Louise Bourgoin, Manu Payet,

Genre : Comédie
Durée : 1h33
France

En Bref

Aujourd’hui, plus rien ne va entre Delphine et Yvan. Le couple amoureux d’hier, parents de deux enfants n’est plus qu’un rêve. La fois de trop étant atteinte, il ne reste plus à Yvan qu’à prendre ses cliques et ses claques et emménager ailleurs. Les vieux copains d’hier ne se montrent pas enthousiastes à l’idée de récupérer le trublion. De porte en porte, de refus en refus, après des essais peu fructueux, il se retrouve à voler le banc du square aux clodos. Dernière solution, réclamer ses vingt pour cent de la maison commune et retourner au bercail.

C’est le temps de presque rien, que Delphine trouve les fonds nécessaires au rachat de sa part. En attendant, Yvan est bien décidé à pourrir la vie de son ancienne dulcinée, à lui mener la vie dure comme ils disent. La petite guéguerre des amours perdues commence et les paris sont ouverts sur la gagnante. Le match ne donne pas forcément ce bon vieux mal rasé comme champion toute catégorie. Même si pour effrayer belle-maman, on se balade à poil - je suis chez moi ! Madame à le sens de la répartie vacharde et du bon swing qui vous met chaos ? Ce sont les enfants qui trinquent comme d’habitude. Je vous laisse deviner comment cette histoire finira.

Un peu plus de vingt ans plus tard, c’est juste un effet du hasard si les deux héros de la nouvelle comédie amoureuse portent les mêmes prénoms que Delphine 1 — Yvan 0. Ne voyez donc aucun lien entre une première romance rigolote sous l’angle d’un match de foot et cette énième version du divorce inamical. Dans la veine de Papa et maman, en plus sage, Dominique Farrugia ne révolutionne pas le genre. Ni bonne, ni mauvaise, comme la majorité des comédies françaises de ces derniers temps, Sous le même toit ronronne gentiment. Deux ou trois scènes viennent réveiller le spectateur assoupi, un règlement de compte par Louise Bourgoin avec les vieux amis qui vous tournent le dos. Cette séquence incontournable de tout film de divorce montre combien les deux comédiens évitent le naufrage.

Une autre où les damoiselles, sous le charme de Gilles Lellouche, seront comblées. C’est une petite exhibition en tenue d’Adam pour mamies et belles-mères effarouchées. Trop gentille, elle respecte son cahier des charges pour passer en première partie de soirée, plus tard, à la télévision. Elle rejoint la longue liste de ces comédies consensuelles où rien ne dépasse. Dommage, nous pensons au début du réalisateur bousculant le genre avec Delphine 1 — Yvan 0, et son passage chez les Nuls. Nous espérions plus de rentre-dedans. Depuis, la surprise n’a plus jamais vraiment été au rendez-vous. Le sujet ne manquait pas de piquant et surtout rejoignait l’actualité.

Un article dans Libération explique que 60 % des couples divorcés parisiens sont obligés de vivre sous le même toit à cause d’un manque d’argent. C’est d’ailleurs le point de départ du scénario de Dominique Farrugia. Nous sommes loin d’une analyse psychologique, des personnages trop légers, ni dans le drame de L’économie du couple de Joaquim Lafosse. Il reste juste un savoir-faire, des comédiens et un réalisateur sympathiques, mais est-ce que cela est suffisant pour tenir toute la partie ?

Patrick Van Langhenhoven