Olivier Dahan achève une trilogie de femmes fortes après La Môme et Grace de Monaco, Simone, le voyage du siècle dévoile toute une époque. C’est un voyage au cœur du vingtième siècle, marqué par ses conflits, dont l’écho se fait encore entendre. Il choisit un portrait inspiré, parfois classique, marquant les étapes d’une vie plus qu’exemplaire. On découvre une des grandes figures de la République, au-delà de toute considération politique. Simone Veil privilégie les combats humanitaires, la réconciliation, ne mélangeant pas les nazis et les Allemands. Elle accompagne les premiers pas d’une Europe balbutiante dont elle sera la Présidente pendant de nombreuses années. C’est le bonheur fracassé par les années noires et les camps dont elle sort victorieuse.
Elle ne laissera jamais cette pluie noire ronger son âme. C’est le combat pour l’avortement face à des vieux mâles réactionnaires, insultants. Nous découvrons la femme d’autres combats, les prisonnières et les prisons, cloaques moyenâgeux, qu’elle contribue à faire évoluer. Toujours droite dans la tempête, jamais elle ne faiblit. Elle est un exemple pour tous. La nuit et la lumière s’épousent pour s’achever sur les promesses de l’aube mordorée. La mise en scène s’appuie sur Une vie en voix off, marquant chaque période par les mots de Simone Veil.
Dans sa première partie, l’ombre et les ténèbres des camps marquent l’écran de la couleur de la nuit. Les nombreux combats dans une lueur bleutée, et de meilleurs jours à venir sont entrecoupés du retour au sud et de la victoire de la lumière. Olivier Dahan évite les écueils, entre pathos et hagiographie, pour la réalité des faits parfois insoutenables. Simone, le voyage du siècle s’appuie aussi sur la prestation d'Elsa Zylberstein qui se fond dans le rôle pour lui donner vie. La jeune Rebecca Marder est magnifique dans les premières années d’une combattante humaniste. A l’heure des convictions bradées sur le terrain des arrivistes confondant les idées et leur petit ego, Simone Veil reste un exemple à suivre. C’est un beau portrait éclairant d’un jour nouveau une femme qui mérite toute notre admiration.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Simone, le voyage du siècle
Réalisation et scénario : Olivier Dahan
Musique : Olvon Yacob
Direction artistique : Joëlle Aoun et Zoltán Gelsi
Costumes : Gigi Lepage
Photographie : Manuel Dacosse
Montage : Richard Marizy
Production : Vivien Aslanian, Romain Le Grand et Marco Pacchioni
Sociétés de production : Marvelous Productions ; France 2 Cinéma et France 3 Cinéma (coproductions) ; SOFICA Cofimage 31, Indéfilms 8 et Palatine Etoile 17 (associée)
Société de distribution : Warner Bros. (France)
Pays de production : France
Langue originale : français
Format : couleur
Genre : drame biographique
Durée : 140 minutes
Dates de sortie : 12 octobre 2022
Distribution Elsa Zylberstein : Simone Veil
Rebecca Marder : Simone Veil, jeune
Élodie Bouchez : Yvonne Jacob
Judith Chemla : Milou Jacob
Olivier Gourmet : Antoine Veil
Mathieu Spinosi : Antoine Veil, jeune
Sylvie Testud : Marceline Rozenberg
Esther Valding : Marceline Rozenberg, jeune
Philippe Torreton : André Perdriau
Antoine Gouy : Jean-Paul Davin
Laurence Côte : Ginette Cherkasky
Lubna Azabal : Hafsia Hamdad
Quentin Baillot : André Veil
Florence Muller : Alice Veil
Bastien Bouillon : Pierre Jampolsky
Bernard Blancan : Pierre Bourson
Philippe Lellouche : Serge Klarsfeld
Antoine Chappey : Jean-Émile Jeannesson
Jacky Nercessian : Edgar Faure
Philippe Dusseau : Jacques Chirac
Jean-Marie Frin : Albert Liogier
Pascal Elso : Eugène Claudius-Petit
Jean-Luc Porraz : Emmanuel Hamel
Marc Berman : Henri Montagne
Urbain Cancelier : Secrétaire général Parquet
Natacha Krief : Blanche
François Rollin : Directeur de la prison de Fresnes
Brigitte Aubry : Directrice prison La Roquette
Yann Goven : Sous-directeur prison
Jean-François Gallotte : Militant FN
Noémie Zeitoun : la chanteuse du Kibboutz
Julie Mathieu-Miniconi : la chanteuse du Kibboutz
Benjamin Gaitet : le chanteur guitariste du Kibboutz
Juliette Pedevilla-Defaÿ : Valentine Veil
Lilou Kintgen : Denise Veil, enfant
Marthe Drouin : Femme marché