Les histoires peuvent tuer. C’est le lourd constat qu’apprennent à leurs dépens une bande de jeunes gens le soir d’Halloween. C’est ainsi que Stella, Auggie, et Chuck errent dans les rues de cette petite ville pour quelques bonbons. Chuck réserve une bonne blague à Tommy, le petit caïd qui les prend pour souffre-douleurs. La plaisanterie tourne vite à la mauvaise blague ! Notre petite bande de marginaux se réfugie dans un cinéma de plein-air dans la voiture de Ramon. Nos joyeux drilles, après une course poursuite, se retrouvent dans la vieille maison des Bellows. Ils exhument un livre d’histoire de la jeune Sarah cloitrée par sa famille. La légende raconte qu’elle disait des contes maudits aux enfants. Ces derniers disparaissaient mystérieusement. Stella se rêve écrivain et ne manque pas d’ouvrir le vieux manuscrit poussiéreux, déclenchant l’irréparable. Les pages blanches se couvrent d’une histoire libérant des créatures maléfiques et mettant en danger la vie de chacun. Il ne leur reste plus longtemps pour arrêter la chronique à l’encre de sang. Le sablier de l’enfer s’égraine rapidement ! Ils doivent comprendre et remonter très vite le courant de la longue histoire de Sarah Bellows, coupable ou innocente ?
André Øvredal se fait connaître avec une histoire de monstre norvégien légendaire, The Troll Hunter. Nous lui devons, toujours dans le registre de l’horreur, l’honnête The Jane Doe Identity. Sur un scénario de Guillermo del Toro, il mêle dans son cinéma d’horreur des teenagers marginaux, une maison hantée et une famille sans scrupules, un rien démoniaque. Il construit sa trame diabolique autour d’un livre maudit et des histoires maléfiques écrites avec le sang des victimes. On lui reprochera son manque d’originalité. Certes, il n’invente rien de neuf au pays des monstres et des peurs primaires. Il suit un cahier des charges, connu de tous les fans, pour une série B sympathique. Nous retrouvons les figures incontournables avec un message social en toile de fond sur la guerre du Vietnam, la communauté mexicaine et le racisme.
De la même manière, il traite des secrets des grandes familles et de leur mainmise sur toute une communauté. La folie, thématique récurrente chez Guillermo del Toro, vient hanter le récit avec Sarah condamnée au silence. En fond, avec le personnage de Stella, c’est l’écriture et la narration avec le poids des histoires. Elles possèdent un immense pouvoir, celui de nous tuer. Nous emporter dans des territoires inconnus pour transcender notre part sombre ou lumineuse. Nous regrettons que cette bonne idée ne soit que survolée. Chaque histoire s’inspire des peurs, des désirs profonds de chacun pour l’engloutir dans les affres de l’horreur nauséabonde des démons intérieurs prenant vie. Nous ne ferons pas la fine bouche et nous contenterons d’une série B bien ficelée.
Patrick Van Langhenhoven
Bonus :
Le manoir des Bellows
– Les créatures des ténèbres
– Histoires Effrayantes
– L’horreur à l’ancienne
– Tournage Hôpital
– Tournage le soir d’Halloween
Titre original : Scary Stories to Tell in the Dark
Titre français : Scary Stories
Titre québécois : Histoires effrayantes à raconter dans le noir
Réalisation : André Øvredal
Scénario : Dan Hageman et Kevin Hageman, d'après une histoire de Guillermo del Toro, Patrick Melton et Marcus Dunstan, d'après la série de livres Scary Stories to Tell in the Dark d'Alvin Schwartz
Décors : David Brisbin
Costumes : Ruth Myers
Photographie : Roman Osin
Montage : Patrick Larsgaard
Musique : Marco Beltrami et Anna Drubich
Production : Jason F. Brown, J. Miles Dale, Sean Daniel, Guillermo del Toro et Elizabeth Grave
Production déléguée : Roberto Grande et Joshua Long
Sociétés de production : CBS Films, Entertainment One, 1212 Entertainment, Double Dare You Productions et Sean Daniel Company
Société de distribution : CBS Films / Lionsgate (États-Unis), Metropolitan FilmExport (France)
Budget : 25–28 millions de dollars
Pays d'origine : Drapeau des États-Unis États-Unis / Drapeau du Canada Canada
Langue originale : anglais
Format : couleur
Genre : horreur
Durée : 108 minutes
Dates de sortie : 21 août 2019
Dates Sortie DVD: 15 Janvier 2020
Distribution
Zoe Margaret Colletti (VF : Clara Quilichini ; VQ : Lauriane S. Thibodeau) : Stella Nicholls
Michael Garza (VF : Aurélien Raynal ; VQ : Louis-Philippe Berthiaume) : Ramón Morales
Austin Zajur (VF : Tom Trouffier ; VQ : Nicolas Poulin) : Charlie « Chuck » Steinberg
Gabriel Rush (VQ : William Cloutier) : August « Auggie » Hilderbrandt
Natalie Ganzhorn (VF : Joséphine Ropion ; VQ : Roxane Tremblay-Marcotte) : Ruth « Ruthie » Steinburg
Austin Abrams (VQ : Gabriel Favreau) : Tommy Milner
Dean Norris (VQ : Patrick Chouinard) : Roy Nicholls
Gil Bellows (VQ : Pierre Auger) : le chef de police Turner
Lorraine Toussaint (VF : Maïk Darah) : Louise « Lou Lou » Baptiste
Javier Botet : « Big Toe Corpse »
Andrew Jackson : le « Jangly Man » (voix)
Kathleen Pollard (VF : Emmanuelle Bodin) : Sarah Bellows
Will Carr et Elias Edraki (voix) (VF : Stéphane Pouplard) : Dr Ephraim Bellows
Jane Moffat (VF : Daria Levannier) : Delanie Bellows
Amanda Smith : Gertrude Bellows
Brandon Knox : Harold Bellows
Hume Baugh : Deodat Bellows