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affiche Sahara

Sahara

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Un film de Pierre Coré,
Avec Omar Sy, Louane Emera, Franck Gastambide,

Genre : Film d'animation
Durée : 1h26
France

En Bref

Les créatures des sables vivent en marge de l’oasis qui leur est interdite. Ajar et son pote Pitt le scorpion ne sont pas en odeur de sainteté, rejetés par les autres serpents. Ils sont plus considérés comme deux loosers qu’il faut éviter. Marre de s’en prendre plein la tronche, ils décident de briser les interdits. Ajar rêve d’une vie peinarde au cœur de l’oasis chez les bourges. Ce n’est pas facile quand on débarque de la banlieue de se faire accepter par la jet- set. Lolita, petite princesse à son papa, s’imagine découvrir le monde et passer le cercle de sécurité pour se confronter à l’inconnu.

Gary, son frère, avec sa perruque de beau gosse et son penchant pour le pollen, reste un peu décalé. Heureusement, papa veille sur sa petite famille et tout le monde obéit au doigt et à l’œil, sauf sa petite chérie. Le destin d’Ajar et d’Éva prend une drôle de tournure quand un charmeur de serpents kidnappe la belle pour l’emmener à la ville afin de divertir les passants. Ajar commençait à en pincer pour la petite, pas question de la laisser aux mains des humains. Il entraine son vieux compagnon Pitt et Gary dans une course contre la montre pour sauver l’amour de sa vie. 


Sahara, production française, n’a pas à rougir face aux studios des géants de l’animation. Ce conte initiatique divertit toute la famille. Le réalisateur porte en lui ce projet depuis longtemps et choisit de respecter son idée de départ. Il s’aperçoit que si l’eau est classée numéro un des difficultés dans le monde de l’animation, les serpents et le sable n’arrivent pas loin derrière. Il réalise une petite prouesse technique pour rendre cet univers palpitant. Comme nous le disait Pierre Coré, il fallait faire des concessions et garder l’essentiel des rampants. Il réussit à les rendre attachants et plaisants, pas de crocs ou d’allusions à leurs côtés négatifs. Le spectateur se prend d’affection pour Éva et Ajar, se laissant entrainer dans une aventure aux sensations fortes. Il se paye même le luxe du mélange 2D et virtuel avec un passage psychédélique des plus tordants. Le casting est conséquent et chacun s’évertuera à découvrir qui se cache derrière les voix des nombreux personnages. C’est d’abord un film sur la différence entre la banlieue où vit Ajar le sableux et les bourgeois de l’oasis. Nous retrouvons la notion du partage, de la différence et de l’acceptation de soi comme un être à part entière. Derrière l’histoire toute simple d’un garçon sauvant sa bien-aimée se cache un discours plus politique.

Dans la seconde partie, nous retrouvons le principe de l’initiation, ce qui compte ce n’est pas le but, mais la route. Tout au long de ces épreuves et de ce chemin, chacun touche la force profonde de son âme. Ils se dépassent et se révèlent à eux-mêmes derrière les apparences. Cela va du timide Pitt, scorpion faire-valoir, à Gary et son jeu des apparences. Le film aborde plusieurs thématiques de fond composant une personnalité, le look, le courage, l’amour. Il développe aussi la marginalité au sein de sa propre communauté, la confrontation de classes, le racisme lié à la couleur de peau. C’est aussi la morale de la fable du chien et du loup de La Fontaine. Il vaut mieux vivre libre qu’avec un collier. C’est enfin un hommage à la danse et au spectacle à travers les personnages de George (avec la voie d’Alexandre Dujardin) le bel acteur, Pietra la danseuse interprétée par Pietragalla.

Le rôle du méchant échoit à Omar (Grand Corps malade) un charmeur de serpents sans scrupules. Une fois que la vedette ne sert plus, elle finit en peau suspendue. Dans la grande tradition du cinéma français, les seconds rôles ne sont pas que des faire-valoir. Loin de la quête de l’hyperréalisme des grands studios américains, Sahara se démarque en gardant l’esprit BD artisanal. C’est la french touch dans l’esprit des maitres du genre Michel Ocelot Kirikou, René Laloux Gandahar, voire Paul Grimault Le roi et l’oiseau ou plus proche de nous, Benoît Philippon, Alexandre Heboyan Mune. Sahara prouve que l’animation française à encore toute sa place en gardant sa spécificité. C’est un beau voyage à découvrir en famille où chacun trouve sa part de satisfaction, de 7 à 77 ans pour parodier un slogan célèbre.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
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Edition :


      •    Titre : Sahara
    •    Réalisation : Pierre Coré
    •    Scénario : Pierre Coré, Nessim Debiche et Stéphane Kazandjian
    •    Musique originale : Jérôme Rebotier et My Melody
    •    Montage : Fanny Boucquard
    •    Animation : Ryan Yee
    •    Direction artistique : Julien Georgel
    •    Producteur : Éric Altmayer, Nicolas Altmayer, Pierre Coré, Michel Cortey, Christian Ronget et Claude Léger
    •    Production : Mandarin Cinéma, La Station Animation, Studiocanal, M6 Films et Transfilm International
    •    Distribution : Studiocanal
    •    Pays :  France et  Canada
    •    Format : couleur
    •    Durée : 86 minutes
    •    Dates de sortie : 1er février 2017

Distribution
    •    Omar Sy : Ajar
    •    Louane : Eva
    •    Franck Gastambide : Pitt
    •    Vincent Lacoste : Gary
    •    Ramzy Bédia : Chef Chef
    •    Clovis Cornillac : Ver Luisant
    •    Jean Dujardin : Georges
    •    Grand Corps Malade : Omar
    •    Reem Kherici : Alexandrie
    •    Jonathan Lambert : Michel
    •    Sabrina Ouazani : Alexandra
    •    Marie-Claude Pietragalla : Pietra
    •    Mathilde Seigner : Rita
    •    Michaël Youn : Poisson des sables
    •    Roschdy Zem : Saladin