Dans l’espace, une catastrophe n’annonce rien de bon sur terre. Sur la petite planète bleue, dans le zoo de San Diego, un primatologue réputé communique par la langue des signes avec son vieux pote George, un gorille blanc plutôt cool. David Okoye préfère la compagnie de ses cousins à celle des humains. Tout ce petit monde s’amuse bien, fout la trouille au petit étudiant nouveau. Les blagues pourraient vite tourner à la mauvaise plaisanterie quand des échantillons déboulent du ciel comme une pluie de météorites de mauvais poil. George subit le contrecoup des petites expériences interdites d’Emergine. Tant que leur sale affaire restait à l’abri de tous, bien planqués à des milliers de kilomètres au-dessus de notre tête, pas de problème. Ça craint quand le monde voit un loup titanesque débarquer en pleine ville, George grandir à vitesse grande V et un troisième larron aux crocs aiguisés. Bientôt tout ce petit monde atteindra la taille de King Kong et nous serons vraiment dans la merde. Il ne reste que les liens unissant George et David pour dresser un rempart à l’expérience intitulée Rampage. George canalisera-t-il sa colère pour devenir un allié ou le pire de nos cauchemars ? David et son équipe ne feront pas grand poids sans lui face à deux géants affamés. Ils auront fort à faire, entre la nature furax et une entreprise prête à tout pour préserver ses petites magouilles. Bienvenue dans la libre entreprise, quand tout est permis tant qu’il existe du fric à la clef et que cela ne se sait pas.
Au départ Rampage n’avait rien de croustillant, adapté du jeu de construction des années 80 sans grand intérêt, passé dans l’oubli. Projet poussé à la va-vite, il n’avait rien pour plaire et bousculer nos émotions. Il glisse vers le cinéma des années cinquante à soixante avec ses monstres en caoutchouc qui nous faisait rêver. Nous pourrons tenter de reconnaître dans les créatures Gorgo, le monstre des temps perdus 1961, King Kong 1933, Fenrir de la mythologie nordique ou Godzilla 1954. Rampage construit son récit entre les manipulations génétiques à des fins d’armes de destruction massive, le film-catastrophe, et nos amis les bêtes. L’alchimie fonctionne bien avec un brin d’humour en plus. Brad Peyton après San Andreas retrouve son acteur fétiche pour un nouveau film catastrophe qui explose tout sur son passage. Il confirme son savoir-faire et sa rigueur de travail après Incarnate.
Il mélange agréablement les manipulations génétiques transformant de gentils bestiaux, un loup, un crocodile et George le gorille, en monstres destructeurs. Le film pose la question des liens qui nous unissent, l’amitié entre le singe et l’homme est-elle plus forte que tout ? Rampage se base sur les dernières recherches en la matière sur l’apprentissage de la langue des signes par certains chimpanzés. Ils se montrent capables d’établir une communication évoluée entre l’homme et l’animal. Il joue sur la nature sauvage et l’aspect civilisé sur plusieurs niveaux. Claire et Brett Wyden, les grands patrons d’Emergine, dévoilent une nature cruelle, sans compromis pour obtenir ce qu’ils désirent. George et David établissent des liens affectifs plus proches de l’amitié et du respect mutuel que de l’animal sauvage et du dompteur. Sur cette base, Brad Peyton construit un excellent film d’action aux séquences explosives et sensationnelles.
Dans ce paysage, chacun tient sa place sans surprise, avec un Dwayne Johnson s’amusant en primatologue misanthrope. Il préfère la présence des gorilles à celle des humains qu’il trouve moins fiables. Après la noirceur de l’âme apportée par Christopher Nolan dans le cinéma d’action, c’est au tour de l’humour de se glisser dans la danse des gnons et autres petites misères. Rampage-hors de contrôle remplit son contrat : nous emporter dans une valse à mille temps de sensations fortes comme dans un grand huit. Les dialogues sont excellents et plein de réparties n’épargnant aucun des protagonistes. Un bon moyen de se vider la tête et de passer un agréable moment, quoi d’autre !
Patrick Van Langhenhoven
Bonus en BR
Titre original : Rampage
Titre français : Rampage : Hors de contrôle
Titre québécois : Ravages
Réalisation : Brad Peyton
Scénario : Ryan Condal, Carlton Cuse, Ryan Engle et Adam Sztykiel
Direction artistique : Laurel Bergman, Drew Monahan et Mark Walters
Décors : Barry Chusid
Costumes : Melissa Bruning
Photographie : Jaron Presant
Montage : Jim May
Musique : Andrew Lockington
Production : Beau Flynn, Hiram Garcia, Dwayne Johnson, Brad Peyton et John Rickard
Producteurs délégués : Jeffrey Fierson, Dany Garcia et Marcus Viscidi
Sociétés de production : New Line Cinema et Wrigley Pictures
Sociétés de distribution : Warner Bros. Pictures (États-Unis et France)
Pays d'origine : États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur
Genre : action, aventure, science-fiction
Durée : 107 minutes
Dates de sortie : 2 mai 2018
Distribution
Dwayne Johnson (VF : Guillaume Orsat) : Davis Okoye, primatologue
Naomie Harris (VF : Annie Milon) : Dre Kate Caldwell, généticienne et biochimiste
Malin Åkerman : Claire Wyden
Jeffrey Dean Morgan (VF : Lionel Tua) : Agent gouvernemental Harvey Russell, OGA
Jake Lacy : Brett Wyden
Joe Manganiello : Burke
Marley Shelton (VF : Karine Texier) : Kerry Atkins
P. J. Byrne (VF : Laurent Morteau) : Nelson
Demetrius Grosse (VF : Frantz Confiac) : Colonel Blake
Jack Quaid : Connor
Breanne Hill : Amy
Matt Gerald : Zammit
Will Yun Lee : Agent Park, FBI
Urijah Faber : Garrick
Bruce Blackshear : Taylor