Johanna Pasquali surnommée Jo, fliquette maladroite et rêveuse est pleine d’enthousiasme pour mener sa mission, protéger et servir. Elle possède une grande ambition dans la vie, rejoindre les troupes du RAID. Comme le constate leur chef, elle n’est pas mauvaise, juste nulle. La pauvre pitchounette reçoit une fois plus un refus en bonne et due forme. Pendant ce temps au RAID, Eugène Froissard, l’un des meilleurs éléments de l’équipe, est nommé à l’entraînement des jeunes recrues. Depuis que sa femme l’a quitté, il semble marqué par le sceau de la scoumoune, plus qu’un don, une seconde nature. Froissard, poissard, deviendrait même un danger pour son binôme. Le père de Jo, ministre de l’Intérieur, use de ses relations et d’un peu de chantage pour imposer sa fille dans la semaine de formation.
Elle se retrouve sous la coupe d’Eugène le macho. Pendant ce temps, au cœur de la ville, le plan Vigipirate est au plus haut niveau à cause d’un gang de braqueurs serbes. L’entraînement commence et ce n’est pas de tout repos, mais pour qui ? Après moult maladresses comme par miracle, elle tire le gros lot et rejoint les rangs de l’élite. Est-ce qu’il n’y aurait pas un petit air de manipulation ou de vengeance dans l’air ? La voilà sous les feux de la rampe, en première ligne et ça ne va pas être facile. On se demande bien pour qui ? Elle devra prouver qu’elle n’est pas une branque, une bécasse, mais une fille du RAID. Son rêve deviendra réalité ou enfin, dégoûtée, elle retournera à ses fourneaux.
Dany Boon impose son style dans la lignée des maitres de l’âge d’or de la comédie à la française, Gérard Oury, Lautner, et compagnie. Il reprend à sa façon le principe du petit gars naïf, et maladroit, qui cache des ressources insoupçonnées. Il le transforme à la sauce féminine avec une Alice Pol dans la veine de Pierre Richard ou Bourvil. Ce clown maladroit souvent incarné par Dany Boon, confronté à la société, prend des habits de femme. Pour corser le tout, il la confronte à une section d’élite, le RAID. Elle est uniquement composée d’hommes, des vrais, des tatoués comme dirait Fernandel dans un de ses films. Il joue sur l’opposition d’un monde masculin où la force semble la qualité principale. Il nous propose une batterie de gags (et non de cuisine) hilarants autour de cette thématique.
Elle s’appuie le plus souvent sur le jeu de mots facile, stéréotypé diront certains. La Pierrot lunaire ne se débat pas pour les beaux yeux d’un garçon mais pour réaliser son rêve de gosse. La séquence d’ouverture est bien troussée dans un festival de gaucherie menant à la catastrophe. Alice Pol trimbale sa silhouette à la Gaston Lagaffe dans un univers où la violence est reine et la femme souvent infirmière. Derrière la farce, c’est un film féministe sans aucun doute si l’on sait prendre les jeux de mots au second degré. Il faut lire entre les lignes pour trouver cette société du muscle que dénonce RAID dingue. Le trait est peut-être un peu forcé, mais ne cherchons pas midi à quatorze heures. Sur ce genre de thématique, on peut toujours polémiquer et douter des intentions d’en rire du réalisateur.
Nous sommes dans la comédie où le trait est forcé pour dénoncer une situation où la femme est souvent mise de côté. Le vrai RAID comporte trois femmes seulement, c’est à la fois beaucoup et peu. Dans notre société de la bien pensance, du politiquement correct, il devient de plus en plus difficile de sortir des rangs ou de surligner d’un gros trait la connerie. Comme le disait si justement Kevin Smith à propos de Top Cops, ce n’est pas « La liste Schindler, Top Cops… » Je ne sais pas si j’ai regardé le film en mode masculin et ma voisine, féminin. Je sais juste que l’on ne s’est pas pris la tête pour en rire et passer un bon moment.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Raid dingue
Réalisation : Dany Boon
Producteur : Jérôme Seydoux , Dany Boon
Coproducteur : Patrick Quinet
Producteur exécutif/délégué : Eric Hubert
Producteur associé : Romain Le Grand , Vivien Aslanian
Scénario : Dany Boon, Sarah Kaminsky
Photographie : Denis Rouden
Chef décorateur : Hervé Gallet
Chef maquilleur : Silvia Carissoli
Chef Coiffeur : Juliette Martin
Chef Costumier : Laetitia Bouix
Attaché de presse : Dominique Segall
Musique : Michael Tordjman , Maxime Desprez
Ingénieur de son : Lucien Labilar, Guillaume Bouchateau , Thomas Gauder
Sociétés de production :Pathé et Les productions du ch'timi
Distribution : Pathé, TF1 productions
Pays : Drapeau de la France France
Genre : comédie
Durée : 1h45 min environ
Dates de sortie : 1er février 2017
Distribution
Alice Pol : Johanna Pasquali
Dany Boon : Eugène Froissard
Michel Blanc : Jacques Pasquali
Yvan Attal : Viktor
Anne Marivin : La psychologue du Raid
Patrick Mille : Edouard Dubarry
Sabine Azéma : Marie-Caroline Dubarry
Alain Doutey : Bernard Dubarry
François Levantal : Patrick Legrand
Florent Peyre : Olivier Lopez
Urbain Cancelier : Président de la République
François Vincentelli
Gil Alma :
Robert Paturel : L'instructeur de Johanna Pasquali
Ludovic Pinette : Le voisin d'Aimé