Papa ou maman 2

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Un film de Martin Bourboulon ,
Avec Laurent Lafitte, Marina Foïs, Alexandre Desrousseaux,

Genre : Comédie
Durée : 1h26
France

En Bref

Nous avions laissé Florence et Vincent au bord de la crise de nerfs, sur un avenir incertain entre réconciliation et séparation. Nous les retrouvons tous les deux dans une petite maison dans le bassin d’Arcachon. La maisonnée s’agite, on prépare la réception, les enfants courent dans la maison, chacun s’affaire pour recevoir un couple d’amis. Au moment de passer à table, on s’aperçoit de la disparition de la petite nouvelle, Charlotte, oubliée dans le jardin. La suspicion s’installe, cette image idyllique ne serait-elle une fois de plus qu’une vision éphémère ? La vérité éclate quand Vincent entraine Paul dans la maison d’en face. La séparation a bien eu lieu, mais pour ne pas perturber les charmantes petites têtes blondes, les maisons se ressemblent en face à face. Vincent courtise une nouvelle femme qui a du mal à trouver sa place dans ce méli-mélo.

Florence cache un soupirant que l’on finit de sortir du placard. La belle histoire d’amour s’est bien achevée dans les feux brulants d’hier. Pourtant quelque part, une braise couve sous la cendre, et le feu pourrait bien reprendre de plus belle. L’un et l’autre cachent par quelques gestes et mots une tendresse qui ne serait pas morte. Les enfants sont aussitôt en piste pour réconcilier ces deux parents épris d’un amour vache. Avec ou sans toi, et s’ils ne pouvaient pas vivre l’un sans l’autre ? La famille retrouverait ses bonnes habitudes et le temps d’un bonheur révolu enchanterait de nouveau des lendemains qui déchantaient. Méfiez-vous, le pire reste peut être à venir, à pile ou face, personne n’est sûr du bon côté de la pièce.

C’est avec plaisir que nous retrouvons notre couple d’une passion torride où les élans du cœur trouvent leur épanouissement dans le bruit et la fureur. Plus qu’une suite, Papa ou maman 1 et 2 ne forment qu’un seul et même film où l’histoire se prolonge, car elle n’a jamais eu de fin. Les scénaristes avaient déjà pensé à celle-ci lors du premier volet, espérant que son succès permettrait d’en dévoiler la suite. C’est dans l’esprit de la comédie française qui se renouvelle que Martin Bourboulon mélange les genres du rire, entre cinéma, bande dessinée et cartoon pour une fin déjantée. De nombreuses situations cocasses que nous vous laissons découvrir relancent l’intrigue. Le film s’ouvre sur un plan-séquence, petit pavillon de banlieue à la Tim Burton où les bourgeois font leur nid. La caméra rentre dans la maison et déjà le doute s’installe sur la situation de nos deux tourtereaux. Le spectateur déstabilisé en perd le nord et finit par retrouver tous ses esprits en comprenant que rien n’a vraiment changé.

Après la séparation et la difficulté de vivre ensemble dans le premier volet, Papa ou maman 2 aborde, sous ses airs de rien, le thème des familles séparées. Comment ne pas briser l’avenir des enfants en ayant fait de sa vie de couple un enfer ? La bonne idée, c’est deux maisons en face à face où ils passent, avec comme frontière, la rue. L’univers de papa et sa nouvelle copine avec presque la même déco et celui de maman, solitaire ou presque. La découverte d’un nouveau petit copain relance les amours anciennes qui sous le pont Mirabeau ne coulent plus. Dans ce deuxième volet réapparait l’espoir de nouveau vivre à deux et d’une famille qui oublierait bien vite les vieilles douleurs. Les scénaristes usent de petits subterfuges sympathiques pour relancer la tension, rajoutent deux nouveaux personnages pittoresques. Bénédicte semble effacée, amoureuse et a l’air de plutôt bien supporter toute cette tension, mais jusque où ? Édouard se la pète un peu, brillant, riche et toujours à rabaisser sans le vouloir Vincent qui voit ses espoirs de reconquérir sa femme s’effacer dans les derniers rayons du soleil. C’est la quête du bonheur, le comment vivre ni avec ni sans toi, l’amour vache.

Un voyage dans les îles achève ce deuxième volet où la bombe à retardement explose dans une dernière séquence à l’opposé de la première. Si la douceur et la tendresse ouvraient le récit, c’est l’explosion la plus folle qui l’achève dans un délire dévoilant le fond sombre de nos deux amoureux. Après le pauvre hamster, ce sont des gallinacés qui subissent la folie de nos deux furies. Une fois de plus, nos idées sur la famille en prennent un coup. Plus qu’une suite, un complément qui fait de ces deux films un regard sans concession et assez juste, derrière le rire, sur le couple moderne.

Patrick Van Langhenhoven