Omar la fraise
___
En Bref
Omar la fraise et son pote Roger se la jouent morfalous à l'ancienne. Condamné en France à vingt piges de prisons, Omar s'exile en Algérie patrie, de ses origines. Roger, dans un élan de solidarité, suit le mouvement. Les deux lascars doivent faire profil bas, le moindre esclandre enverrait Omar en zonzon au doux pays de son enfance. Les prisons algériennes ne sont pas un lieu de villégiature, elles sont plutôt dures. « Chassez le naturel, il revient au galop » disent les vieux assis sur le banc. Omar et Roger comptent bien se lancer de nouveau dans des petits trafics qui rapportent gros. Roger vise la filière de la came, Omar se planque comme associé dans une usine de gâteaux. Il en profite pour former les gamins d'un quartier chaud d'Alger en voyous plus ambitieux. A la loterie, il y a de fortes chances qu'ils tirent le mauvais numéro.
Omar la fraise, allez savoir pourquoi un blaze aussi naze, se la joue à l'ancienne. Il marche dans les pas des tontons flingueurs et autres phénomènes du même acabit de la bande à Michel Audiard, Albert Simonin ou Alphonse Boudard. Limite loosers les deux potes squattent une villa de milliardaire aux pièces vides. Forcés à l'exil, ils tentent de se refaire une virginité en Algérie en essayant de rester respectables. Magouilles et petites combines reviennent assez vite pour agrémenter le quotidien. Le temps de la nostalgie des quartiers de leur enfance une fois passé, ils cherchent à se faire une place au soleil. C'est plus dans son atmosphère sociale et humaine que le film trouve son ton particulier. C'est un beau duo d'amis à la vie à la mort, comme les caïds d'autrefois.
Le cœur du film lorgne du côté de Jean Gabin, Lino Ventura, Alain Delon, Francis Blanche, Jean Lefèvre, il explore les liens bâtis sur l'enfance. Nos deux compères sont à la frontière des loosers, petits bandits du continent, ils passent vite à l'étage supérieur. Nous nous amusons des tentatives pour devenir les parrains du quartier, draguer la belle Zohra pour Omar, former la bande de marmots marginaux. Dommage que les seconds rôles, comme dans le cinéma cité plus haut, ne soient pas plus soignés. La mise en scène s'attache à saisir les personnages et le milieu dans lequel ils évoluent avec justesse. Les dialogues féconds, avec beaucoup d'humour, font souvent mouche.
C'est la découverte des bas-fonds de la ville et d'un milieu ressemblant à celui des films de gangsters des années 60. Nous nous laissons emporter par le récit grâce à une mise en scène soignée et un duo, Reda Kateb et Benoît Magimel, transformés pour les besoins de leurs rôles, remarquable. Reda Kateb campe un voyou à la Delon jouant de son charme et d'une certaine classe. Benoît Magimel, au ventre énorme comme Depardieu, est le plus modéré des deux, sacrifiant tout à l'amitié. Quant au surnom d'Omar, je vous laisse savourer les différentes versions et choisir la vôtre. Le résultat est agréable et se laisse voir avec plaisir. Le film fait preuve de beaucoup d'humour pour une bonne comédie sachant marcher sur les pas de ses pères tout en ne les copiant pas.
Le cœur du film lorgne du côté de Jean Gabin, Lino Ventura, Alain Delon, Francis Blanche, Jean Lefèvre, il explore les liens bâtis sur l'enfance. Nos deux compères sont à la frontière des loosers, petits bandits du continent, ils passent vite à l'étage supérieur. Nous nous amusons des tentatives pour devenir les parrains du quartier, draguer la belle Zohra pour Omar, former la bande de marmots marginaux. Dommage que les seconds rôles, comme dans le cinéma cité plus haut, ne soient pas plus soignés. La mise en scène s'attache à saisir les personnages et le milieu dans lequel ils évoluent avec justesse. Les dialogues féconds, avec beaucoup d'humour, font souvent mouche.
C'est la découverte des bas-fonds de la ville et d'un milieu ressemblant à celui des films de gangsters des années 60. Nous nous laissons emporter par le récit grâce à une mise en scène soignée et un duo, Reda Kateb et Benoît Magimel, transformés pour les besoins de leurs rôles, remarquable. Reda Kateb campe un voyou à la Delon jouant de son charme et d'une certaine classe. Benoît Magimel, au ventre énorme comme Depardieu, est le plus modéré des deux, sacrifiant tout à l'amitié. Quant au surnom d'Omar, je vous laisse savourer les différentes versions et choisir la vôtre. Le résultat est agréable et se laisse voir avec plaisir. Le film fait preuve de beaucoup d'humour pour une bonne comédie sachant marcher sur les pas de ses pères tout en ne les copiant pas.
Patrick Van Langhenhoven
Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :
Titre: Omar la fraise
Réalisateur : Élias Belkeddar
Scénaristes : Élias Belkeddar, Thomas Bidegain, Jérôme Pierrat
Musique : Sofiane Saïdi
Production : Lyna Zerrouki
Société de production : Iconoclast Films, Chi-Fou-Mi Productions
Pays de production : France, Algérie
Genre : Comédie dramatique
Durée : 100 minutes
Date de sortie : 19 mai 2023 (Festival de Cannes 2023) ; 24 mai 2023
Distribution
Reda Kateb : Omar Zerrouki « la fraise »
Benoît Magimel : Roger
Meriem Amiar : Zohra / Samia
Haroun Attala
Réalisateur : Élias Belkeddar
Scénaristes : Élias Belkeddar, Thomas Bidegain, Jérôme Pierrat
Musique : Sofiane Saïdi
Production : Lyna Zerrouki
Société de production : Iconoclast Films, Chi-Fou-Mi Productions
Pays de production : France, Algérie
Genre : Comédie dramatique
Durée : 100 minutes
Date de sortie : 19 mai 2023 (Festival de Cannes 2023) ; 24 mai 2023
Distribution
Reda Kateb : Omar Zerrouki « la fraise »
Benoît Magimel : Roger
Meriem Amiar : Zohra / Samia
Haroun Attala
Amani Bentarki
