Mortal Engines

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Un film de Christian Rivers ,
Avec Hera Hilmar, Robert Sheehan, Hugo Weaving,

Genre : Science-fiction
Durée : 2h08
États-Unis

En Bref

Le monde s’offre une nouvelle guerre nucléaire, chant quantique transformant le vieux paysage en un décor d’Apocalypse. Au cœur de celui-ci, la vie s’organise de nouveau. Le petit ver à deux pattes reconstruit un nouvel avenir sur les ruines de l’ancien. Des villes gigantesques comme Londres errent sur des terres perdues et souillées. D’autres, plus sédentaires s’établissent derrière la grande muraille séparant l’Europe de l’Asie dans un Eden retrouvé. La lutte s’engage entre les sédentaires et les villes nomades avec quelques pirates d’un nouveau genre profitant de l’aubaine. C’est au cœur de ce monde que la jeune Hester Shaw murit sa vengeance c’est-à-dire éliminer Thaddeus Valentine.

Elle réussit de peu à l’assouvir quand la ville monstrueuse la capture. Elle se retrouve éjectée sur les terres perdues dans les immenses crevasses creusées par les cités mouvantes. Tom Natsworthy, un jeune historien embarqué malgré lui dans cette histoire, l’accompagne dans sa quête. Ils devront achever l’œuvre d’Hester et tenter de barrer la route à une menace bien plus grande. Cette dernière pourrait mettre l’équilibre du monde en péril. Ils trouveront de l’aide avec les rebelles conduits par Madame Fang. Il reste des mystères qu’il vaut mieux ne pas exhumer au risque de se bruler les ailes.

Christian Rivers est responsable des effets spéciaux de King Kong, Lovely Bones, et avant cela il a été storyboarder pour Peter Jackson depuis 25 ans. Il maitrise pleinement son univers en donnant corps et mystère aux villes mouvantes, véritables temple Steampunk. On apprécie les décors urbains envoutants et les paysages de Nouvelle-Zélande, magiques. On se plonge avec délices dans ce monde apocalyptique et ces personnages de science-fiction comme Shrike. C’est une créature de l’Ancien Monde. Il est un mélange de cyborg, d’humain, devenu Terminator, exterminateur, zombie de chair et de métal. Il poursuit Hester pour faire suite à une promesse tenue il y a bien longtemps. A mon sens, c’est une des figures les plus intéressantes du récit. Elle assemble la fin d’un monde rongé par sa propension à s’anéantir et la notion de survie. Il est le lien entre la guerre éclair - appelée La Guerre de 60 minutes - et le Nouveau Monde en gestation.

Il tient de la créature de Frankenstein dans sa quête, son besoin d’être aimé. Mortal Engines évoque un univers post-cataclysme, une des grandes questions de la science-fiction des années soixante-dix. De nouveau la peur du nucléaire mâtinée de physique quantique pèse sur l’humanité. C’est toujours notre capacité à nous autodétruire et à jouer avec le feu. L’archéologie et le passé possèdent une place importante au cœur de l’histoire. La mère d’Hester Shaw était une parmi les archéologues réputés avant qu’il ne la tue. Le monde est divisé en castes, alors que les villes sédentaires représentent un esprit plus libre. Le mouvement devient un enfermement et l’immobilité, à l’inverse, ouvre vers la mobilité, le choix de vie. C’est grâce à Weta Digital, après la trilogie du Seigneur des Anneaux, elle est la compagnie d'effets spéciaux la plus puissante au monde. Elle donne sens à l’univers imaginaire de l’auteur des romans Philip Reeve, édités par Gallimard Jeunesse. Ils sont ahurissants de réalisme, d'inventivité, apportant toute la magie au décor dans lequel évolue l’action.

C’est un peu moins le cas des personnages qui auraient mérité un développement plus approfondi. La relation entre Shrike et Hester valait bien un épisode, comme les cités sédentaires. Le spectateur se rattrapera sur les livres. Nous noterons que la grande muraille rappelle le mur séparant le Mordor du monde civilisé. Ici c’est l’inverse, le chaos règne au-delà du mur et l’Eden se trouve à l’intérieur. Nous remarquerons l’importance des femmes, héroïnes positives du film avec même un soupçon d’homosexualité pour Madame Fang. Hester est meurtrie, visage balafré, comme le monde qu’elle cherche à sauver. Il brasse aussi l’arc-en-ciel des cultures et des héros multiples dans ce Nouveau Monde où chacun a sa place sans aucune discrimination. Dans l’esprit du Steampunk, la technologie s’appuie sur la mécanique et non le numérique rappelant l’apocalypse. Le film comme les romans joue sur les codes du genre pour les transformer. L’histoire file comme les cités mouvantes, laissant le spectateur médusé, enchanté, sur sa faim. Alors que certaines sagas mériteraient d’être raccourcies, pour celle-ci c’est l’inverse.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a

Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format DVD-9,

Langues Audio : Anglais, Français Dolby Digital 5.1

Sous-titres : Français

Edition : Universal Vidéo

Bonus:

Commentaire audio de Christian Rivers (VOST)
La fin des Anciens (3'13", VOST)
Bienvenue à Londres (26'19", VOST) :
- Construire la bête
- Niveaux de Londres
- Les détails les plus infimes
- Musée de Londres
- Méduse et Saint-Paul
Dans l'air (4'52", VOST)
Filmer la Nouvelle-Zélande (3'52", VOST)

Titre original : Mortal Engines

Réalisation : Christian Rivers

Scénario : Peter Jackson, Fran Walsh et Philippa Boyens, d'après le roman Mécaniques fatales (Mortal Engines) de Philip Reeve (2001)

Direction artistique : Dan Hennah

Décors : Matt Austin, Simon Bright, Vanessa Cole, Brendan Heffernan et Simon Lowe

Costumes : Bob Buck et Kate Hawley

Photographie : Simon Raby

Musique : Junkie XL

Production : Deborah Forte, Peter Jackson, Amanda Walker, Fran Walsh et Zane Weiner

Coproductrice : Philippa Boyens

Sociétés de production : Media Rights Capital, Universal Pictures et WingNut Films

Sociétés de distribution : Universal Pictures (États-Unis), Universal Pictures International France (France)