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affiche Marie-Octobre

Marie-Octobre

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Un film de Julien Duvivier ,
Avec Danielle Darrieux, Paul Meurisse, Bernard Blier,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h35
États-Unis

En Bref

Quelques années après la guerre, Marie Octobre réunit les anciens du réseau Vaillance. C’est l’occasion de retrouver les anciens camarades de ce souvenir des années de terreur et de voir comment chacun retrouve sa place une fois le pays libre. Cette soirée entre amis se transforme vite en traque d’un traitre qui dénonça le chef de Vaillance, Castille. Amoureuse, Marie Octobre voit dans cette nuit le moment de solder les comptes et démasquer le traitre. Peu à peu, chacun dévoile une face moins brillante que celle des vainqueurs de la tyrannie nazie.

Entre les petits trafics et les amours déçues, les figures deviennent moins honorifiques, plus humaines. Les héros ne sont pas des anges, sauf Castille qui échappe à cette vague d’hommes en colère. La valse des accusateurs et des accusés s’élance et dans ce jeu, nul n’échappe aux mille temps des souvenirs fracassés sur la stèle de l’homme d’honneur. À la fin, une fois le mouton noir démasqué, il reste la sentence à appliquer, la mort sans pardon. Devenus des gens de peu perdus dans la foule, seront-ils capables de l’appliquer ?


 Marie Octobre arrive deux ans après Douze hommes en colère de Sidney Lumet. La seule similitude, des individus sont enfermés dans une pièce pour découvrir la vérité. Sidney Lumet nous propose un regard sur la justice et la peine de mort aux États-Unis. C’est plus un regard sur la société d’après-guerre que nous livre Julien Duvivier. Dans sa galerie, nous trouvons un ancien catcheur, directeur de strip-tease, un prêtre, un petit commerçant, un patron d’entreprise, un avocat, un médecin, un inspecteur des impôts, etc. Ils lui permettront de s’interroger sur la réussite de chacun avec en fond la guerre et la Résistance. De la même manière, à travers le réseau Vaillance, il est question de l’engagement de chacun pendant la Seconde Guerre mondiale dans la Résistance.

C’est aussi comment le plaisir des retrouvailles se transforme en méfiance et soupçon pour finir par éclater par un jugement. C’est une partie d’échecs où Duvivier et Jeanson s’appuient sur les dialogues et les fausses pistes pour nous égarer. Le spectateur est emporté dans cette montée progressive, ce jeu d’échecs où chaque pion se retrouve mat. Il rajoute à la quête du traitre, le vol d’une caisse noire. Il ne croit pas en l’âme humaine ni en sa rédemption, la belle équipe finit par éclater.  Panique, son plus grand film, brulot sur la délation, Pépé le Moko, la majorité de sa filmographie laisse peu de chance au romantisme et au bonheur.

Technicien hors pair, la caméra n’est jamais restreinte ou enfermée, elle réussit à changer d’angle, à relancer l’intrigue par sa partition maligne. La version restaurée 4K redonne tout son dynamisme et dévoile le travail effectué autour de l’éclairage. S’il n’espère pas en l’homme, il sait examiner son âme jusqu’au plus profond de sa noirceur. Marie Octobre est un film qui confirme toute l’importance d’un réalisateur prolifique et majeur du cinéma français.

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support :
3
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, cinéma respecté 1.66, BD-50, Noir et Blanc
Langues Audio : Français Dolby Digital 2.0
Sous-titres : aucun
Edition : Pathé Vidéo

Bonus: Version restaurée 4K

Une femme en colère, l'histoire de Marie-Octobre (18 minutes) : Entretien avec Eric Bonnefille (auteur de Julien Duvivier - Le mal aimant du cinéma français) et Hubert Niogret (auteur de Julien Duvivier - 50 ans de cinéma) illustré par les témoignages de Danielle Darrieux et Henri Jeanson.

Titre : Marie-Octobre

    Réalisation : Julien Duvivier

    Scénario, adaptation : Julien Duvivier, Jacques Robert, inspiré du roman éponyme de Jacques Robert, paru en 1948 aux éditions du Scorpion

    Dialogue : Henri Jeanson

    Assistant réalisateur : Michel Romanoff

    Directeur de la photographie: Robert Lefebvre

    Cadreur : Roger Delpuech

    Compositeur : Jean Yatove

    Chef décorateur : Georges Wakhévitch

    Costumes : Jacques Heim

    Son : Antoine Archimbaud

    Scripte : Denise Morlot2

    Photographe de plateau : Roger Corbeau

    Monteuse : Marthe Poncin3

    Production : Lucien Viard4

    Sociétés de production : Orex Films (L. Viard), Abbey Films (Alain Bernheim), Doxa Films (D. Darrieux), Société française théâtre et cinéma (J. Duvivier)

    Directeur de production : Paul Joly

    Assistant de production : Pierre Duvivier

    Affiche : Yves Thos

    Distribution : Pathé Consortium Cinéma

    Date de tournage : du 17 novembre au 10 décembre 1958 dans les Studios de Boulogne

    Enregistrement : Western Electric, société Optiphone

    Laboratoire Franay L.T.C Saint-Cloud

    Effets spéciaux : LAX

    Tournage du 17 novembre 1958 au 10 décembre 1958

    Durée : 95 minutes

    Format : Noir et blanc - 35 mm - 1,37:1 - Mono

    Genre : Drame

    Dates de sortie : 24 avril 1959  Mention CNC : tous publics, art et essai

Distribution

     Danielle Darrieux : Marie-Hélène Dumoulin dite « Marie-Octobre », directrice d'une maison de couture

    Paul Meurisse : François Renaud-Picart, industriel

    Bernard Blier : Julien Simoneau, avocat pénaliste

    Lino Ventura : Carlo Bernardi, patron d'une boîte de strip-tease

    Noël Roquevert : Étienne Vandamme, contrôleur des contributions

    Robert Dalban : Léon Blanchet, serrurier plombier

    Paul Frankeur : Lucien Marinval, boucher mandataire aux Halles

    Serge Reggiani : Antoine Rougier, imprimeur

    Paul Guers : Yves Le Gueven, prêtre

    Daniel Ivernel : Robert Thibaud, médecin-accoucheur

    Jeanne Fusier-Gir : Victorine, la gouvernante

    Iska Khan : Lui-même (combat de catch télévisé) (non crédité)

    King-Kong Taverne : Lui-même (combat de catch télévisé) (non crédité)

    Paul Villard : Lui-même (combat de catch télévisé) (non crédité)

    Roger Delaporte : Lui-même (combat de catch télévisé) (non crédité)

    René Brejot : Lui-même, l'arbitre du combat de catch (non crédité)