Il était une fois, une jeune femme au cœur pur, volant dans les cieux multicolores d’un monde où l’harmonie régnait en maitresse. Un jour, ce bel équilibre est mis en pièces par un roi envieux et la trahison au cœur du royaume. La jeune Maléfique perd ses ailes et gagne un cœur de pierre et une terrible envie de vengeance. Quand l’héritier du royaume annonce le baptême de sa fille Aurore où toutes les fées et seigneurs sont invités sauf Maléfique, elle s’invite à la cérémonie et, dans la tradition des rois mages et des cadeaux, offre une malédiction à la jeune princesse. Avec le temps et l’épanouissement de cette jeune fille, innocente comme elle autrefois, Maléfique comprend qu’elle détient peut-être la clef de sa rédemption. La malédiction doit-elle s’accomplit jusqu’au bout, pour qu’un jour … « Un jour, mon Prince viendra, on s'aimera. Quand le printemps, un jour, ranimera l'amour. Les oiseaux chanteront, les cloches sonneront, nos cœurs s’uniront. » Après un long baiser le chaos disparaîtra et les jours retrouveront leur harmonie, et peut-être un cœur pour une femme meurtrie.
Il était une fois une jeune fée, Maléfique. Elle rêve de ciel bleu et de ponts d’arc-en-ciel où se saouler de bonheur. Les hommes vivaient au-delà de la lande, respectant un accord tacite de ne jamais envahir les terres où le petit peuple des contes et des légendes avait trouvé un refuge. Les hommes possédaient un roi orgueilleux et cupide qui souhaitait étendre son territoire et avait promis aux gens de son royaume des terres qui ne lui appartenaient pas. La lande ne s’érige point sur un trône une reine, chaque vie libre acceptant sa part de responsabilité et d’harmonie avec les autres. Notre histoire commence avec le temps de la tempête et de la mort. Il approche comme un vent de folie, un ouragan porté par un vieux roi vaniteux. La première bataille est un échec pour le vieillard et une victoire pour le peuple de nos anciennes histoires. C’est le temps des promesses, des regards échangés, d’un jeune garçon et d'une petite fée tombée sous le charme d’un humain qu’elle pensait son ami. Devenu adulte, de retour chez les siens, avide de pouvoir, il rejette la promesse des doux baisers pour le mensonge et la trahison.
C’est ainsi que pour épouser une princesse et devenir roi, il vole le bien le plus précieux à son amie, ses ailes. Elle est condamnée à ramper à terre, ne plus connaître l’ivresse et le chant des nuages, bafouée, trahie, blessée dans son âme. La lande aux mille couleurs se transforme et bascule de l’autre côté de la force, dans les ténèbres et le gris de la mort. « Vengeance ! » crie son cœur, la voilà donc invitée-surprise au baptême du premier né, une jolie princesse pleine de charme, Aurore. La raison lui dicte de ne pas détruire l’innocence, la vengeance réclame la monnaie des trente deniers de la trahison. Tombe, comme la nuit sur la lande, un vœu maudit, un souhait de ténèbres pour une enfant de lumière. À son seizième anniversaire, la petite se piquera à un rouet et sombrera dans le sommeil éternel. Seul le baiser d’amour sincère la ramènera dans le monde des vivants. Maléfique apprendra à connaître la jeune Aurore, attirée par la lande comme le fleuve vers la mer. Il est trop tard pour réparer nos erreurs. Il est trop tard, passe le temps, elle n’en a plus pour de nombreux printemps. Les enfants doivent-ils payer pour les fautes de leur père ?
« Le mal fait partie de ce monde, la haine et la vengeance » Maléfique
Pour son premier film, Robert Stromberg, spécialiste des effets spéciaux, chef décorateur sur Alice au pays des merveilles, Avatar et Le monde fantastique d’Oz, construit un univers aux références marquées entre ténèbres et lumière. Angelina Jolie donne du relief et de l’empathie au personnage et la jeune Elle Fanning s’affirme dans son rôle de princesse. Maléfique dans sa symbolique représente peut-être l’esprit de la nature, saccagé par les hommes, perdant ses ailes … La jeune Aurore incarne le futur, la jeunesse, le renouveau plein de promesses. Elle apporte la rédemption à un monde que les hommes détruisent. Elle brise le chaos pour rétablir l’harmonie. Maléfique sous son apparence d’un Disney codifié, avec des bons et des méchants, apparait plus complexe qu’un simple noir et blanc. Cette relecture de La Belle au bois dormant respecte le cahier des charges pour émerveiller les plus petits et plaire aux plus âgés, tout en offrant une seconde lecture plus fouillée.
Maléfique est d’abord un beau conte vu sous l’angle du méchant. Toutes les générations trouveront de quoi se rassasier, les plus petits un peuple et un monde merveilleux, les adolescentes une belle histoire d’amour, les ados des chevaliers, des combats et un dragon, les adultes percevront le deuxième ou troisième niveau de lecture.
En revisitant le conte, Disney offre aux enfants une histoire où le bien et le mal prennent des couleurs différentes. Il touche à l’âme de cette histoire en lui donnant des racines à la fois ancrées dans les contes de fées et le petit peuple de la lande et dans la réalité contemporaine. La lecture est sobre, comme dans tous les contes, mais pas simpliste, au contraire elle est riche de signification. D’abord deux mondes, celui de la nature, de l’harmonie et en face, les hommes avec leur rapacité, leur envie de s’accaparer, sans réfléchir, les biens d’autrui, nucléaire, gaz de schiste, déboisement, et bien d'autres de nos folies que nous ne maitrisons pas. Le premier des discours est celui de l’écologie, d’une terre vivante Gaïa qui souffre par la faute des hommes. En brisant l’harmonie en apportant dans un monde pur la haine, la trahison, la vanité, les hommes brisent les couleurs et couvrent de nuit la lande. En brisant les ailes de Maléfique, c’est le rêve, l'imaginaire, la pensée galopant le long des nuages et jouant à saute-moutons avec les arcs-en-ciel. Le roi installe notre monde, celui de l’argent, un homme bon vaut plus le prix de ses rêves et de sa sagesse, mais celui de sa bourse, pour faire simple. Les couleurs disparaissent pour ne laisse qu’une seule et unique teinte, celle de l’uniformité.
Comme Dark Vador, Maléfique l’enfant lumière bascule de l’autre côté de la force, la haine et la vengeance. Tout le conte nous dit comment nous libérer de ce duo infernal, pour retrouver la paix de l’âme et la lumière du monde, l’harmonie. Au début elle campe sur sa rancœur et rejette l’enfant, l’innocence, pour finir par, peu à peu, être gagnée par un sourire et l’amour. Elle l'a nourri de la pureté du monde, de la rosée des fleurs du matin. L’étincelle sommeillant dans le corps de la diablesse se réveille et devient un feu brûlant. C’est comment, au fond de nous, retrouver la raison, comprendre que les mauvais sentiments conduisent à la haine et la mort. Le conte s’imprègne de symbolique celte, voir la tapisserie avec le blé et le cerf. Judéo-chrétienne le masque de Maléfique est fait de corne et de peau de serpent dans sa version noire, le serpent d’Adam et Ève, le principe féminin et le masculin. Nous pouvons aussi voir dans l’idée de changer notre esprit par de bonnes pensées la voie du Bouddha. Maléfique sous son air innocent, est un film plus profond qu’il n'y paraît.
Il pourrait presque reprendre la grande question de ce troisième millénaire. "Le troisième millénaire sera spirituel ou ne sera pas" André Malraux, tendre vers l’harmonie et la beauté du monde dans une fusion entre l’homme et la nature. Aurore est la jeunesse, celle qui ramène les couleurs qu’un monde avait perdues. Maléfique place ses espoirs dans cette jeune fille, promesse d’une aube nouvelle où les fautes des uns et des autres deviendront la force d’un futur nouveau. Aurore c’est aussi l’entre-deux, ni le jour, ni la nuit, quand les deux mondes s’épousent et ne forment qu’un. C’est le Yin et Yang du Tao redevenu un. C’est l’amour sincère, aimer, sans mensonges, sans besoin, de la façon la plus pure. Aurore plongée dans le sommeil c’est le monde qui attend son réveil, le retour à l’harmonie par l’amour sincère. Nous le voyons en seconde lecture, le conte contient plus de relief que nous ne pensions.
Patrick Van Langhenhoven
Bonus B.R :
5 scènes coupées au montage :
- "Stéphane au chevet du roi"
- "Ces idiotes de fées"
- "Diaval s'interroge sur la malédiction"
- "Le prétendant"
- "Les fées cherchent asile"
5 reportages sur les coulisses de la production :
- "Du conte de fées au film"
- "Les coulisses de la bataille"
- "L'art du détail"
- "Les secrets de Maléfique"
- "Aurore : devenir la Belle"
CR : Comment avez-vous rejoint le projet :
Angelina Jolie : C’est mon frère qui m’a appelé pour me prévenir du projet. Il savait que gamine, j’avais une passion pour le personnage de Maléfique. Et avant même que j’appelle Disney m’a proposé le rôle. Je voulais faire ce film mais j’étais anxieuse de découvrir ce qui allait sortir du scénario. Et j’ai été très surprise de ressentir autant d’émotion à la lecture du scénario.
CR : Comment vos enfants ont réagi au personnage ?
Angelina Jolie : Je ne suis pas complètement méchante et la princesse n’est pas si naïve, elle sait ce qu’elle veut. Elle a le pouvoir de désarmer Maléfique, de la déstabiliser.
Pax a été traumatisé la première fois qu’il m’a vu en costume. Il s’est enfui en courant. J’ai du enlever mes dents, toutes mes prothèses artificielles et le costume pour qu’il me reconnaisse. Vivienne, elle a tout de suite aimé Maléfique. C’est pour ça qu’elle joue le personnage d’Aurore toute petite. Les enfants ne voient pas la laideur, la bête, quelque chose de cruel mais juste une maman. C’est comme pour Aurore qui finalement regarde Maléfique comme un être qui peut tout à fait être bienveillant envers elle. Elle a cette chose très enfantine de ne pas connaître le mal. J’aimerai croire que l’homme est né bon mais il y a tant de mal dans le monde. Le mal est un peu partout et c’est même difficile de comprendre toutes les horreurs que nous entendons autour de nous. Mais je crois que face à quelque chose d’horrible, certains savent transcender le mal et résister, les gens bien et d’autres, malheureusement sont plus sensibles à se tourner vers la voix du mal.
CR quel est votre prochain film comme réalisatrice
Angelina Jolie : Unbroken, c’est l’histoire d’un homme extraordinaire. C’est un héros personnel qui a 97 ans et qui est mon voisin dans la vraie vie. Il m’a appris énormément de choses. Il a été l’une des plus grandes influences positives de ma vie. Et je crois qu’à l’opposé de Maléfique c’est quelqu’un qui a vu le mal et qui l’a surpassé, vaincu. Aujourd’hui, c’est un homme ouvert, généreux, qui a pardonné. Ce film n’est pas aussi sombre que du Sang et du Miel car j’ai voulu que ce soit un film accessible à tous. Pour montrer combien la force de l’esprit est importante et nécessaire dans ces temps où les ténèbres nous entourent. Je suis impliquée de la même manière dans tous mes films que je les produise ou pas. C’est juste un peu plus de travail.
Titre original : Maleficent
• Titre français : Maléfique
• Titre québécois : Maléfique
• Réalisation : Robert Stromberg
• Scénario : Paul Dini et Linda Woolverton d'après Charles Perrault et les Frères Grimm
• Direction artistique : Dylan Cole et Gary Freeman
• Décors : Frank Walsh
• Costumes : Anna B. Sheppard
• Montage : Chris Lebenzon et Richard Pearson
• Musique : James Newton Howard
• Photographie : Dean Semler
• Son :
• Production : Don Hahn et Joe Roth
• Sociétés de production : Moving Picture Company, Roth Films et Walt Disney Pictures
• Sociétés de distribution : Walt Disney Studios Distribution
• Pays d’origine : États-Unis
• Budget : 200 000 000 $
• Langue : Anglais
• Durée : 97 minutes
• Format : Couleurs - 35 mm - 2.35:1 - Son Dolby numérique
• Genre : Film fantastique
• Dates de sortie DVD : États-Unis : 2014 ; France : 1er septembre 2014 ;
Distribution
• Angelina Jolie (V. F. : Françoise Cadol) : Maléfique
• Elle Fanning : la princesse Aurore/Rose, la Belle au bois dormant
• Brenton Thwaites (V. F. : Laurent Arnaud) : le prince Philippe
• Imelda Staunton (V. F. : Béatrice Delfe) : Hortense (Flora dans la version animée de 1959)
• Juno Temple (V. F. : Leslie Lipkins) : Capucine (Pâquerette dans la version animée de 1959)
• Lesley Manville : Florette (Pimprenelle dans la version animée de 1959)
• Sharlto Copley : le roi Stéphane
• Hannah New : la reine Oriane
• Peter Capaldi : le roi Kinloch
• Miranda Richardson : la reine Ulla
• Kenneth Cranham : le roi Hubert
• Sam Riley : Diaval (corbeau de Maléfique)
• Ella Purnell : Maléfique jeune
• Toby Regbo : le roi Stéphane jeune
• Vivienne Jolie-Pitt : la jeune princesse Aurore/Rose, la Belle au bois dormant
Source et légende : Version française (V. F.) sur RS Doublage