Nina est une mère qui suit le vent de ses envies sans que rien ne vienne troubler la route qu’elle choisit. La voilà avec un petit émigré à charge, qu’elle trimbale avec elle. Elle doit trouver rapidement une forte somme pour préserver sa maison. Dans la vie, tout n’est pas rose et la liberté possède souvent un drôle de goût. Elle se tourne d’abord vers sa copine Jess, une femme riche un peu foldingue et marraine de son fils. Cette dernière lui prête de quoi investir dans un coup qui lui permettrait de se refaire au casino de la vie. Pour cela, elle embarque le gamin pour Amsterdam en quête d’un paquet d’herbe qui fait rire. Au passage, elle se rend chez son fils pour renouer les liens distendus. Il est un peu fâché avec maman, ne supportant plus son comportement irresponsable. Après un accueil plutôt mitigé et la présentation de sa fiancée à sa mère, ils se lancent dans une virée de retour à Paris en passant par des chemins détournés. Une fois de plus, la route aura bien plus d’effet que le but, avec un duo de flics belges, un ancien amant et de l’herbe particulière.
Diane Kurys enchanta plus d’une adolescente avec ses cahiers d’écolière et sa petite Anne. Avec Diabolo menthe, elle entrait par la grande porte dans le monde du cinéma. Depuis, elle ne cesse de construire des personnages libres emportés par la légèreté du monde dans des histoires aux couleurs des diabolos menthe de notre enfance. Elle rajoute une nouvelle toile dans sa galerie avec une Fanny Ardant qui s’amuse dans l’habit de cette mère évaporée presque irresponsable, libre. C’est bien un hommage à la liberté qu’elle nous livre, entre l’amant devenu homosexuel par dépit amoureux, la copine cachant son argent un peu partout.
Arielle Dombasle et Patrick Chesnais, comme au cirque, font leur numéro d’équilibriste humoristique dans des figures qu’ils connaissent bien. Vianney passe plutôt bien de la chanson au métier d’acteur dans un rôle de fils plus sensé que maman. La surprise nous vient de Fanny Ardant qui se laisse aller à la comédie décalée avec ce portrait de mère en roue libre. L’actrice dévoile une palette un ton plus haut que d’habitude, dans une histoire assez conventionnelle. Ce qui compte ce n’est pas le récit, le but, c’est bien, comme au cirque, dans le cercle rond de jouer son numéro. On pardonne tout à Diane Kurys, nous lui devons beaucoup de cette liberté de nos vingt ans, dix ans après mai 68. À défaut de comédie de l’été, elle se marie bien avec cette fin d’année sombre.
Patrick Van Langhenhoven
Titre : Ma mère est folle
Réalisation : Diane Kurys
Scénario : Pietro Caracciolo et Sacha Sperling
Photographie : Gilles Henry
Montage : Manu de Sousa
Musique : Paolo Buonvino
Décors : Pierre Renson
Costumes : Éric Perron
Producteur :
Producteur associé : Christophe Février et Guillaume Roy
Coproducteur : Sylvain Goldberg, Serge de Poucques, Nadia Khamlichi et Cédric Iland
Producteur délégué : Diane Kurys et Alexandre Arcady
Producteur exécutif : Yann Arnaud et Claude Fenioux
Production : Alexandre Films, Nexus Factory, RTBF, UMedia,Work in Progress et Flair Production
Distribution : Rezo Films
Pays d'origine : France
Genre : Comédie
Durée : 95 minutes
Dates de sortie : 5 décembre 2018
Distribution
Fanny Ardant : Nina
Vianney : Baptiste
Patrick Chesnais : Alvaro
Arielle Dombasle : Jess
Jules Rotenberg : Nono
Quentin Minon : Miguel
Ella Leyers : Elke
Karim Barras : Emir
François Neycken : Gilles
Georges Siatidis : le vendeur de frites