Gabriel n’est pas un ange. Le petit gars se la pète un peu et possède une fâcheuse tendance à reluquer le cœur des filles. C’est un séducteur, accro aux filles comme d’autres à des mauvais penchants. Une fois de plus, charmer le cœur des filles lui coute sa place, et le voilà de nouveau sur le trottoir avec ses petites affaires. Ailleurs, Marie-Zoé, psy, un beau métier, possède la fâcheuse tendance à pousser ses patients par la fenêtre. Cette fois, c’est la fin de l’exploration des âmes, elle est radiée de l’ordre des enfants de Freud. Elle doit trouver un nouveau boulot. Nous avons donc d’un côté un gogo danseur affolé par le minois des damoiselles, de l’autre, une petite psy dévalorisée par sa famille. Ces deux-là devraient faire des étincelles quand ils se rencontreront. Elle découvrira les joies de l’amour et lui la femme de sa vie avec un grand F, celle « qu’on vit avec tout le temps ! » En attendant, Gabriel retrouve du boulot dans une startup dirigée par un patron texan. Le hic, c’est la femme du boss, jolie comme un cœur. Il décide de guérir de son addiction et fait appel à - devinez qui ? - Zoé ! Ce n’est pas joué d’avance, car le petit saute encore comme un mouton les barrières de nos rêves, dans les bras des filles, mariées de préférence. Que voulez-vous, c’est une malédiction familiale.
Petite comédie printanière sympathique, cousue main pour Kev Adams, Love addict tient ses promesses. Il ne faut pas lui en demander plus et se laisser prendre par la main sur la route des comédies sentimentales bien calibrées. À l’image de ce premier rôle d’adulte, il faut avouer que l’acteur s’enferme dans le même jeu comme dans Les profs 1 (2013) et 2 (2015), Les nouvelles aventures d’Aladin (2015), Gangsterdam (2017). Il peut s’en écarter comme dans Fiston (2014), Amis publics (2016), Un sac de billes (2017) et plus récemment Tout là-haut (2017). Il fait appel à son complice des débuts pour reprendre un scénario de Yaël Cojot-Goldberg à la sauce Soda. Les vannes fusent, les corps sont en mouvement, le tout dans un emballage de comédie romantique.
Il crée une galerie de seconds rôles sympathiques, bien troussés, à l’image de la comédie à l’ancienne de papa et maman. C’est la bimbo du patron texan, une bande de geeks accros aux filles, mais timides, la mère de Zoé. N’oublions pas le tonton maudit, Marc Lavoine, parfait dans ce rôle de séducteur maudit lui collant à la peau depuis ses débuts. Entre le duo Marceau et Bruel de Tu veux ou tu veux pas, il mélange un soupçon de comédie à l’américaine dans la veine de Will Smith dans Hitch. Dans le climat actuel de la bienséance, du parfaitement correct, du tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, il ne déborde pas du cadre. On ne peut pas lui en vouloir de ratisser large, de 7 à 77 ans, pour rester dans le vent. La crainte, avec une comédie sans aspérité, sans surprise, jolie comme un cœur, c’est que la mode, comme tout, ça passe.
Patrick Van Langhenhoven
Bonus:
Making Of
Bêtisier
Titre original : Love Addict
Réalisation : Frank Bellocq
Scénario : Yaël Cojot-Goldberg, Daive Cohen et Frank Bellocq
Décors : Maamar Ech-Cheikh
Costumes : Nadia Chmilewsky
Photographie : Thierry Arbogast
Montage : [monteur] Antoine Vareille
Musique : [compositeur] Julien Cohen
Production : Samuel Hadida et Victor Hadida et Elisa Soussan et Kev Adams
Sociétés de production : My Family, Davis Films
Société de distribution : Metropolitan Filmexport (France)
Pays d'origine : France
Langue originale : français
Format : couleur
Genre : comédie
Dates de sortie1 : 18 avril 2018
Distribution
Kev Adams : Gabriel
Mélanie Bernier : Marie-Zoé
Marc Lavoine : Joe, l'oncle de Gabriel
Sveva Alviti
Michael Madsen
Stéphane Debac
Claude Perron
Guy Lecluyse
Eric Naggar
Jérôme Niel
Sabine Pakora
Julie Gayet