Au pays des Trolls, tout n’est que bonheur, chansons et fête jusqu’au bout de la nuit. Le temps s’égrène non pas en heures, mais en câlins. C’est la vie rêvée des anges ! Sauf que, chaque année, les Bergens, leurs ennemis héréditaires, affreux, sales, moches et méchants décident de les inscrire au menu du buffet annuel. Cette année-là, le roi des Trolls décide de fuir la malédiction et de chercher ailleurs un endroit où vivre heureux pour l’éternité sans buffet annuel. C’est ainsi que le prince des Bergens ne connaitra jamais le bonheur d’un Troll dégoulinant dans son assiette et que Poppy, vingt ans plus tard, devient Reine des Trolls.
Ils sont bien dissimulés au regard des méchants Bergens et plus particulièrement de leur cuisinière, exilée, rêvant de devenir calife à la place du calife. Ils auraient pu vivre heureux dans leur vallée perdue si un jour la cuisinière maudite ne retrouvait nos pauvres petits amoureux du bonheur et ne les kidnappait. Poppy et sa bande se lancent donc à la poursuite de la méchante créature pour ramener son peuple au pays des arcs-en-ciel et des chansons qui mettent du baume au cœur. Ils seront aidés par le plus pessimiste des Trolls, Branche, qui déteste la joie maladive et le scrapbooking obsessionnel de Poppy. Lancés dans une aventure des plus dangereuses, réussiront-ils à mener à bien leur mission ?
Il n’était pas évident de faire un film avec des poupées aux cheveux arc-en-ciel, flashy, fluo qui sous les mains des plus petits vivaient mille aventures personnelles. L’équipe de Shrek n’hésite pas et relève le défi avec bonne humeur et beaucoup de câlins peut-être. Nous sommes loin des Trolls de Warcraft et du Seigneur des anneaux. Pour la première fois un film ose le bonheur perpétuel, un monde où tout le monde est heureux. Forcément, dans cet univers où la déprime est bannie, les habitants passent leur temps à rire, danser et chanter. Le film est interdit aux adultes et leur sale manie de tout voir en noir ou gris dans le meilleur des cas. Comment rendre l’aventure suffisamment palpitante sans milliers de cadavres et litres d’hémoglobine rougeoyante ?
C’est d’abord tout un univers aux couleurs de l’arc-en-ciel où les Trolls vivent dans l’insouciance la plus complète du mal. C’est une utopie que chacun rêverait de connaître et que les réalisateurs mettent en place. Leurs ennemis se devaient d’être plus stupides que méchant. Ils squattent un monde vert-de-gris où la morosité est la panacée. Moches et stupides, c’est la créature dans le placard ou sous le lit, le gentil monstre qui effraie sans provoquer de cauchemar. Le monde des Bergens n’est peut-être pas si éloigné de celui des adultes, toujours dans le souci, écrasés par le boulot et le rire qui a fui. À l’inverse, les Trolls, c’est notre enfance que nous avons perdue quand l’insouciance nous conduisait au cœur des nuées d’arcs-en-ciel et de feux d’artifice où le bonheur tenait la piste. Une fois le décor planté, il fallait des personnages qui tiennent la route. Louane ressemble à Poppy, toujours le sourire au cœur et l’optimisme chevillé au corps.
Branche est le petit côté tendre, amoureux qui n’avoue pas sa flamme. Il est le seul Troll triste, marqué par le malheur que les autres ont bien vite oublié dans les chansons. De l’autre côté, la méchante cuisinière s’avère plus stupide que vraiment méchante. Elle étouffe une pauvre petite Bridget amoureuse du roi des Bergens. Cette partie nous vaut une nouvelle variation de Cendrillon croustillante. Enfin le roi des Bergens qui n’a jamais mangé de Troll et connaitra le bonheur peut-être d’une autre façon. Nous retrouvons derrière cette histoire toute simple l’idée que le bonheur est à portée de main, qu’il suffit de regarder le monde autrement pour le saisir. De la même façon, les personnages devront faire fi de leurs différences et apprendre à se dépasser, faire preuve de courage et de pardon pour que le monde devienne une utopie Troll. Deux belles histoires d’amour compléteront le tableau d’un bonheur idyllique dont nous avons besoin en ces temps difficiles. Les grognons, les adultes qui ne savent pas voir un serpent avalant un chapeau passeront leur chemin, car ce film est fait pour les petits princes de six ans et un peu plus.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Trolls
Titre français : Les Trolls
Réalisation : Mike Mitchell et Walt Dohrn
Scénario : Jonathan Aibel et Glenn Berger
Direction artistique : Timothy Lamb
Décors : Kendal Cronkhite (en)
Photographie : Yong Duk Jhun
Montage : Nick Fletcher (en)
Musique : Christophe Beck
Production : Gina Shay
Production déléguée : Dannie Festa
Coproduction : Holly Edwards, Jonathan Aibel et Glenn Berger
Société de production : DreamWorks Animation
Société de distribution : 20th Century Fox
Budget : 120 000 000 $1
Pays d'origine : Drapeau des États-Unis États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur - 2,35:1 - son Dolby Digital / Dolby Atmos / Auro 11.1
Genre : animation
Durée : 92 minutes
Dates de sortie : 19 octobre 20163
Distribution
Voix originales
Anna Kendrick : princesse Poppy
Justin Timberlake : Branch
Gwen Stefani : DJ Suki
James Corden : Biggie
Russell Brand : Creek
Icona Pop : Satin et Chenille
Ron Funches (en) : Cooper
Kunal Nayyar : Guy Diamond
GloZell Green (en) : Grandma Rosiepuff
Meg DeAngelis : Moxie
Ricky Dillon (en) : Aspen Heitz
Kandee Johnson : Mandy Sparkledust
Christine Baranski : Chef
John Cleese : roi Gristle Sr.
Christopher Mintz-Plasse : prince Gristle Jr.
Zooey Deschanel : Bridget
Walt Dohrn : Smidge
Jeffrey Tambor : roi Peppy
Quvenzhané Wallis : Harper
Voix françaises
Louane : princesse Poppy4
M. Pokora : Branch
Olivier Chauvel : Creek
Gabriel Bismuth-Bienaimé : prince Gristle Jr.
Achille Orsoni : roi Peppy