Les Plus belles années d'une vie

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Un film de Claude Lelouch ,
Avec Jean-Louis Trintignant, Anouk Aimée, Marianne Denicourt,

Genre : Comédie romantique
Durée : 1h30
France

En Bref

La mémoire vacille, tremble et se réfugie dans l’unique souvenir d’un été à Deauville. Antoine vient chercher la dernière clé permettant à son père, Jean-Louis, de renouer avec le chemin de la vie. Le vieil homme attend tranquillement que le temps passe, lui qui courait à vive allure sur les circuits. Elle fait sa vie loin d’un souvenir qui ne laissa que des blessures et des Dabadabada. Elle retrouve un homme en morceaux, un puzzle qui ne recolle pas toutes les pièces d’une longue existence. « La mort, c’est l’impôt de la vie. La journée, je m’ennuie, le soir, je fais des cauchemars ou de très beaux rêves de jolies femmes. » C’est tout ce qu’il lui reste de cette plage en été et d’une femme et d’un homme. Elle est restée dans la vie avec son magasin et lui, dans les maisons de l’oubli. Ils se retrouvent pour une dernière virée de deux cœurs, battant depuis toujours à l’unisson.

« Dans la vie, les histoires finissent mal sauf au cinéma. »

Claude Lelouch revient une deuxième fois sur son couple mythique après Un homme et une femme, vingt ans déjà. Dans cette première rencontre, vingt ans après, Anne souhaite réaliser un film sur leur histoire. Plus de cinquante ans plus tard, Anne tient une petite boutique en Normandie, Jean-Louis perd peu à peu la notion du temps. Au-delà de poser les questions essentielles sur l’amour et le temps qui passe, c’est un beau duo d’acteurs que nous offre Claude Lelouch. Qu’est-ce que l’on fait de nos histoires d’amour au bord du Styx ? Qu’est-ce que l’on fait des derniers beaux jours ? Aux portes des miroirs sombres, il suffit d’entrer dans la lumière pour finir de grapiller les petits bonheurs éphémères de l’existence.

« Je suis venu, calme orphelin, Riche de mes seuls yeux tranquilles, Vers les hommes des grandes villes : Ils ne m’ont pas trouvé malin. » Verlaine.

« Vous savez il y a des vies qui peuvent durer une journée. C’est des petites vies. »

C’est tout le cinéma de Claude Lelouch qui éclate sur l’écran et nous rappelle nos vingt ans, quand, l’amour était notre unique drapeau pour construire toute une vie. Il reste des films saisissant l’amour bien plus fort que nous. Dans tous les styles, les visages des acteurs, les baisers de cinéma accompagneraient nos utopies d’éternité, de Tristan et Yseult, Roméo et Juliette de pacotille. Un instant volé à la toile, nous pensions qu’il était possible de mourir d’aimer. Lelouch revenait souvent sur nos écrans d’un romantisme rêvé. Il explorait ce sentiment à s’y perdre pour revenir à Un homme, une femme, comme le sommet d’une montagne continuellement parcouru. Les plus belles années d’une vie ressemblent à une belle déclaration à Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant. C’est à l’occasion de retrouvailles à Deauville que Claude Lelouch, émerveillé de leur complicité, décide de faire le film. La poésie, petit pétale de douceur et de tendresse, revient pour guider le voyageur. L’émotion reste toujours vive, comme une rivière qui ne se tarit jamais avec le temps. Lelouch capte les regards, les gestes d’affection, les mots libres volant dans les couleurs de l’été. Il nous dit que l’amour est unique et que parfois, suite à de folles pensées, nous en perdons la route. Les dialogues prennent plus importance à l’approche des années qui roulent. La dernière image devient le symbole de toute une vie d’amour de l’image et des êtres. Il reprend sa première course, pleine de risques, dans Paris, mélangée aux images d’Un homme, une femme d’hier et aujourd’hui. Claude Lelouch n’arrêtera jamais sa course ni sa caméra et c’est tant mieux pour nous.

Patrick Van Langhenhoven

Comme le dit Jean-Louis avec les mots de Boris Vian. « Je voudrais pas crever - Avant d'avoir connu - Les chiens noirs du Mexique - Qui dorment sans rêver - Les singes à cul nu - Dévoreurs de tropiques - Les araignées d'argent - Au nid truffé de bulles - Je voudrais pas crever - Sans savoir si la lune - Sous son faux air de thune - A un coté pointu - Si le soleil est froid - Si les quatre saisons - Ne sont vraiment que quatre - Je voudrais pas crever- Non monsieur, non madame - Avant d'avoir tâté - Le goût qui me tourmente - Le goût qu'est le plus fort - Je voudrais pas crever - Avant d'avoir goûté - La saveur de la mort... Boris Vian