2555, la Terre n’est plus qu’un champ de ruines. Chacun tente de trouver sa place dans un monde qui ne possède plus trop d’avenir. Un petit groupe tenace cherche une solution pour voyager dans le temps et empêcher l’apocalypse. Leur cible est Gilbert Alibert, un homme politique prêt à tout pour son profit personnel. Aujourd’hui, Gilbert a fort à faire avec sa fille Alice qui se dresse contre la construction d’une centrale nucléaire. Cette dernière est le point de départ qui transforme notre monde en celui de Mad Max. Notre voyageur du temps doit compter sur une brigade temporelle chargée de contrecarrer sa mission. Entre futur et présent, les choses ne se déroulent pas dans le meilleur des mondes possible. Le temps joue contre eux, l’heure du chaos approche. Gilbert est toujours convaincu que son idée est la bonne. Le voyageur en connaît les conséquences. Il est bien décidé à employer les méthodes extrêmes. Alice veut bien empêcher un futur Tchernobyl mais ne veut pas la mort de son père. La patrouille poursuit des objectifs obscurs pilotés par en haut. Vous l’avez compris, dans le présent comme dans le futur, rien n’est simple.
François Descraques crée Le visiteur du futur sur le web en 2009 avec les moyens du bord. Il faudra attendre 8 ans pour découvrir la version cinéma. Au début, le voyageur explique à un jeune homme et ses potes les conséquences écologiques de leurs actes. Par exemple, jeter une simple canette sans la recycler entraine des conséquences désastreuses. La série s’étoffe au fur et à mesure, passe à la télévision et développe des ambitions plus grandes, avec toujours un aspect sur notre futur écologique. Si la série Web possédait cette saveur amateur, de bricolage comme certains films de Gondry, il dispose de plus de moyens pour la version grand écran tout en gardant cet esprit d’un cinéma à La Gondry, Dupieux.
Le visiteur du futur nous montre qu’il suffit juste d’une bonne histoire et d’un univers bien pensé pour réussir. François Descraques choisit le terrain de l’humour avec une bande de comédiens impliqués dans le projet. Le spectateur est tout de suite dépaysé et le récit, avec saut temporel entre présent et futur lui offre un voyage qu’il n’oubliera pas. Il nous rappelle par certains côtés Malevil de Christian de Chalonge (1981) adapté d’un roman de Robert Merle en moins ringard. Nous ne sommes pas dans la thématique de la grotte de Platon mais dans une science-fiction d'apocalypse chère à la fiction des années 1960 – 1970.
Elle se pare d'un soupçon d'écologie et construit un univers à la Mad Max avec les zonards, et les nantis dans leur cité. Le propos écologique se teinte d’un autre plus social et familial. Le visiteur du temps s’inscrit dans ce renouveau de la science-fiction et du fantastique à la française, avec peu de moyens mais beaucoup d’énergie et d’inventivité, qui n’a pas à rougir devant les grosses productions américaines. Il devrait trouver rapidement son public, sachant que la série web a été vue 40 millions de fois en 2021.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Le Visiteur du futur
Réalisation : François Descraques
Scénario : François Descraques
Décors : Paul Chapelle
Costumes : Cécile Auclair
Photographie : Matthieu Misiraca
Montage : Quentin Eiden
Musique : Jimmy Tillier
Production : Stéphane Parthenay, Robin Boespflug-Vonier et Laurent Lecêtre (directeur de prodution)
Sociétés de production : Pyramide Productions [archive], France 2 Cinéma et Scope Pictures [archive] (coproduction)
Société de distribution : KMBO
Format : couleur
Pays de production : France
Langue originale : français
Genre : science-fiction, comédie
Durée : 102 min (1h 42min)
Dates de sortie : 7 septembre 2022
Distribution
Florent Dorin : le Visiteur
Enya Baroux : Alice
Arnaud Ducret : Gilbert Alibert
Raphaël Descraques : Raph
Slimane-Baptiste Berhoun : Dr Henry Castafolte
Mathieu Poggi : Mattéo
Audrey Pirault : Louise
Lénie Chérino : Constance
Ludovik : Richard Dassault
Simon Astier : Michel Millot
Vincent Tirel : Victor
Assa Sylla : Belette
Marc Riso : Francis
Alex Ramirès : Fabio
Jenny Letellier : Charlie
Raphaël Carlier : Defunax
David Coscas : Galabroche
Julie Farenc : Cathy
Victoria Rolin : une journaliste
Fabien Fuhrmann : un médecin
Kyan Khojandi : Boris
Bruno Muschio : Régis
David Marsais : Picpus