Le Roi Lion

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Un film de Jon Favreau ,
Avec Rayane Bensetti, Jamel Debbouze, Anne Sila,

Genre : Film d'aventure
Durée : 1h58
États-Unis

En Bref

La terre des lions est en émoi. C’est le grand jour, le roi Mufasa présente au peuple le nouveau petit roi. Déjà dans l’ombre, un absent trame un complot pour renverser le monarque. Scar, le frère du Roi, attend son heure, prêt à tout pour devenir le maitre. Pour l’instant le temps file, les années arrosent la jeune pousse qui grandit de jour en jour. Mufasa enseigne à son fils les devoirs d’un grand roi. Il lui transmet son savoir et combien il compte sur lui pour perpétuer un enseignement sage. Simba grandit, explore le monde qui l’entoure, court avec la jeune Nala à travers la savane. Le temps est venu pour Scar de se jouer du jeune lionceau naïf. Simba est prêt à tout pour suivre les traces de son père. C’est ainsi que son oncle fourbe séduit le petit idiot en jouant de sa crédulité. Il lui fait croire au pire des crimes, le parricide. Il le pousse à l’exil dans un monde sauvage. Il ignore que c’est ici qu’il perfectionnera son apprentissage. Quel lion reviendra de l’inconnu, une âme noire et perfide comme Scar ou le digne fils de Mufasa ?

« Dans la jungle, terrible jungle, le lion s’endort ce soir. »

Le roi Lion appartient à ces classiques accompagnant le marcheur dans la balade de la vie. Il est toujours difficile de renouveler l’histoire, de lui trouver un angle de vision différent. C’était déjà le cas avec Le Livre de la Jungle et ses séquences incontournables. Jon Favreau avait réussi le pari, comme pour Le Roi Lion. Il n’efface pas la magie du dessin animé mais lui donne un petit plus pour qu’une nouvelle génération se l’approprie. Comme pour Le Livre de la Jungle, il interroge ses souvenirs pour se lancer sur la piste. « Le Livre de la Jungle a cinquante ans, Le Roi Lion vingt et les gens ont grandi avec, à l’époque de la vidéo qu’ils regardaient encore et encore. Alors je dois vraiment examiner tous les points de l’intrigue. Les mythes y sont très forts. Parfois vous touchez à quelque chose de plus profond que le film. Ce que j’essaie de faire est d’honorer ce qui était »

Favreau suit le récit à la lettre et apporte un plus dans l’atmosphère, le décor de l’histoire. Le Roi Lion est un pari technique fou ouvrant des possibilités incommensurables au cinéma. Le mélange des images réelles et virtuelles ouvre une nouvelle voie. Plus rien ne semble impossible, des récits mythiques pourront voir le jour sur nos écrans. C’est dans la forme que ce Simba de dessin animé devient un vrai lion, tout comme Nala et les autres protagonistes. Le conte rejoint la réalité et comment ne pas imaginer que cet anthropomorphisme n’existe pas. La magie du conte repose sur son universalité, mélange de plusieurs mythes. C’est l’apprentissage du Roi, un homme sage qui respecte la vie. On lui opposera Scar qui remet la chaine de l’existence en cause. Le lion dévore tout et les hyènes nettoient les restes. C’est la loi de la nature, pas celle d’un Roi. Dans le même ordre d’idée, un bon Roi connaît son peuple.

Nous retrouvons le voyage initiatique, comme dans Valentin de Majipoor. Peut-on voir dans celui de Simba la traversée des enfers, la mort du père et la place du fils, la découverte du paradis ? C’est la quête d’une société utopique, d’un paradis perdu qu’il rapporte avec lui. Scar devient cette part de l’humanité chassée par Dieu qui détruit la terre et ne pense qu’à la guerre. Cette vision est bien plus développée, à mon avis, dans la version de 2019. Elle donne une place à l’écologie. Le monde de Timon et Pumbaa représente l’idéal à atteindre et celui de Scar, ce que nous en faisons aujourd’hui. La place de la reine pourrait aussi se discuter et se rapprocher de celle de Guenièvre dans le mythe du Graal. Ce conte initiatique sur le pouvoir et la place d’un fils, plus qu’un mythe, contient de nombreuses pistes qu’il appartient à chacun d’explorer ou pas. Il reste une belle histoire qui nourrira de nouveaux enfants pour de nombreuses années.

Patrick Van Langhenhoven