Stéphane est un père comblé, il aime profondément ses trois filles. Mais un garçon aurait bien fait l’affaire pour partager l’esprit viril. D’ailleurs le voisin avec ses deux fils l’énerve parfois dans cette image idyllique. Il est frustré de n’avoir eu que des filles et recherche constamment une complicité avec ses futurs gendres. Cette situation et son engouement débordant déplaisent à sa femme et ses trois trésors. Elles n’osent plus lui présenter leurs fiancés respectifs. La benjamine décide de cacher le plus longtemps possible son nouveau petit copain. Elle a bien raison. François est le joueur de rugby préféré de monsieur.
Quand il apprend par hasard la nouvelle lourde de conséquences, il ne tient plus en place. C’est donc sans surprise que François devient le meilleur ami de Stéphane au risque de délaisser Alexia. Pour les trois filles, la coupe est pleine, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Elles sont solidaires de la plus petite qui passe à la contre-attaque. Pour inverser cet amour envahissant pour ses gendres, il suffit de choisir un candidat qu’il déteste. C’est le nouveau gynéco au visage angélique, son collègue. Il faut se méfier de l’amour, il nous réserve toujours des surprises, loin des plans machiavéliques.
Dans l’esprit de ses dernières comédies, Adopte un veuf et 15 ans et demi, François Desagnat nous propose une balade au cœur de la famille entre rire et tendresse. Nous retrouvons les rapports père fille et la complexité de vivre ensemble, développés dans sa filmographie. C’est une comédie sur les bons sentiments cachant un attachement si profond qu’il est difficile de s’en défaire. Stéphane, Kad Merad au meilleur de sa forme, s’amuse avec cette figure paternelle. Zabou en patronne du trublion nous offre avec Julie Gayet des moments, des passages excellents. C’est au cœur de la famille idéale, au petit bonheur parfait, que le chaos s’installe à cause du père. Nous avons tous connu ces beau-père et belle-mère trop affectueux au point de sabrer l’équilibre d’une idylle naissante. On pourra aussi se reconnaître dans ce portrait sans concession.
On oppose l’image du gendre sportif prêt à accompagner son futur beau-père au cœur des soirées entre hommes à celle de Bertrand, le gynécologue nouveau venu dans le service, plus branché sur les choses de l’intellect. La comédie s’appuie sur ces deux antagonismes pour nous livrer tout un tas de gags délirants. De la même manière, on joue entre la comédie pure et celle plus romantique avec ses codes. Elle déploie aussi un regard affuté sur le rôle de beau-père et de gendre en passant de l’excès à l’image parfaite. Le film repose sur un équilibre et une mécanique entre un scénario millimétré et des acteurs au diapason qui n’en font pas trop. Chacun trouve sa place et sa démesure dans ce récit choral où la figure du beau-père, un peu plus exploitée au cinéma, est mise en avant. C’est la comédie parfaite pour cette fin d’année qui apportera du soleil sous le sapin.
Patrick Van Langhenhoven
Titre : Le Gendre de ma vie
Réalisation : François Desagnat
Scénario : François Desagnat, Thomas Ruat et Jérôme L'Hotsky
Photographie : Vincent Gallo
Montage : Béatrice Herminie
Costumes : Catherine Rigault
Décors : Olivier Seiler
Musique : Fabien Cahen
Producteur : Antoine Pezet, Jérôme Corcos, Stéphane Sperry
Production : Nac Films, Liaison Films et Pathé
Distribution : Pathé Distribution
Pays d’origine : France
Genre : comédie
Durée : 1h40
Dates de sortie : 19 décembre 2018
Distribution
Kad Merad : Stéphane
Julie Gayet : Suzanne
Pauline Étienne : Alexia
François Deblock : Bertrand
Guillaume Labbé : Thomas Cazenave
Zabou Breitman : Christelle
Chloé Jouannet : Raphaëlle
Louise Coldefy : Gabrielle
Jérémy Lopez : Julien
Andrée Damant :
Patrick Bosso :