Le Garçon et le Héron
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En Bref
"il ne suffit pas d'avoir des yeux et des oreilles en état de fonctionnement, il faut que les yeux du cœur, les oreilles du cœur soient aussi ouvertes". Et vous, comment vivrez-vous ? Genzaburô Yoshino.
C'est l'histoire de Mahito un jeune garçon qui voit sa mère périr dans les flammes pendant la guerre. Quelques années plus tard, dans un Japon toujours en guerre, le jeune Mahito quitte Tokyo pour la campagne. C'est là que son père délocalise son usine d'effort de guerre. On construit des cockpits pour les avions des kamikazes. Mahito rejoint sa belle-mère, la sœur de sa mère dans la maison perdue entre mer et forêt. Elle attend un heureux événement, un demi- frère ou une demi-sœur. Mahito parcourt le domaine et découvre un monde nouveau. Un vieux héron facétieux l'entraine à franchir l'entrée d'une tour interdite. Cet univers magique lui réserve bien des surprises. Il est peuplé de créatures ailées qui ne sont pas toujours sympathiques. Les vieilles femmes de la maisonnée l'avaient prévenu, il ne faut pas passer la porte de la vieille tour. Peut-être qu'une princesse Mononoké l'attend de l'autre côté. Comme Alice, il vient de passer de l'autre côté du miroir mais pourra-t-il en revenir ?
"Tous ceux qui cherchent à comprendre périront".
Hayao Miyazaki arpente le même territoire de film en film, nous surprenant à chaque voyage. Nous retrouvons le basculement du réel vers un autre univers animiste, peuplé de kami, yōkai, issus du folklore et de la mythologie japonaise. Le bouddhisme n'est jamais bien loin non plus, nous rappelant l'impermanence de la vie et du monde. Il s'appuie sur un roman japonais d'initiation pour la jeunesse à grand succès Et vous, comment vivrez-vous ? de Genzaburô Yoshino. Il rajoute son univers imaginaire à l'histoire de ce jeune garçon qu'un oncle guide sur le sentier de la vie, de l'adolescence à l'âge adulte. La première séquence est un travail magnifique et moderne sur la violence de la guerre, dans un maelström de flammes. C'est le deuil qui marque déjà le cœur de l'adolescent. C'est l'approche de la mort qui ne cesse de revenir en toile de fond, celle des hommes et des mondes comme dans de nombreux de ses films.
Chaque chose est appelée à finir pour qu'une autre commence. Pendant la tempête, le vieil arbre meurt pour que les jeunes pousses atteignent le soleil. Mahito, comme tous les enfants, brise l'interdit pour pénétrer, comme Alice, dans un autre monde. Il franchit la porte par un couloir, bibliothèque du savoir conduisant à une autre forme de réflexion. Il découvre un monde peuplé de créatures ailées, héron guide, perruches gardiennes agressives et leur roi, pélican. L'oiseau est le symbole de l'envol vers une conscience éthérée de la métamorphose. Marie-Madeleine Davy nous dit : « L'oiseau enseigne à l'homme le secret des secrets : tracer son propre itinéraire sans se comparer à autrui ». Mahito croise un vieil homme qui n'est autre que son oncle. Nous retrouvons le cycle de la transmission. Le vieil homme est peut-être Hayao Miyazaki attendant son disciple pour passer la main. C'est la nouvelle génération du cinéma d'animation japonais mais aussi mondial influencé par son œuvre, comme Paul Grimault autre maître en son temps. Nous avons encore en tête les images fabuleuses dès le premier film Le Château de Cagliostro en 1979 et le choc Princesse Mononoké en 1997. La suite n'a jamais démenti la révolution profonde que cette onde de choc a provoquée dans l'univers de l'animation.
Le Garçon et le Héron pousse encore plus loin cette introspection dans des univers le plus souvent réservés aux adultes. Le film peut apparaître encore plus hermétique, mystérieux, au premier abord. Il faut se laisser guider par le panthéon, le bestiaire et les thèmes foisonnants qui ne se télescopent jamais. La première image nous parle de la mort et du deuil. Nous comprendrons que ce n'est pas une fin mais un commencement. La suite est un apprentissage de la vie à travers un monde en sursis. Dans ce sens, il entre en écho avec notre époque, elle aussi en sursis, écologique, mais aussi taraudé par la peur d'une troisième guerre mondiale. Nous revenons à cette idée que la vie va et vient, que nous naissons et mourrons pour renaitre, principe du karma. Le jeune Mahito devra, à la fin du voyage, comme Chihiro, faire un choix. D'ailleurs les ponts entre Le voyage de Chihiro et Mon voisin Totoro sont évidents. Nous pourrions explorer l'univers du poète de l'animation pendant des heures à travers Le Garçon et le Héron, traçant des ponts, des tunnels menant vers l'ailleurs. Cet ailleurs, cet autre monde, apparaît très vite semblable au nôtre, porté par les mêmes questions universelles.
Patrick Van Langhenhoven
Hayao Miyazaki arpente le même territoire de film en film, nous surprenant à chaque voyage. Nous retrouvons le basculement du réel vers un autre univers animiste, peuplé de kami, yōkai, issus du folklore et de la mythologie japonaise. Le bouddhisme n'est jamais bien loin non plus, nous rappelant l'impermanence de la vie et du monde. Il s'appuie sur un roman japonais d'initiation pour la jeunesse à grand succès Et vous, comment vivrez-vous ? de Genzaburô Yoshino. Il rajoute son univers imaginaire à l'histoire de ce jeune garçon qu'un oncle guide sur le sentier de la vie, de l'adolescence à l'âge adulte. La première séquence est un travail magnifique et moderne sur la violence de la guerre, dans un maelström de flammes. C'est le deuil qui marque déjà le cœur de l'adolescent. C'est l'approche de la mort qui ne cesse de revenir en toile de fond, celle des hommes et des mondes comme dans de nombreux de ses films.
Chaque chose est appelée à finir pour qu'une autre commence. Pendant la tempête, le vieil arbre meurt pour que les jeunes pousses atteignent le soleil. Mahito, comme tous les enfants, brise l'interdit pour pénétrer, comme Alice, dans un autre monde. Il franchit la porte par un couloir, bibliothèque du savoir conduisant à une autre forme de réflexion. Il découvre un monde peuplé de créatures ailées, héron guide, perruches gardiennes agressives et leur roi, pélican. L'oiseau est le symbole de l'envol vers une conscience éthérée de la métamorphose. Marie-Madeleine Davy nous dit : « L'oiseau enseigne à l'homme le secret des secrets : tracer son propre itinéraire sans se comparer à autrui ». Mahito croise un vieil homme qui n'est autre que son oncle. Nous retrouvons le cycle de la transmission. Le vieil homme est peut-être Hayao Miyazaki attendant son disciple pour passer la main. C'est la nouvelle génération du cinéma d'animation japonais mais aussi mondial influencé par son œuvre, comme Paul Grimault autre maître en son temps. Nous avons encore en tête les images fabuleuses dès le premier film Le Château de Cagliostro en 1979 et le choc Princesse Mononoké en 1997. La suite n'a jamais démenti la révolution profonde que cette onde de choc a provoquée dans l'univers de l'animation.
Le Garçon et le Héron pousse encore plus loin cette introspection dans des univers le plus souvent réservés aux adultes. Le film peut apparaître encore plus hermétique, mystérieux, au premier abord. Il faut se laisser guider par le panthéon, le bestiaire et les thèmes foisonnants qui ne se télescopent jamais. La première image nous parle de la mort et du deuil. Nous comprendrons que ce n'est pas une fin mais un commencement. La suite est un apprentissage de la vie à travers un monde en sursis. Dans ce sens, il entre en écho avec notre époque, elle aussi en sursis, écologique, mais aussi taraudé par la peur d'une troisième guerre mondiale. Nous revenons à cette idée que la vie va et vient, que nous naissons et mourrons pour renaitre, principe du karma. Le jeune Mahito devra, à la fin du voyage, comme Chihiro, faire un choix. D'ailleurs les ponts entre Le voyage de Chihiro et Mon voisin Totoro sont évidents. Nous pourrions explorer l'univers du poète de l'animation pendant des heures à travers Le Garçon et le Héron, traçant des ponts, des tunnels menant vers l'ailleurs. Cet ailleurs, cet autre monde, apparaît très vite semblable au nôtre, porté par les mêmes questions universelles.
Patrick Van Langhenhoven
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :
Titre français : Le Garçon et le Héron1,2
Titre original : 君たちはどう生きるか (Kimi-tachi wa dō ikiru ka?)
Réalisation : Hayao Miyazaki
Scénario : Hayao Miyazaki
Musique : Joe Hisaishi
Directeur de l'animation : Takeshi Honda
Producteur : Toshio Suzuki
Société de production : Studio Ghibli
Sociétés de distribution : Tōhō3, Wild Bunch (France), GKids Films (États-Unis)
Pays d'origine : Japon
Langue originale : japonais
Genre : fantastique, historique
Durée : 125 minutes
Dates de sortie : 17 octobre 2023 (festival Lumière) 1er novembre 20234
Distribution
Voix originales
Sōma Santoki (ja) : Mahito
Masaki Suda : Héron gris
Kō Shibasaki : Kiriko
Aimyon : Himi
Takuya Kimura : Shoichi
Yoshino Kimura : Natsuko
Shōhei Hino : Grand-Oncle
Jun Kunimura : Roi Perruche
Keiko Takeshita
Jun Fubuki
Sawako Agawa
Karen Takizawa (en)
Shinobu Ōtake
Kaoru Kobayashi
Voix françaises
Gavril Dartevelle : Mahito
Padrig Vion : Héron gris
Juliette Allain : Kiriko
Julie Pilod : Natsuko
Dimitri Rataud : Shoichi
Pauline Belle : Himi
Frédérique Cantrel : Aiko
François Marthouret : Grand-oncle
Marie-Christine Adam : Izumi
Simon Volodine : le roi Perruche
Titre original : 君たちはどう生きるか (Kimi-tachi wa dō ikiru ka?)
Réalisation : Hayao Miyazaki
Scénario : Hayao Miyazaki
Musique : Joe Hisaishi
Directeur de l'animation : Takeshi Honda
Producteur : Toshio Suzuki
Société de production : Studio Ghibli
Sociétés de distribution : Tōhō3, Wild Bunch (France), GKids Films (États-Unis)
Pays d'origine : Japon
Langue originale : japonais
Genre : fantastique, historique
Durée : 125 minutes
Dates de sortie : 17 octobre 2023 (festival Lumière) 1er novembre 20234
Distribution
Voix originales
Sōma Santoki (ja) : Mahito
Masaki Suda : Héron gris
Kō Shibasaki : Kiriko
Aimyon : Himi
Takuya Kimura : Shoichi
Yoshino Kimura : Natsuko
Shōhei Hino : Grand-Oncle
Jun Kunimura : Roi Perruche
Keiko Takeshita
Jun Fubuki
Sawako Agawa
Karen Takizawa (en)
Shinobu Ōtake
Kaoru Kobayashi
Voix françaises
Gavril Dartevelle : Mahito
Padrig Vion : Héron gris
Juliette Allain : Kiriko
Julie Pilod : Natsuko
Dimitri Rataud : Shoichi
Pauline Belle : Himi
Frédérique Cantrel : Aiko
François Marthouret : Grand-oncle
Marie-Christine Adam : Izumi
Simon Volodine : le roi Perruche
Colette Venhard : Ériko
