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affiche Le crocodile du Botswanga

Le crocodile du Botswanga

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Un film de Fabrice Eboué , Lionel Steketee,
Avec Thomas Ngijol, Fabrice Eboué, Claudia Tagbo,

Genre : Comédie
Durée : 1h30
France

En Bref

Leslie Konda, sous la coupe de Didier, un agent looser, réussit grâce à son talent à s’élever au premier rang, celui d’une probable sélection chez les Bleus. Auréolé de toute cette gloire nouvelle, il débarque dans la terre de ses origines, le Botswanga. Le petit Français revient aux racines de ses ancêtres pour un ultime hommage à sa mère défunte. Il retrouve une nation, sans doute loin de l’image que lui dévoila sa mère, quand elle racontait le rêve perdu d’un monde qui l’avait vue naitre. Didier et Leslie reçoivent un accueil de stars, digne d’un chef d’État. Très vite, ils comprennent les intentions du nouveau leader dictateur de pacotille parano et bon à enfermer à l’asile. Ils ne peuvent émettre un effet de non-recevoir à la demande de voir jouer Leslie dans l’équipe du Botswanga. D’une main, on flatte Leslie en l’emmenant dans le village de ses ancêtres, les grandes oreilles une tribu en lutte contre le dictateur. D’un autre côté, on soudoie sans trop de mal Didier, prêt à tout contre une mallette pleine de billets. Il reste la petite oie blanche, pas avant le mariage, qui séduit notre footballeur par ses yeux de biche enamourée. Pris dans la nasse, notre duo aura bien du mal à sortir du piège, avec en plus, au loin, une bande de dignitaires qui commence à trouver notre Bokassa de pacotille très embarrassant. Nous n’avions pas été sous le charme du premier film de l’équipe issue du Jamel Comedy Club, Case départ, trouvant très vite ses limites caricaturales et sans intérêt. Enfant de Devos, Desproges, Oury, Zidi dans la grande période, nous sommes habitués à une comédie boostée aux bons jeux de mots, aux situations délirantes avec un fond de réflexion sur la société.


Le crocodile du Botswanga se transforme vite en ce qu’il est, une comédie agaçante par sa caricature qui transforme l’Afrique en une image d’Épinal digne des colonies, dans le mauvais sens. Vous me direz, quand le cliché touche à ce point à la stupidité, par un propos rabaissant les personnages au niveau le plus désolant, cela deviendrait presque de l’art négatif. Ramener l’Afrique et ses dictateurs à cette figure de tribu sauvage restée encore à l’époque de la case, sous la coupe du premier imbécile venu, s’avère plus que trompeur. Dans le même ordre d’idées, je lui préfère Le dernier roi d’Écosse, beaucoup plus inquiétant. Certains me diront que c’est une farce potache à prendre au premier degré, juste pour se marrer. Je n'ai pas trop envie de rire sur des clichés que l’Afrique et les Africains tentent de défaire depuis des siècles. Longtemps elle fut réduite à des documentaires prenant pour angle les violences tribales, le trafic de drogue et l’immigration clandestine, grands enfants, massacres interethniques, corruption d’État. C’est tout ce que nous retrouvons dans le film, sous le fard de la comédie. Nous comprenons les références à cette Afrique spoliée par ses soi-disant bienfaiteurs chinois et les plantations de riz, Total, la déforestation, les petits Blancs profiteurs, il manquait de la finesse et un peu d’espoir. Nous avons du mal avec le discours très limite à stature militaire et ses relents racistes envers les Juifs d’Idi Amin Dada d’Ouganda, le côté souverainiste de l’autoproclamé Empereur de Centrafrique Bokassa et enfin Moussa Dadis Camara de Guinée, connu pour son coup de sang envers un homme d’affaires blanc. Que vient faire tout le discours sur la gloire de l'Allemagne fasciste d’un temps que nous ne nommerons pas ? Le crocodile du Botswanga ne représente pas le renouveau de la comédie mais plutôt un genre vieillot voulant rire de tout mais n'y arrivant pas.

Patrick Van Langhenhoven

Support vidéo :
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Sous-titres :
Edition :


Réalisateurs : Lionel Steketee et Fabrice Éboué

Scénaristes : Fabrice Éboué et Blanche Gardin

Musique : Guillaume Roussel

Montage : Frédérique Olszak

Chef décorateur : Maamar Ech-Cheikh

Costumes : Pierre-Jean Larroque

Producteur : Alain Goldman

Société de production : Légende Films - coproduction : M6 Films et Mars Films

Distribution : Mars Distribution

Lieu de tournage :  Cuba (ICAIC) / Afrique du Sud (Glen Afric) /France (Bry-sur-Marne, studio)2

Genre : comédie

Durée : 90 minutes

    Thomas N'Gijol : Bobo Babimbi, le dictateur africain

    Fabrice Éboué : Didier, l'agent du jeune fooballeur

    Ibrahim Koma : Leslie Konda, le jeune footballeur

    Claudia Tagbo : Maman Jacqueline, la Première dame, la femme du dictateur

    Franck de Lapersonne : Monsieur Pierre, le conseiller blanc du dictateur

    Ériq Ebouaney : Lieutenant Yaya, le bras droit de Bobo

    Amelle Chahbi : Karina

    Étienne Chicot : Taucard, le patron de Totelf

    Pascal N'Zonzi : le ministre des cabinets

    Mokobé : l'animateur

    Hélène Kuhn : Léa, la fille de Monsieur Pierre

    Issa Doumbia : Le gardien