Jean-Christophe Markovic, basketteur de haut niveau, revient sur les terres des origines, là où sa carrière a commencé. Il se rêve bientôt en équipe de France, prochaine étape de sa progression vers les sunlights. Trop concentré sur le jeu et son objectif, il ne voit pas la distance qui s’installe entre lui et le reste de l’équipe. Dans un jeu collectif, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle. Son arrogance finit par lui mettre à dos une bonne partie du groupe. Sur le terrain, son jeu impeccable ne le sauve pas des réticences de ses compagnons. Qu’importe ! Le reste du monde peut-être contre lui, ce qui compte, c’est le but et non la route. Il cache dans l’ombre un lourd secret qui pourrait lui couter sa carrière et briser ses ambitions. Il trouve chez une kiné et le second du coach une aide providentielle pour atteindre son unique étoile. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Autant de sacrifices pour une issue qui pourrait lui être fatale ?
Pour Florian Hessique, le terrain de jeu est celui de la vie. Son personnage centré sur lui- même devient le miroir, l’écho de l’existence. Il concentre le film sur le terrain et la partie entre vestiaire et surface de jeu. Dans ce huis-clos, voué au basket et rien qu’au basket, le spectateur lâche parfois la ligne de front, encore plus s’il n’est pas passionné. C’est dommage. Le film aurait gagné à agrandir l’espace ailleurs que sur le terrain et ses coulisses. Il s’enferme rapidement dans un cercle répétitif et un jeu d’acteur qui n’évolue pas. Pour son deuxième film, Florian Hessique reste sur des terres classiques sans bousculer le genre. C’était pourtant l’occasion de filmer le jeu en cherchant une autre voie. Le point de départ sur un homme enfermé dans l’amour du jeu au point de tout lui sacrifier était intéressant. De la même manière, son comportement, ses actes, ses mensonges et ses vérités reflètent le monde extérieur. Le match ne serait donc qu’une bataille métaphorique de l’existence. L’utilisation du ralenti n’est pas toujours une bonne idée. Il manque aussi un regard plus large sur les autres membres de l’équipe délaissés. Florian Hessique, pour son second film, choisit un sujet difficile dont il parle bien (voir notre interview). Il réclamait peut-être un peu plus de maturité et d’expérience. À sa décharge, l’exercice n’est ni facile ni évident.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : La Légende
Réalisateur et scénario : Florian Hessique
Photographie : Antoine Sorin
Montage : Maximilien Bordes
Son : Aleksandar Firkosic
Déco : Julien Richard
Costumes : Émilie Malfaisan
Distribution : MC4 Distribution
Pays d'origine France
Langue originale : français
Format : couleur
Durée : 83 minutes
Genre : drame
Date de sortie : 6 juin 2018
Distribution
Florian Hessique : Jean-Christophe Markovic
Géraldine Lapalus : Laure
Patrick Préjean : le président Morel
Olivier Pagès : Dominique Bernard
Fedele Papalia : Félini
Olivier Raynal : Frédéric
Frédéric Radepont : Philippe
Jean-Christophe Bouvet : le président Rousseleau
Emmeline Ndongue : elle-même
Eric Naulleau : lui-même
Léopold Bellanger : Johan Lucenère
Kevin Miranda : Charles Brouard
Alain De Senne : le speaker