Depuis le berceau et les marches de l’orphelinat, Max et Léon ne se quittent plus comme un couple d’inséparables, vieux potes de tous les coups. À l’aube de ce nouvel été, c’est le choc la guerre est déclarée et nos deux compères risquent de se retrouver sur le front. Tout est bon pour éviter l’engagement et se retrouver à servir de chair à canon contre le petit Adolph. Hélas, leur poil dans la main et leur mille combines ne leur servent à rien. Tamponnés bons pour le service, ils se retrouvent en pleine débâcle. L’affaire n’aura pas fait long feu sous les canons allemands. En fuite, ils usent de toutes les magouilles pour s’en sortir et éviter de se faire prendre par l’avancée ennemie.
Prêts à tout, ils se fondent dans la masse en volant des uniformes des deux camps avec au final, ceux de valeureux officiers français. La scoumoune semble les poursuivre ou la chance, allez savoir dans cette drôle de guerre ! Après pas mal de détours, ils débarquent en Angleterre où, reconnus pour leur courage et leurs actions héroïques, ils formeront la jeunesse rebelle. Ils pensaient se la couler douce dans la planque idéale loin du front. La roue du destin en décide autrement et les envoie dans le désert d’un Taxi pour Tobrouk ambiance espions à la Casablanca pour déjouer un réseau de collabos trafiquants. L’histoire ne fait que commencer au cœur des sables du désert et la roue tourne, les propulsant comme des boules de billard. Où s’arrêtera leur fuite ? C’est peut-être à la case départ que se joue le dernier feu d’artifice.
Le Palmashow nourri à la comédie franchouillarde des années quatre-vingt Mon curé chez les nudistes passe à la version grand écran, avec les qualités et les défauts du passage du court au long. Ils ont le sens de la référence et de l’hommage à leurs ainés, La septième compagnie, La grande vadrouille, Papy fait de la résistance, Indiana Jones et même plus loin Un taxi pour Tobrouk, Casablanca. Le spectateur cinéphage, cinéphile, n’aura de cesse de repérer le clin d’œil ou l’hommage au cinéma de papa. C'est à la fois sa force, ne laisser aucun temps mort et aligner les vannes et références comme à la fête foraine. C’est aussi son défaut, ressembler plus à une succession de gags comme sur le Palmashow et manquant parfois de lien entre chaque séquence. De la même manière, un peu de temps morts entre chaque jeu n'aurait pas nui à l'ensemble.
Côté références, on sent un amour et une connaissance du cinéma du plus populaire au plus cinéphile, ce qui suscite une certaine indulgence. Nous retrouvons les figures du genre déjà vues par ailleurs : le résistant, l'incontournable collabo, les héros neuneus, les Allemands méchants et la pauvre petite fille juive au visage de Brigitte Fossey dans Jeux interdits. Les moins de vingt ans trouveront leur compte dans cette tambouille ressemblant plus à une séquence du spectateur des comédies nommées plus haut. Les vieux regretteront les jeunes années où la comédie française avait du tenant. En gros, est-ce que je suis un vieux con râleur inconditionnel de la comédie française traditionnelle ou un mec branché qui sait voir que le temps passe vite et qu'hier c’est déjà demain. Il reste le regard au rapport des films précédents.
Qu'est-ce que la Folle Histoire de Max et Léon change au genre, bouscule dans le paysage de la nouvelle comédie, tiraillé entre l'Amérique, le web, les vieux de la vieille et parfois, petit miracle, un ton nouveau. La réponse vous appartient, j'ai jeté bob l'éponge depuis longtemps. Je préfère rire d'un bon jeu de mots, d'une situation loufoque plutôt que de la vanne facile à deux francs six sous. Pour finir, la mise en scène ne joue pas la caméra tremblotante. Elle est soignée et c’est plutôt un bon point. Elle joue de la lumière comme dans la séquence Casablanca, montrant un savoir-faire indéniable. C’est un premier coup correct qui demande juste à mûrir.
Patrick Van Langhenhoven
Voir galerie Photo avant première Gaumont Millésime
Titre : La Folle Histoire de Max et Léon
Réalisation : Jonathan Barré
Scénario : Grégoire Ludig et David Marsais
Décors : Stéphane Cressend
Costumes : Florence Sadaune
Photographie : Sacha Wiernik
Son : Gilles Vivier-Boudrier, Arnaud Trochu, Antoine Baudouin et François-Joseph Hors
Montage : Delphine Guilbaud
Musique : Charles Ludig
Production : Ilan Goldman
Production associée : Catherine Morisse-Monceau
Production exécutive : Christophe Lambert et Gurvan Riou
Coproduction : Sylvain Goldberg, Serge de Poucques, Nadia Khamlichi et Gilles Waterkeyn
Sociétés de production : Légende Films, Blagbuster ; Studiocanal, TF1 Films Production, Le 12e Art, C2M Productions, Nexus Factory et uMedia (coproduction)
Sociétés de distribution : Studiocanal (France), Nexus Factory (Belgique)
Pays d'origine : Drapeau de la France France, Drapeau de la Belgique Belgique1,2
Langue originale : français
Format : couleur - son Dolby Digital
Genre : comédie
Durée : 98 minutes
Dates de sortie : 2 novembre 2016
Distribution
Grégoire Ludig : Léon
David Marsais : Max
Bernard Farcy : Célestin
Dominique Pinon : Michel
Alice Vial : Alice Marchal
Julien Pestel : Pichon
Nicolas Marié : colonel Marchal
Nicolas Maury : Eugène
Saskia Dillais De Melo : Sarah
Catherine Hosmalin : Mme Dormeuil
Stefan Cuvelier : soldat costaud
Thomas VDB : soldat idiot
Jérémie Graine : soldat chétif
Christophe Lambert : capitaine Lassard
Bruno Wolkowitch : homme fataliste
Kyan Khojandi :
Jonathan Cohen :
David Salles :