Souvenez-vous, après le tumulte crée par les tambours de Jumanji, la boite maudite finissait dans l’eau vive de la rivière. Après un long voyage, c’est un père de famille qui la découvre, enfouie dans le sable. Il trouve que c’est un cadeau idéal pour son rejeton accro à sa console. Le vieux jeu de plateau n’a plus la cote, la nouvelle mode est à l’informatique. Jumanji, ce maudit petit diable, n’a pas dit son dernier mot. Il exécute non pas un pas de danse, mais un lifting parfait. C’est ainsi qu’un gamin curieux finira prisonnier de son univers comme d’autres avant lui. Vingt ans plus tard, à notre époque, quatre chenapans se retrouvent collés pour manquement à la discipline. Dans le jeu des sept familles, je demande : Bethany la blonde accro à son portable, Alex le sportif, Spencer le petit génie, et Martha la marginale. Ils nettoient la vieille cave, et découvrent un des premiers jeux sur console. Enfants sages, ils s’empressent de la brancher pour jouer une partie. Ils ignorent que Jumanji, c’est le nom de la cartouche, les entrainera dans un univers où le retour n’est pas joué d’avance. C’est ainsi que dans la peau de quatre avatars aux qualités différentes, ils se retrouvent de nouveau à courir et hurler ! Ils devront faire front ensemble s’ils ne souhaitent pas finir la partie par un Game Over.
C’est dans la continuité que la nouvelle équipe inscrit l’histoire du jeu maudit. C’est plutôt gonflé et bien trouvé. Le nouveau Jumanji nous propose un pur divertissement. Le spectateur est emporté dans la course folle sans aucun temps mort et du rire en plus. Il s’amuse des stéréotypes du film de teenagers avec ses figures imposées, la blonde évaporée, la marginale, le sportif et le petit intello de service. C’est du double jeu quand la partie bascule dans l’univers de Jumanji. Les héros retrouvent d’autres figures imposées du jeu vidéo, le cartographe, incarné par Bethany la blonde, devient un homme mur et obèse. Alex est un petit gars spécialiste de zoologie, Spencer le gros balèze de l’équipe au regard qui tue. Martha est une spécialiste des arts martiaux et de deux ou trois autres bricoles. Dwayne Johnson, Jack Black, Kevin Hart, et Karen Gillian s’en donnent à cœur joie dans un délire salutaire. C’est un film sur l’identité avec un soupçon d’aventure. Le scénario emprunte celui du jeu vidéo avec ses mini boss à vaincre pour arriver à l’exploit final, placer un caillou précieux sur le crâne d’un jaguar. Il s’écarte de la version de 1995, tout en lui rendant hommage tout au long du périple qui attend nos héros. Le lieu où se cache le jeune Seaplane, spécialiste de l’aviation disparu vingt ans plus tôt, est celui abandonné par Robin Williams.
La famille est encore et toujours au centre du récit avec l’entraide, le seul moyen de sortir gagnant de la partie. Le jeu vidéo devient une partie de groupe et non un jeu en solitaire, bien calé derrière son avatar comme c’est souvent le cas. C’est un clin d’œil à notre société égoïste qui oublie bien souvent la notion de partage et de groupe des années soixante-dix. Pour le reste, l’aventure file comme un boomerang revenant à son point de départ, oscillant entre Indiana Jones et Mad Max pour la tribu des motards de la jungle. Le duo Dwayne Johnson, Kevin Hart, nous emporte vers les sommets comme dans Agents presque secrets. Chacun prend plaisir entre les qualités de son avatar et celles qu’il possède dans la vie réelle. Jumanji bienvenue dans la jungle ne se prend pas au sérieux, tirant plus vers le cartoon comme ces coups de poing à l’Astérix envoyant valser dans le ciel ses ennemis. L’exotisme et l’aventure vous attendent. Bien calé dans son fauteuil, on en redemande encore, comme le monsieur plus de la pub.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Jumanji: Welcome to the Jungle
Titre français : Jumanji : Bienvenue dans la jungle
Réalisation : Jake Kasdan
Scénario : Zach Helm, Chris McKenna, Jeff Pinkner, Scott Rosenberg et Erik Sommers, d'après Jumanji de Chris Van Allsburg
Direction artistique : Steve Cooper
Décors : Owen Paterson
Costumes : Laura Jean Shannon
Photographie : Gyula Pados
Montage : Steve Edwards
Musique : Henry Jackman
Production : Ted Field, William Teitler, Matthew Tolmach et Mike Weber
Coproduction : Hiram Garcia
Production déléguée : Lauren Selig
Sociétés de production : Matt Tolmach Productions, Radar Pictures, Seven Bucks Productions et Sony Pictures Entertainment
Sociétés de distribution : Columbia Pictures (États-Unis), Sony Pictures Releasing France (France)
Pays d'origine : Drapeau des États-Unis États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur - 35 mm
Genre : fantastique, aventure
Durée : 119 minutes
Dates de sortie : 20 décembre 2017
Distribution
Dwayne Johnson (VF : David Krüger ; VQ : Benoît Rousseau) : Dr Smolder Bravestone, l'avatar de Spencer
Alex Wolff : Spencer
Jack Black : le professeur Shelly Oberon, l'avatar de Bethany
Madison Iseman (VF : Clara Quilichini) : Bethany
Kevin Hart (VF : Jean-Baptiste Anoumon) : Moose Finbar, l'avatar de Fridge
Ser'Darius Blain (VF : Namakan Koné) : Anthony « Fridge » Johnson
Karen Gillan (VF : Laëtitia Lefebvre) : Rudy Roundhouse, l'avatar de Martha
Morgan Turner : Martha
Nick Jonas (VF : Gauthier Battoue) : Jefferson « Seaplane » McDonough
Bobby Cannavale (VF : Jérémie Covillault) : John Bardon
Rhys Darby (VF : Vincent Ropion) : Nigel
Missi Pyle (VF : Virginie Caliari) : le coach Webb
Marc Evan Jackson (VF : Laurent Morteau) : le proviseur Bentley
Michael Shacket (VF : Baptiste Mège) : Fussfeld
Maribeth Monroe : la professeur de Bethany
Tim Matheson : le vieil homme Vreeke