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affiche Joker

Joker

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Un film de Todd Phillips ,
Avec Todd Phillips , Robert De Niro, Zazie Beetz,

Genre : Drame psychologique
Durée : 2h02
États-Unis

En Bref

Arthur Fleck souffre d’éclats de rire ! Il se tient à la frontière de l’insanité, prêt à basculer dans les limbes de Mania, petit dieu de la folie. Il tente de rester dans la marge avant qu’une tempête ne l’emporte. Pour l’instant, il exerce le boulot ingrat de clown tout en vivant chez sa mère. Il porte une pancarte publicitaire, fait rire les enfants des hôpitaux et bien d’autres boulots de seconde zone. Arthur rêve d’autre de chose, des sunlights de la scène, du stand-up qui reconnaitra son talent. Il gribouille des blagues de piètre qualité sur un cahier rempli de ses pensées furibondes. Son destin bascule quand trois traders de la Wayne entreprise l’agressent dans le métro. Il est facile de se moquer de la folie, de la battre dans l’ombre de l’esprit sain.

C’est moins marrant quand elle déborde et explose, tuant sans pitié les moqueurs. C’est moins rigolo quand elle révèle une fracture entre les pauvres et les riches. Thomas Wayne, ce père qui reconnaitra un jour son bâtard de fils, l’ignore. La graine de folie germe, prête à jaillir de terre. Une dernière clef ouvrira la boîte de Pandore. C’est Murray Franklin, un animateur de talk-show à succès qu’admire Arthur qui en sera la cause. Invité dans son émission, il élabore un plan pour qu’enfin le monde reconnaisse son talent. Dehors, la société est déjà au cœur de la folie et du chaos. Elle attend son flambeau qui la conduira hors de la nuit. Elle attend la naissance d’un nouveau dieu aux multiples facettes, le Joker.


« Il est le premier punk nihiliste trente ans avant le courant punk » Alan Moore.

Todd Phillips construit sa carrière sur des comédies déjantées et décalées dans l’esprit d’Apatow et compagnie. Il réussit avec le Joker, le tour de force de mélanger rires et larmes dans un film sombre et anarchiste. Les inspirations sont nombreuses, comme le Batman de Nolan pour la noirceur du sujet. C’est entre autres, Taxi Driver, Raging Bull, La Valse des pantins, pour le cinéma et le comic The Killing Joke d’Alan Moore et Brian Bolland. Il emprunte au cinéma la marginalité, l’aspect borderline du personnage et la noirceur du monde. Il rajoute le rire, issu de son propre univers humoristique. Il s’inspire de l’histoire personnelle du Joker d’Alan Moore en la remaniant pour lui construire un passé. Le Joker doit beaucoup à la prestation de Joaquin Phoenix, jouant sur la souplesse du corps, comme une mue donnant naissance au personnage.
Il arpente les territoires de la folie jusque dans ses territoires les plus sombres. Cette folie est le cœur du récit comme un chant antique quand le monde bascule dans le chaos et l’anarchie avant de renaitre. Elle possède son âme, se répand à l’extérieur, au cœur de la société. Elle clame sa soif de liberté et d’égalité de lutte dans une certaine lutte de classes. Le film nous renvoie à l’actualité de notre époque. Celle-ci se joue de la réalité et de la frontière entre l’esprit sain et altéré. Chaque personnage porte plus ou moins son empreinte. Ne sommes-nous pas tous un peu fous, en quête de vérité, luttant pour garder le sens de la réalité ? C’est sans doute ce qui fait du Joker le méchant idéal et crée une certaine empathie du spectateur. Todd Phillips crée un lien entre la société et Arthur, comme un miroir qui finit par se transformer en une autre entité, le Joker. À la fin, on se demande qui est le reflet de qui.
Némésis de Batman, il lie leur histoire au cœur d’une genèse commune, l’un n’existant pas sans l’autre. Il jette les bases d’une nouvelle saga, bien plus loin que la simple notion de bien et de mal. Nous trouvons le thème du clown triste dans cet opus. Nous pensons au Limelight de Chaplin. Calvero est aussi un ancien artiste de music-hall, vieux clown solitaire. Une autre thématique apparaît au fur et à mesure de l’histoire, le handicap et la question du regard des autres à la difficulté d’être. Il traite le métier d’humoriste comme la folie, explorant toute les pistes, la difficulté de faire rire et d’en vivre. Ce Joker ouvre peut- être une nouvelle voie à l’univers DC par sa modernité et ce qu’il nous dit de notre époque.
Patrick Van Langhenhoven
Note du support : n/a
Support vidéo :
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Sous-titres :
Edition :


Titre original : Joker

    Réalisation : Todd Phillips

    Scénario : Todd Phillips et Scott Silver, d'après le personnage du Joker créé par Bill Finger, Bob Kane et Jerry Robinson

    Direction artistique :

    Décors : Mark Friedberg

    Costumes : Mark Bridges

    Photographie : Lawrence Sher

    Montage : Jeff Groth

    Musique : Hildur Guðnadóttir

    Production : Todd Phillips, Bradley Cooper et Emma Tillinger Koskoff

    Producteurs délégués : Richard Baratta et Joseph Garner

    Sociétés de production : DC Entertainment, Joint Effort et Warner Bros.

    Société de distribution : Warner Bros.

    Budget : 55 millions de dollars

    Pays d'origine : Drapeau des États-Unis États-Unis

    Langue originale : anglais

    Format : couleur

    Genre : thriller dramatique

    Durée : 122 minutes

    Dates de sortie : 9 octobre 2019

    Classification : Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement

Distribution

     Joaquin Phoenix (VF : Boris Rehlinger ; VQ : François Trudel) : Arthur Fleck / Le Joker

    Robert De Niro (VF : Jacques Frantz ; VQ : Jean-Marie Moncelet) : Murray Franklin

    Zazie Beetz (VF : Fily Keita) : Sophie Dumond

    Frances Conroy (VF : Anne Rochant ; VQ : Élise Bertrand) : Penny Fleck

    Brett Cullen (VF : Jean-Louis Faure ; VQ : Jean-François Blanchard) : Thomas Wayne

    Shea Whigham (VF : Bruno Choël) : l'inspecteur Burke

    Bill Camp (VF : Paul Borne) : l'inspecteur Garrity

    Douglas Hodge : Alfred Pennyworth

    Dante Pereira-Olson : Bruce Wayne

    Carrie Louise Putrello : Martha Wayne

    Glenn Fleshler (VF : Pascal Casanova) : Randall

    Leigh Gill (VF : Henry David Cohen) : Gary

    Josh Pais (VF : Franck Capillery) : Hoyt Vaughn

    Rocco Luna : GiGi Dumond

    Marc Maron : Ted Marco

    Sondra James : Dr. Sally

    Murphy Guyer : Barry O'Donnell

    Hannah Gross : Penny Fleck, jeune

    Frank Wood (VF : Xavier Fagnon) : Dr. Stoner

    Bryan Callen : un strip-teaseur

    April Grace : la psychiatre d'Arkham State Hospital

    Brian Tyree Henry (VF : Daniel Lobé) : Carl

    Justin Theroux : un invité de Live With Murray Franklin8 (caméo)

    Todd Phillips (VF : Julien Chatelet) : le comédien au Pogo's juste avant Arthur Fleck (caméo)