John Wick achève sa quête de vengeance au cœur de la mafia russe pour récupérer son bolide. Personne n’arrête le croquemitaine, l’Antchoutka quand il décide de semer la mort sur sa route. Cette voiture n’est pas qu’un objet. C’est la mémoire d’un amour mort et perdu, les souvenirs accrochés au temps de l’été quand les cerisiers fleurissaient encore en son cœur. John pense, comme le guerrier antique, regagner son foyer pour vivre dans la splendeur des couchers de soleil.
Promener son nouveau chien dans les allées où l’esprit s’égare et sourit au bonheur des jours amoureux. Il oublie juste une vieille dette qui traine et qu’il faudra bien payer. C’est la règle et personne n’échappe à celle-ci. Santino d’Antonio vient réclamer son paiement. Au début, John refuse et retrouve sa maison en tas de cendres. Il n’a plus d’autre choix que celui de redevenir le croquemitaine le temps d’assassiner la sœur d’Antonio. Ce dernier ne respecte pas sa parole et lance ses molosses à ses trousses. L’Uomo Nero n’a pas fini sa longue marche de sang et de poussière où la vie perd à tous les coups. Quand s’arrêtera le chant des armes pour que revienne celui des souvenirs.
Ce deuxième volet ouvre une nouvelle trilogie pour Keanu Reeves après le succès du premier. John Wick est l’exemple parfait du cinéma d’action nouveau que l’on voudrait voir plus souvent sur nos écrans. Parfois, nous pestons contre ces scénarios vides et creux où la forme se contente du peu. John Wick 2 sur un scénario minimaliste revient au cinéma de notre enfance, venu de Hong Kong avec ses séquences d’action, véritables ballets artistiques. C’est bien le visuel inspiré des films d’arts martiaux qui remplit son contrat. Le réalisateur, ancien cascadeur, ne se contente pas d’aligner les gnons, mais leur donne une couleur et une vie. C’est une véritable danse, comme dans le cinéma Kung-fu de l’âge d’or qu’aime Keanu Reeves. Déjà le premier volet, avec la notion de vengeance, s’en inspirait pour notre plus grand bonheur. Cette fois, c’est celle de la dette et de ses conséquences. Nous comprenons que pour solder celle-ci, John est obligé de transgresser son code de l’honneur.
De la même façon, Antonio se doit de venger la mort de sa sœur qu’il a commanditée. La dette revient tout au long du récit comme une parabole entre le bien et le mal. John Wick 2 puise son énergie et sa narration dans le cinéma Kung-fu dont les thèmes reviennent sans cesse avec le sens de l’honneur bafoué, de l’initiation, et du jeune novice un peu fou. C’est la quête de la vengeance ou de la construction de soi comme dans Le maitre du Tai Chi réalisé par Keanu Reeves. L’aspect jeu vidéo, avec ses paliers à franchir, disparaît pour une autre trame, celle d’échapper à son destin pour le prendre en main. Ce dernier conduit John à accomplir l’ultime sacrifice quitte à tout perdre. L’autre aspect du film est son univers de fond, une société criminelle internationale bien structurée, avec son code d’honneur comme les Samouraïs et ses lieux neutres comme la chaine Hôtel Continental. Tout nous ramène au cinéma de Hong Kong de la grande époque, modifiée par Bruce Lee, que l’on retrouve chez John Woo ou Tsui Hark. C’est un bon film d’action qui comprend que le vide se doit d’être plein, dans la pure tradition des philosophies asiatiques.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : John Wick: Chapter 2
Titre français : John Wick 2
Titre québécois : John Wick : Chapitre 2
Réalisation : Chad Stahelski
Scénario : Derek Kolstad
Direction artistique : Kevin Kavanaugh
Décors : David Schlesinger
Costumes : Luca Mosca
Photographie : Dan Laustsen
Montage : Evan Schiff
Musique : Tyler Bates et Joel J. Richard
Production : Basil Iwanyk, David Leitch et Chad Stahelski
Production déléguée : Robert Bernacchi, Kevin Scott Frakes, Vishal Rungta et Jeff G. Waxman
Coproduction : Holly S. Rymon
Sociétés de production : 87Eleven, Lionsgate, PalmStar Media et Thunder Road Pictures
Sociétés de distribution : Summit Entertainment (États-Unis), Metropolitan Filmexport (France)
Pays d'origine : Drapeau des États-Unis États-Unis
Langue originale : anglais
Budget : 40 millions $ 3
Format : couleur — 2,35:1
Genre : action
Durée : 122 minutes
Dates de sortie : 22 février 2017 - 12 ans
Distribution
Keanu Reeves (VF : Jean-Pierre Michael5) : John Wick
Riccardo Scamarcio (VF : Axel Kiener) : Santino D'Antonio
Ian McShane (VF : Philippe Catoire) : Winston
Ruby Rose (VF : sans dialogue) : Ares
Common : Cassian,le garde du corps de Gianna
Claudia Gerini (VF : Déborah Perret) : Gianna D'Antonio
Lance Reddick (VF : Thierry Desroses) : Charon
Laurence Fishburne (VF : Saïd Amadis) : The Bowery King
Tobias Segal : Earl
John Leguizamo (VF : Bernard Gabay) : Aurelio
Bridget Moynahan : Helen Wick
Thomas Sadoski : Jimmy
Erik Frandsen (en) : Numismate
David Patrick Kelly : Charlie
Perry Yung : Docteur
Franco Nero (VF : Patrick Béthune) : Julius
Youma Diakite : Lucia
Peter Serafinowicz (VF : Jérôme Keen) : Sommelier
Luca Mosca : Tailleur italien
Midori Nakamura : Couturière
Mario Donatone : Cardinal
Giorgio Carminati : Prêtre
Elli Meyer : Prêteur sur gages
Thaddeus Daniels : Nigérien
Margaret Daly, Alisa Ermonaev et Kelly Rae LeGault : Opératrices
Christine Hollingsworth : Barmaid
Ciscandra Nostalghia : Chanteuse au concert
Chukwudi Iwuji : Akoni
Peter Stormare : Abram Tarasov
Vadim Kroll : Cheslav
Simone Spinazze : Cartographe
Chris LaPanta et Guyviaud Joseph : Gardes du corps d'Earl
Diane Gooch : Serveuse
Wass Stevens : Consiglieri
Joan Smalls : Femme assassin du continent
Basil Iwanyk Sr. : Sans-abri effrayant