Dans l’esprit d’Agnès Varda avec son Jane B. par Agnès V, Charlotte G. nous livre un émouvant portrait de sa mère. C’est derrière les sunlights qu’elle nous entraine dans ce regard d’une fille sur sa mère. C’est, plus que la star immense qui marqua les années 70, 80, une femme, une mère. On aura presque tout dit de la timide Jane B sous les lumières de la ville. Agnès V. avait déjà dévoilé une partie de l’âme de l’artiste à travers son magnifique portrait, comme elle seule savait les faire. Entre fiction, onirisme et vie quotidienne, elle nous proposait de pénétrer dans l’intimité de Jane B.
Dans l’esprit d’Agnès Varda avec son Jane B. par Agnès V, Charlotte G. nous livre un émouvant portrait de sa mère. C’est derrière les sunlights qu’elle nous entraine dans ce regard d’une fille sur sa mère. C’est, plus que la star immense qui marqua les années 70, 80, une femme, une mère. On aura presque tout dit de la timide Jane B sous les lumières de la ville. Agnès V. avait déjà dévoilé une partie de l’âme de l’artiste à travers son magnifique portrait, comme elle seule savait les faire. Entre fiction, onirisme et vie quotidienne, elle nous proposait de pénétrer dans l’intimité de Jane B. Ce portrait par Charlotte G. est bien plus que cela. Cette fois, le spectateur devient voyeur, le rêve de tout fan, pouvoir toucher à l’essentiel. Jane se livre sous la caméra de Charlotte.
Mais à travers Jane Birkin, c’est aussi le portrait de Charlotte qui s’esquisse. Par effet de miroir, d’écho, les inquiétudes de l’une, les questionnements de l’autre, la même timidité, la même pudeur des sentiments, le film trace un nouveau visage. C’est la grâce, le talent immense et le choix de la retraite au bord de l’océan. On avance sur la plage au bruit des vagues, les silences comptent tout autant que les paroles. On parle de soi, mais comme la vague unique se perd dans l’océan, on parle de tout. Ce portrait, tout en délicatesse, interpelle les fantômes du cœur, Serge, Kate, et les autres. Charlotte s’interroge sur la pudeur commune « je ne sais pas d’où elle sort… Je ne pense pas que tu aies la même avec Lou et que tu avais la même avec Kate ».
On parle cuisine, jardinage, des chiens avec, en toile de fond, la présence de Jo, la petite dernière, ressemblant beaucoup à Charlotte. Les absents, Lou, la sœur de Charlotte, Yvan, le mari, Ben, le fils aîné, Alice, la fille du milieu, apparaissent entre les lignes, dans les silences. On convoque la mémoire au futur musée de Serge Gainsbourg, dans les pièces chargées. On apprend que Jane ne jette rien, garde tout, objets hétéroclites et souvenirs. Le portrait devient universel, ce qui se dit ici se dit ailleurs, dans l’intimité des foyers. Ces échanges, ces inquiétudes sont universelles, d’un papou à un Parisien, des villes à la campagne, des yourtes du désert aux gratte-ciel. C’est la vie qui s’élance, de l’enfance à l’âge adulte, celles d’une fille et d’une mère osant la parole pour finir de se construire.
Patrick Van Langhenhoven
Titre français : Jane par Charlotte
Réalisation et scénario : Charlotte Gainsbourg
Montage : Tianès Montasser, Anne Person
Pays de production : Drapeau de la France France
Langue originale : français
Format : couleur
Genre : biographie, documentaire
Durée : 86 minutes
Dates de sortie : 7 juillet 2021 (Festival de Cannes) ; 12 janvier 2022
Distribution
Jane Birkin : elle-même
Charlotte Gainsbourg : elle-même