Mika est un escroc peu brillant à la petite semaine. Il possède le don de se fourrer dans des coups impossibles, souvent à risque. Le dernier l’emmène tout droit à la case prison espérant échapper à une bande de types rancuniers. Il ignore que c’est tomber de Charybde en Scylla. Plongé dans l’univers carcéral impitoyable, il tombe sous le racket d’un morfalou qui ne lui veut pas que du bien. Heureusement pour notre pauvre escroc, il fraternise avec son compagnon de cellule, Poutine. Incontrôlable, à moitié fou, toute la prison craint l’animal se prenant pour un moujik russe, sans tatouage, mais tout aussi teigneux. Pour Mika c’est une fois de plus passer tu terrible au pire. Poutine imagine un lien fraternel et immortel avec son nouveau copain. En un mot comme en cent, c’est à la vie à la mort. Mika sort avant son colocataire de cellule, pensant échapper à cette amitié étouffante en lui donnant un faux nom. Quelques années plus tard, il refait sa vie dans le sud espérant épouser la fille du patron. C’est compter sans Poutine, fin limier, qui débarque de nouveau dans son existence. Cette fois Mika n’est peut-être pas près de se sortir d’affaire et cette grenade dégoupillée pourrait bien lui exploser en pleine figure.
Inséparables est une comédie légère qui vous emporte dans un tourbillon fou. Elle s’achève par une explosion finale dans la tradition de la série B de la grande époque. On joue sur les figures du grand escogriffe à la Montand et du petit nerveux à la de Funès. C’est le duo façon buddy movie de l’escroc branquignol et du taulard aux gros bras prêt à s’enflammer pour un rien. Il doit beaucoup aux deux acteurs Ahmed Sylla, et Alban Ivanov, habitués au stand-up du Jamel Comedy Club. Ils se connaissent bien pour avoir travaillé ensemble et leur complicité se ressent à l’écran. Sur un scénario inégal, ils nous emportent, grâce à leurs facéties parfois proches de la caricature mais jamais surjouées.
C’est d’ailleurs ce que l’on attend dans ce genre de film, tout comme le détournement de la réalité. Cette comédie bon enfant joue des bons sentiments. Toute la route est bien de comprendre que nos hurluberlus possèdent finalement un grand cœur. Inséparables joue sur l’humour de situation et des jeux de mots dans le vent. À la fin de l’histoire, nos héros rentrent dans le rang pour comprendre que tous ces coups foireux ne mènent à rien. Il reste comme toujours l’amour et la famille pour construire une vie honnête et heureuse. Nous n’avons pas fini d’entendre parler de notre duo Ahmed Sylla et Alban Ivanov de plus en plus sur vos écrans. Après Walter, Varante Soudjian qui a fait ses premiers pas sur Scènes de ménage confirme avec Inséparables son entrée dans l’univers de la comédie.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Inséparables
Réalisation : Varante Soudjian
Scénario : Varante Soudjian et Thomas Pone
Directeur de la photographie : Morgan S. Dalibert
Montage : Brian Schmitt
Décors : Isabelle Delbecq
Son : Guillaume Le Braz
Musique : Maxime Desprez et Michael Tordjman
Production : Cyril Colbeau-Justin, Jean-Yves Robin et Marc Stanimirovic
Sociétés de production : CCJ Films et Monkey Pack Films
Société de distribution : SND (France)
Format : couleur -
Genre : comédie
Date de sortie: 4 septembre 2019
Sortie Vidéo : 10 janvier 2020
Distribution
Ahmed Sylla : Mika
Alban Ivanov : Pascal Fremont dit Poutine
Judith El Zein : Charlotte
Ornella Fleury : Elisa
Christian Bujeau : Henri
David Salles : Santi
Jean-Philippe Ricci : Serge Ferroni
Pierre-Marie Mosconi : Marco Ferroni
Laurence Yayel : Sarah
Marie Berto : Juge