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affiche Hotel Salvation

Hotel Salvation

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Un film de Shubhashish Bhutiani ,
Avec Adil Hussain, Lalit Behl, Geetanjali Kulkarni,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h35
Inde

En Bref

Respire, prend le souffle du temps qui s’éloigne et gagne le cimetière des éléphants. C’est l’histoire d’un vieil homme qui voyait la mort venir au loin, flottant sur le Gange. Il décide de partir à Bénarès, la ville du dernier séjour, avant d’entamer une nouvelle renaissance ou de se perdre au cœur de l’éveil. C’est l’histoire d’un fils, trop préoccupé à vivre pour penser au dernier souhait de son vieux père. Bien malgré lui, il pousse la porte de l’hôtel Salvation, antichambre pour la dernière balade des âmes. Ils ne peuvent rester que quinze jours suivant la règle, mais la mort n’en possède aucune. Qu’importe, comme une vieille femme, ils resteront le temps, les années qu’il faudra. Ils attendront avec patience et silence dans le souffle, s’harmonisant avec le clapotis du fleuve sur la rive. C’est l’histoire d’un fils et d’un père se retrouvant au seuil de la roue des réincarnations. C’est la mort. C’est la vie. C’est l’éveil à la conscience du monde et aux routes fatiguées que l’on n’empruntera plus. C’est l’histoire d’un fils qui s’égare sur la route de l’existence. Face à la mort du père, il reprend le chemin de son cœur.


« Fais ce que tu dis ton cœur »

 Shubhashish Bhutiani est un de ces réalisateurs à suivre. Au-delà du cinéma Bollywood, de ses chants et de ses paillettes, il existe un cinéma sensible et profond. Il s’inscrit dans les pas de Satyajit Ray, abordant l’âme du pays. Hotel Salvation dépasse le regard  sur la culture indienne de la réincarnation et la notion de mort. Il raconte le conte universel d’un fils et d’un père qui se retrouvent. Ils vivent dans la même maison, mais la parole s’est tarie depuis longtemps. C’est à l’heure de la mort que le sens du monde reprend des couleurs et qu’il finit par retrouver la route du cœur. Au début, c’est contraint et forcé que Ravij accompagne son père à Bénarès, dans ce qu’il pense être une dernière lubie du vieil homme. Pour le fils, le père est loin de son dernier souffle.

Il lui reste encore des beaux jours pour savourer la respiration du temps. Un songe ne trompe pas, il est le message envoyé par l’au-delà pour annoncer la venue de la grande Dame en noir. Ravij est d’abord confronté à un monde qu’il rejette, trop occupé par le travail qui l’assourdit. Il reprend le chemin des racines, des petits dieux qui dirigent la vie. Il découvre les cérémonies aux couleurs arc-en-ciel et les bûchers noirs et or des flammes. C’est ce paysage de vie et de mort, si semblable racontant notre éphémère existence. C’est celui de petites choses ballotées dans le chant du cosmos. Il prend peu à peu conscience du temps qui passe et ne revient pas, de l’importance de l’instant. Il croise la route de vieux sages, d’une femme qui attend sa dernière heure depuis si longtemps que la mort est devenue une amie. Il renoue les liens perdus entre son père et lui et les mots peuvent enfin reprendre la route de leur âme.

C’est ici, qu’ils se quittent, mais se retrouvent pour toujours. Il nous rappelle que la vie s’achève un jour. L’éternité n’existe pas. Juste ici et maintenant, il faut saisir le chant profond du monde et en profiter. Hotel Salvation nous rappelle combien il est important dans cette société moderne où le temps file comme un torrent à la naissance du Gange de nous apaiser et prendre le fil paisible du courant pour rejoindre l’océan. Pour son premier film, salué par la critique, le réalisateur joue de l’espace intime et des horizons sauvages du fleuve et de la ville, noyés dans de multiples couleurs. La caméra colle parfois au regard, aux échanges entre les personnages, saisit l’intensité de l’existence. À d’autres moments, elle prend le souffle de l’infini sur l’horizon pour nous emporter au cœur de la ville et du fleuve. Dans cet espace, les humains avancent entre conscience, oubli, folie du monde moderne et l’éveil, pour effleurer et épouser la vie. En un mot, comme le dit un personnage du film : « Le salut, c’est une âme qui croit qu’elle est une vague. Et s’aperçoit qu’elle est l’océan. »

  Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


Réalisateurs : Shubhashish Bhutiani

Acteurs et actrices

 Adil Hussain Rôle : Rajiv

Lalit Behl Rôle : Daya

Geetanjali Kulkarni Rôle : Lata

Palomi Ghosh Rôle : Sunita

Navnindra Behl Rôle : Vimla

Anil K. Rastogi Rôle : Mishraji

Scénario :

Scénariste Shubhashish Bhutiani

Dialoguiste Asad Hussain

Compositeur Tajdar Junaid

Producteur Sanjay Bhutiani

Productrice Sajida Sharma

Producteur Shubhashish Bhutiani

Producteur délégué Dina Dattani

Producteur exécutif Rati Shankar Tripathi

Producteur associé Raj Menda

Producteur associé Pravesh Sippy

Equipe technique

Directeur de la photographie David Huwiler

Directeur de la photographie Mike Mcsweeny

Chef monteur Manas Mittal

Chef décorateur Avyakta Kapur

Directeur du casting Gopa Dey

1er assistant réalisateur Abbas Raza Khan

Chef costumier Shruti Weditwar

Mixage Ajay Kumar P.B.

Mixage Akhilesh Acharya

Chef maquilleur Jyotika Mirpuri

Sociétés

Production Shiv Om Visuals Pvt. Ltd.

Distributeur France (Sortie en salle) Jupiter Films