L’œuf roule et finit par se perdre dans les ruines d’une vieille maison abandonnée. C’est ainsi que jaillit de sous la coquille, un petit oiseau jaune sans nom aux grands yeux ébahis. Orphelin dès sa naissance, c’est une coccinelle qui gère son éducation avec une bande de lapins curieux. Devenu adulte, notre petit oiseau n’a toujours pas mis les pieds hors de la vieille bâtisse. Nous vous avouons qu’il craint un peu le monde extérieur, manque de courage, protection du cocon familial, allez savoir.
C’est la mort d’un de ses compères migrateurs qui force Gus à prendre son destin en main et surtout celui de la compagnie que gérait Darius. Il se voit porteur d’une lourde tâche, conduire le peuple migrateur vers l’Afrique où le soleil brille ! Heureusement existe Delf, une petite poulette couleur azur qui fait boum dans son petit cœur. L’aventure devient un long chemin plein de péripéties pour enfin, après une terrible tempête, un navire perdu et des oiseaux zombies, un voyage en oiseau de fer, atteindre l’Eldorado.
Gus est un film à la 3D correcte qui s’adresse avant tout aux plus petits avec les codes de la littérature et du cinéma jeunesse pour bambins sages. La productrice nous dit : "Le projet est né il y a huit ans lorsque le scénariste Antoine Barraud m'a proposé cette histoire d'un oiseau qui emmène une famille d'oiseaux migrateurs en se trompant de chemin". Quête initiatique, elle transforme un petit oiseau perdu en un adulte courageux prenant son destin en main. Il lui faudra se surpasser, fédérer le groupe dans une même énergie pour « devenir un homme, mon fils ! » Chaque étape du voyage le confronte à ses sentiments pour la jolie Delf et son rôle de meneur bien malgré lui.
Le lourd fardeau imposé par Darius devient à la fin sa vocation et son but, vouer sa vie à sa belle et aux autres membres du groupe. Construire une famille comme chez Disney pour qu’elle inscrive sa route dans la longue route de l’humanité. Le film propose des séquences sympathiques, comme le vieux bateau perdu au cœur de l’océan avec des goélands mazoutés, sorte de zombies qui font peur au premier abord. La coccinelle ressemble au Jiminy Cricket de Pinocchio, voix de la conscience, de la mère, guide invisible dans les moments difficiles. Il faut toujours écouter ce que te dit ta maman ! Les valeurs humaines, accepter la différence, la mort, l’autre, le courage, l’amour, la famille, la volonté de se dépasser se traitent avec douceur et tendresse, sans violence.
Une pointe d’humour adoucit le récit, visant pleinement la cible des plus jeunes avec une narration assez simple. À la fin, celui qui ne possédait pas de nom peut enfin être nommé Gus. Il existe par son courage et sa mission qu’il mène à bon port. Il peut concrétiser son rêve, construire une famille au sein du groupe. Les plus vieux trouveront cela un rien naïf, mais les plus jeunes retrouveront les valeurs des belles histoires que leur raconte maman le soir avant de s’endormir.
Patrick Van Langhenhoven
Comparse de Dujardin dans la bande des Nous Ç Nous, Bruno Salomone a séduit le grand public avec la série Fais pas ci, Fais pas ça. Adepte du doublage -Lucky Luke, Les Indestructibles, Un monstre à Paris ou Une vie de chat-, on le retrouve en oiseau migrateur dans un film d’animation français, accessible aux plus petits.
C’est Corinne Kouper la productrice, que je connaissais, qui m’a contacté. J’ai fait des essais pour deux personnages, le hibou et Karl, et finalement j’ai fini par interpréter les deux.
C’est amusant de jouer des oiseaux ?
C’est très agréable d’être un oiseau. Petit, j’aimais plutôt les chiens ou les chats mais plus le temps passe, plus je suis sensible aux oiseaux. Ils ont quelque chose d’un peu mystérieux, mystique.
Comment les avez-vous abordés?
Il faut s’approprier le truc, faire un travail par rapport au physique des personnages, à leur caractère. J’aime bien Karl, personne ne l’écoute, c’est un peu ma vie.
Qu’est ce qui vous plait dans le doublage d’animation ?
On donne de la vie à un personnage. La voix humanise. Et puis vous savez, tous les comédiens ont envie de travailler sur un film d’animation. J’ai commencé ce métier avec ma voix, en faisant des doublages ou des publicités. Je pourrais ne faire que ça, c’est un vrai plaisir, on peut tout jouer. Là je viens de faire une série où j’interprète un yaourt à la fraise. Comédien c’est un métier où l’on se montre mais moi, j’aime bien l’idée de ne pas être vu.
Jean Dujardin parlait d’une suite à Brice de Nice, c’est confirmé ?
C’est en projet et il veut faire un Brice 3 car il casse le 2.
Vous attendiez-vous à rencontrer un tel succès sur la série Fais pas ci, fais pas ça ?
On tourne la saison 8 et on se dit que c’est la dernière mais les scénarios sont bons et c’est un tel plaisir de tous se retrouver. Ce qui est drôle, c’est qu’au départ la série s’est plantée. Il y avait un côté docu-fiction qui ne marchait pas et c’est quand on l’a réorientée, juste sur la fiction, qu’elle a fonctionné.
Propos recueillis par Laurence Kempf
Titre : Gus, petit oiseau, grand voyage
Réalisation : Christian De Vita
Scénario : Antoine Barraud
Développement visuel : Benjamin Renner
Musique : Stephen Warbeck
Production : Corinne Kouper
Sociétés de production : TeamTO, Haut et Court, Panache Productions et la Compagnie Cinématographique2
Société de distribution France : Haut et Court
Société de distribution hors France : SC Films International
Pays d'origine : France
Langue originale : anglais
Budget : 10 000 000 €3
Format : couleur - 1,85 - son 7.1
Genre : animation 3D relief
Distribution française
Arthur Dupont : L’oiseau jaune
Sara Forestier : Delf
Pierre Richard : Darius
Bruno Salomone : Karl et Le Hibou
Nathalie Boutefeu : Maggie
Isabelle Renauld : Coccinelle
Patrice Dozier : Michka
Distribution originale5
Seth Green : Yellowbird
Dakota Fanning : Delf
Jim Rash : Karl
Yvette Nicole Brown : Ladybug
Elliott Gould : The Owl
Danny Glover : Darius
Christine Baranski : Janet
Richard Kind : Michka