Gueule d'ange

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Un film de Vanessa Filho ,
Avec Marion Cotillard, Ayline Aksoy-Etaix, , Alban Lenoir,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h48
France

En Bref

Dans la lumière dorée de la Provence, une mère immature essaie tant bien que mal de trouver un semblant d’équilibre dans une vie dont on soupçonne qu’elle a connu plus de bas que de hauts. Sa fille, au fil des dérives de sa mère, a vu et connu des épisodes « pas du tout de son âge » comme on dit. Au fur et à mesure que le film se déplie, on se trouve à emboiter le pas de ces personnages déphasés, paumés et (on suppose que c’est l’intention de la réalisatrice) trop humains.

La longue scène d’ouverture décrit le mariage de Marlène, la mère. Elle est saturée de couleurs bonbon, de gloss, de paillettes, et enfile les verres de blanc, puis de ce qu’elle trouve, pour se donner du courage. « Cette fois je ne dois pas me rater ». La meilleure copine est là pour la soutenir. Bizarrement, la joie se fait attendre. Seul le nouveau mari est convaincu qu’il est « l’homme le plus heureux du monde »… Et pendant ce temps, Gueule d’Ange capte tout, en silence, l’air grave. C’est son attitude qui alerte le spectateur. Il y a quelque chose qui cloche là-dedans, comme aurait dit Boris Vian…

Vanessa Filho retrousse les manches et n’y va pas par quatre chemins. On va voir ce qu’on va voir ! L’alcool, oui il y en a et même pour tout le monde. Les cris, ne soyons pas mesquin, on va mettre la sauce. Les clichés… hélas, ils font partie du tout. Dommage. Les meilleures idées sont dans la bande annonce. La petite qui écoute en boucle la voix de sa mère sur le répondeur lorsque celle-ci part en fin de soirée avec un type qui lui fait miroiter on ne sait quel eldorado. Ou encore le moment où elle se met le parfum de sa mère sur tout le corps pour essayer de garder quelque chose d’elle.

Filho a des idées et une vision. Le besoin d’amour, le désir, la peur de l’abandon, l’envie ou la peur de la parentalité. Tout le film tourne autour de ces élans ou répulsions du cœur. Gueule d’Ange, Ayline Aksoy-Etaix, veut sa mère (si instable soit-elle) ou à défaut, un substitut de père (Alban Lenoir, le seul qui contraste par son côté taciturne). Marlène, Marion Cotillard, est comme un cerf-volant dont on a perdu le contrôle. Elle erre, se laisse emporter, perdue dans les soirées, les paillettes et la consommation non-stop de téléréalité.

Le point positif, c’est que l’auteure ne juge pas ses personnages. Le point négatif, c’est que les scènes sont trop souvent excessives et donnent l’impression que les acteurs sont en roue libre. Un peu de sobriété, dans tous les sens du terme, aurait valorisé l’ensemble…

Françoise POUL