Ça commence comme un rêve d’enfant, un conte pour les endormir. Il était une fois le fils d’un petit tailleur qui aimait une jeune fille de bonne famille. Leur condition ne leur promettait que déception et refus des parents de la belle. P. T. Barnum n’est pas un homme refusant d’affronter la tempête. Au bout de bien des vicissitudes, il épouse sa dulcinée. Beau- papa lui prédit un avenir sombre et le retour de sa fille au foyer d’ici peu. Nous le savons, le monde appartient aux amoureux et P. T. Barnum possède plus d’un tour dans son sac. Il achète une vieille bâtisse, avec son salon des curiosités animales empaillés et autres monstruosités. L’affaire tourne court et les voilà repartis dans les années misère mais pour peu de temps. P. T. Barnum a une bonne idée, il remplace ses curiosités mortes par un show de monstres vivants en tout genre. Nous trouvons dans la galerie des personnes peu ordinaires, une femme à barbe à la voix de rossignol, un géant, un général Tom Pouce, un couple de trapézistes afro-américains, et autres rejetés du monde. Le succès est au rendez-vous, la foule accourt de tout l’Etat et au-delà pour voir le show des monstrueuses personnes. Tout ceci crée une cohorte d’envieux et de mécontents refusant le droit d’exister à tous ceux qui ne sont pas comme eux ! P. T. Barnum aura besoin de tout son savoir-faire pour se sortir de l’ornière et faire triompher le cirque moderne.
« Il y a un naïf qui vient au monde à chaque minute » P. T. Barnum
Après La La Land, The Greatest Showman annonce le retour de la comédie musicale avec ses paillettes et sa promesse d’enchantement. Il nous entraine dans une valse folle de chansons et de numéros à l’ancienne, très moderne. Ce sont onze morceaux d’éclats brillants comme des diamants pour ce voyage extraordinaire dans l’histoire des débuts du cirque moderne, dans les pas de Fred Astaire ou Gene Kelly (voir la séquence sur les toits du début). Hugh Jackman n’a pas à rougir. C’est du cinéma spectacle dans toute sa magnificence. Il nous entraine dans des décors somptueux où l’amour et l’entraide triomphent de la jalousie et du racisme. The Greatest Showman nous ramène au rêve américain des Pères fondateurs. C’est l’ascension d’un homme démuni qui s’élève grâce à son courage et sa ténacité. C’est cette société rêvée d’un monde multiple où chacun trouverait sa place. La comédie musicale suit, en l’embellissant, les débuts de P. T. Barnum.
C’est un mélange de réalité et de romance. Son père était fermier et tailleur pour les plus aisés. Pour le reste, son ascension est sublimée, mais nous en retrouvons les éléments principaux. P. T. Barnum avait le sens de la publicité, il inventa les produits dérivés, les objets souvenirs et la pub. Il rencontra bien la cantatrice Jenny Lind, surnommée le « rossignol suédois » et lui offrit une tournée de 93 représentations. Dans le film, Michael Gracey utilise celle-ci pour faire valoir son attachement à sa femme et à sa famille. Le film joue sur plusieurs registres. Sa galerie de gueules cassées, monstres en tout genre et la vraie famille de Barnum. La famille, c’est aussi celle que l’on construit, choisit, sa femme et ses deux filles, héroïnes de toutes les galères du couple. C’est une thématique chère à l’Amérique, celle d’une famille soudée et unie jusque dans la tempête et au cœur des pires moments. En toile de fond, c’est un plaidoyer pour la différence, contre la discrimination en tout genre et contre le racisme.
Hugh Jackman quitte les griffes de Wolverine pour endosser avec talent les habits du maitre de l’illusion, créateur du spectacle moderne, P. T. Barnum. Le film s’achève sur son association avec James Anthony Bailey, le début du chapiteau et les trois pistes. Dans le langage courant, un barnum désigne non seulement le chapiteau, mais aussi la tente du camelot. Dans la vraie vie, il commença avec une vieille femme de 160 ans, Joice Heth. Elle est supposée avoir été la nourrice de Georges Washington. Dans sa galerie des merveilles extraordinaires, nous comptons pour les plus connus, l’éléphant Jumbo le plus grand du monde, Tom Pouce le plus petit général et la sirène des îles Fidji. Nous lui devons entre autres, l’arrivée du train en ville, la publicité, et l’effet Barnum. L’armée de l’Union lui demanda conseil pour acheminer ses troupes pendant la guerre de Sécession. Au cinéma, la figure de Barnum hante de nombreux films : 1932 La monstrueuse Parade, drame américain de Tod Browning, 1941 Dumbo, dessin animé des Studios Walt Disney,
1952, Sous le plus grand chapiteau du monde, comédie dramatique américaine de Cecil B. DeMille. C’est aussi : 1986, Barnum, téléfilm biographique de Lee Philips, interprété par Burt Lancaster, 2002, Gangs of New York, film dramatique-historique de Martin Scorsese, interprété par Roger Ashton-Griffiths, 2003 Big Fish, film fantastique américain de Tim Burton avec Ewan McGregor et Albert Finney. John Landis avait un projet sur sa vie, abandonné en 1980. Aujourd’hui, il vous reste à découvrir le rêve enchanteur et magique de The Greatest Showman.
Patrick Van Langhenhoven
Bonus:
Titre original : The Greatest Showman
Réalisation : Michael Gracey
Scénario : Michael Arndt, Jenny Bicks et Bill Condon
Direction artistique : Laura Ballinger
Décors : Nathan Crowley
Costumes : Ellen Mirojnick
Photographie : Seamus McGarvey
Montage : Joe Hutshing
Musique : John Debney, paroles de Benj Pasek et Justin Paul
Production : Hugh Jackman et Laurence Mark
Coproducteurs : Deb Dyer et Peter Kohn
Producteur délégué : Donald J. Lee Jr.
Sociétés de production : Chernin Entertainment, Seed Productions, Laurence Mark Productions et TSG Entertainment
Société de distribution : 20th Century Fox
Budget : 84 000 000 $
Pays : Drapeau des États-Unis États-Unis
Pays d'origine : Drapeau des États-Unis États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur
Genre : biopic, drame, musical
Durée : 105 minutes
Dates de sortie : 24 janvier 2018
Distribution
Hugh Jackman : P. T. Barnum
Zac Efron (VF : Yoann Sover) : Phillip Carlyle
Michelle Williams : Charity Barnum
Rebecca Ferguson : Jenny Lind
Zendaya : Anne Wheeler
Keala Settle : Lettie Lutz, la femme à barbe
Paul Sparks : James Gordon Bennett
Diahann Carroll : Joice Heth
Yahya Abdul-Mateen II : W. D. Wheeler
Natasha Liu Bordizzo : Deng Yan
Austyn Johnson : Caroline Barnum
Cameron Seely : Helen Barnum
Fredric Lehne : M. Hallet
Will Swenson (VF : Jean-Alain Velardo) : Philo Barnum