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affiche Ghost in the Shell

Ghost in the Shell

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Un film de Rupert Sanders ,
Avec Scarlett Johansson, Pilou Asbæk, Takeshi Kitano,

Genre : Science-fiction
Durée : 1h47
États-Unis

En Bref

La fille est dans la machine !                                                                                           

Demain, le monde changera de couleur et de forme. La machine mutera partout dans notre environnement pour modifier les couleurs et la perception du monde. Les robots ne sont plus une légende pour faire peur aux enfants peu sages ou aider la ménagère de plus de cinquante ans. Ils sont les enfants mécaniques aidant l’homme dans sa conquête de l’univers et construisant une nouvelle société. La question du poète demeure toujours d’actualité. Objets inanimés avez-vous donc une âme ?

Voilà que la question, comme un écho, possède aujourd’hui une réponse, la fille est dans la machine. Suite à un accident la privant de son corps, le cerveau de Motoko se retrouve dans le corps de métal de la machine. Ils ne font plus qu’un. Après les robots arrive l’ère des cyborgs. Major de l’unité d’élite 9, elle est chargée de traquer les criminels de la planète. Une nouvelle menace contre l’ère des machines et des cyborgs réveille une mémoire enfouie dans son esprit.

Des images floues, des parcelles d’hier reviennent et interrogent la fille sur son passé. Peu à peu, elle découvre une vérité peu plaisante, loin de celle qu’on lui inculque. La société n’a sauvé qu’une vie brisée au bord du néant aux portes de la mort. Elle lui a volé sa vie pour la transformer en « la fille dans la machine ». Kuze le nouveau rebelle qu’elle traque en connait beaucoup plus qu’elle sur son histoire. Elle réveille des souvenirs qui interrogent sur les manipulations des puissants ou encore l’âme ne possède que le poids de l’argent. Son combat est peut-être ailleurs, seule la vérité d’un hier mort pourra la révéler à demain.


Respectant dans son ensemble l’univers du manga et du film d’animation, Rupert Sanders insuffle un nouveau souffle à la version live de Ghost in the Shell. Dans les années 90, les robots d’Asimov et suite aux travaux d’Alan Turing, deviennent de plus en plus une réalité possible. Dans l’exploration des futurs à envisager, le cyborg occupe une place de choix. Ghost in the Shell devient le point culminant de la fin d’une malédiction et d’une utopie aujourd’hui de plus en plus réaliste. À l’inverse du robot, il est la rencontre de l’homme et de la machine, ne faisant plus qu’un. Il est en partie ou complètement conçu avec parfois le cerveau pour animer un corps ou des parties métalliques. Le major, à l’époque, relevait plus de la fiction que de la réalité. On imaginait à peine les exosquelettes et autres machines transformant l’homme. La grande difficulté restait de coupler le cerveau à la machine, voire d’animer les prothèses.

Aujourd’hui, le cyborg, après le robot à visage humain, devient de plus en plus une évidence de notre futur. Des expériences de couplage avec l’ordinateur, commandé par celui-ci, voient de plus en plus le jour, sans parler des cœurs de métal, des peaux synthétiques ou autres parties de notre corps devenu machine. Le cyborg est d’abord une malédiction qui privera l’homme de son humanité et le transformera en un robot sans âme. Le film pose la question en profondeur avec les souvenirs recomposés du major. Peu à peu remontent à sa mémoire des flashs, des morceaux d’un puzzle ouvrant sur une autre vérité. De nombreux romans et mangas, le Japon étant en avance sur l’exploration de l’univers robotique, s’interrogent sur la question. La malédiction nous ramène à la création de Dieu et d’un homme souhaitant copier le créateur. Il se trouve puni par sa folie comme Prométhée dans la pure tradition judéo-chrétienne qui est celle de l’Occident.

Au Japon, le robot est souvent vu comme un sauveur. Dans ce sens, Ghost in the Shell occupe une place particulière, à la fois malédiction pour la vie volée à Motoko et bénédiction pour la machine sauvant le monde des criminels. Elle devra donc en passer par la mort pour renaitre. C’est tout le parcours du Major s’interrogeant sur son identité volée. À la fin du récit, elle se place en protectrice de l’humanité au-dessus des hommes. Les deux plans du début et de fin deviennent une métaphore de ce parcours. Dans le premier, elle plonge au cœur de l’humanité pour retrouver son âme. Dans le deuxième, elle veille sur elle. La place des mères est importante, celle, naturelle qu’elle retrouve à la fin et celle qui crée la machine le DC Ouelet.

La section 9 devient sa nouvelle famille et ne l’abandonnera pas dans sa quête de justice et de renaissance. Pour ceux qui voudraient prolonger la réflexion sur le sujet, ils trouveront dans le manga édité par les éditions Glénat de nombreuses pistes et réflexions que soulève le film. Ghost in the Shell est un excellent mélange, entre le film de divertissement à l’iconographie magnifique, la première séquence est sublime avec sa geisha mécanique et une réflexion sur la fille, l’humain dans la machine.

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support :
3
Support vidéo : Anglais Dolby Digital 5.1, Audiodescription en anglais (pour malvoyants) Do
Langues Audio : Audiodescription en anglais (pour malvoyants) Dolby Digital 5.1, Français
Sous-titres : Français
Edition : Paramount

Bonus:

Section 9 : cyber-protecteurs (11'28")

  • Homme et Machine : la philosophie des ghosts (10'35")

 

    •       Titre original : Ghost in the Shell

    •       Réalisation : Rupert Sanders

    •       Scénario : Jamie Moss, William Wheeler et Ehren Kruger, d'après Ghost in the Shell de Masamune Shirow

    •       Direction artistique : Richard L. Johnson

    •       Décors : Jan Roelfs

    •       Costumes : Kurt and Bart

    •       Photographie : Jess Hall

    •       Musique : Clint Mansell et Lorne Balfe

    •       Production : Avi Arad, Ari Arad et Steven Paul

Producteurs délégués : Michael Costigan, Mitsuhisa Ishikawa, Jeffrey Silver et Mark Sourian

    •       Sociétés de production : Paramount Pictures, DreamWorks Pictures, Reliance Entertainment, Amblin Partners, Arad Productions, Grosvenor Park Productions, Seaside Entertainment et Steven Paul Production

    •       Sociétés de distribution : Paramount Pictures (Monde)

    •       Pays d'origine :  États-Unis

    •       Langue originale : anglais

    •       Genre : science-fiction, action, thriller, policier

    •       Durée : 120 minutes

    •       Dates de sortie2 :

    ◦        France : 29 mars 2017

    ◦        États-Unis : 31 mars 2017

Distribution

    •       Scarlett Johansson (VF : Julia Vaidis-Bogard) : Mira Killian / Motoko Kusanagi

    •       Takeshi Kitano ( japonais non doublé et sous-titré ) : Daisuke Aramaki

    •       Michael Pitt (VF : Jérémie Covillault) : Hideo Kuze

    •       Pilou Asbæk : Batou

    •       Chin Han : Togusa

    •       Juliette Binoche (VF : Danièle Douet) : le docteur Ouélet

    •       Peter Ferdinando : Cutter

    •       Lasarus Ratuere : Ishikawa

    •       Yutaka Izumihara : Saito

    •       Tawanda Manyimo : Borma

    •       Anamaria Marinca : le docteur Dahlin

    •       Rila Fukushima : Red Robed Geisha

    •       Danusia Samal : Ladriya

    •       Michael Wincott  : le docteur Osmond (non crédité)