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affiche Gaspard va au mariage

Gaspard va au mariage

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Un film de Antony Cordier ,
Avec Félix Moati, Laetitia Dosch, Christa Théret,

Genre : Comédie
Durée : 1h43
France

En Bref

Cette histoire est peut-être un conte, une romance, une histoire familiale ?

Il était une fois, une jeune fille lunaire, petite Colombine endormie sur les rails. Un jeune homme cueille ce petit bonheur, le réveille comme le prince du conte et l’emmène au mariage de son père. La demoiselle accepte le deal : accompagner Gaspard contre une somme qui l’aidera dans ses nombreux voyages. Ils débarquent dans un autre univers, perdu au cœur de la campagne, un zoo peu ordinaire. Nous passerons le premier contact avec la mariée, les mains dans le fion d’un yak. Étourdie, enchantée, sous le charme, la belle s’émerveille de ses nouvelles découvertes. Notre Gaspard joue les blasés, parti quérir richesse ailleurs, peut-être en fuite, la suite nous le dira.

Derrière le paradis perdu se cachent les soucis d’une famille particulière, libre du temps et de l’espace, vivant son bonheur au gré de l’humeur. Gaspard est parti un beau jour ailleurs, abandonnant son père Max, humaniste, rêveur et un rien coureur de jupons. Virgil, l’ainé, est resté, prenant en main la lourde tâche ingrate du quotidien, la gestion sans rêve du zoo. C’est une histoire aux allures de Petit Prince où la princesse Coline ne quitte pas sa peau d’ours. Elle se comporte comme ce plantigrade, reniflant la fausse ou vraie fiancée de Gaspard. Suite aux incartades du futur mari, la mariée décide de ne plus porter la robe blanche. L’idéal, pour ne pas perdre les frais engagés, serait de trouver un couple prêt à convoler. Une autre nouvelle beaucoup plus triste attend Gaspard. Il est temps de se débarrasser des masques, des peaux et d’accepter la réalité tout en continuant de rêver.    


Antony Cordier avec Gaspard va au mariage développe un univers particulier, mélange de poésie, d’onirisme, d’inventions improbables, dans une mise en scène où la lumière se joue des ombres. Il commence par une rencontre hasardeuse le long d’une voie de chemin de fer. C’est peut-être le train de la vie, les rails du destin, une princesse endormie, le petit bonheur de la chanson, Colombine. Il se colore de l’utopie des films de Jacques Tati, Chaplin, Cocteau. Le spectateur ne doute pas de l’issue de l’histoire qui attend nos deux petites âmes perdues au bord de la route. Laura, tout en décalage, lunaire, se laisse porter par le courant. Dans cette première séquence, pour un croissant et un café, elle finit par se retrouver enchainée à la voie ferrée. Elle découvre ensuite une famille particulière vivant au cœur d’un zoo, parmi les animaux. C’est comme un retour aux origines de nos sentiments, le cœur de cette mélodie.

Depuis Douches froides et Aimez qui vous voulez, Antony Cordier place celui-ci au cœur de ses récits. L’instinct est au centre de cette histoire, celui de reconnaître l’âme sœur, de se cacher sous la peau d’un ours. Chacun se dévoile pendant ces quelques jours. C’est la fin de l’enfance qui nous quitte pour Coline. Il viendra un temps où il faudra quitter la peau protectrice pour affronter le monde. Gaspard renoue avec les inventions improbables de son enfance comme le bouchon de champagne-parachute. Il est peut-être temps de reprendre le rêve qui l’habitait et de lui donner vie. Virgil, avec la fin du zoo, quitte le masque du gestionnaire pour suivre la route d’une femme tatouée. Max, le père, comprend que de corps en corps, il n’en a jamais aimé qu’un seul. Le zoo devient la toile de fond, le décor magique et poétique avec ses espaces où le soleil joue ses gammes. La sorcière est remplacée par trois chiens que le vent mauvais pousse vers les enclos de l’innocence. Les cœurs battent, se découvrent, se cherchent sans se l’avouer et finissent par s’épouser aux sens propre et figuré.

La caméra s’envole, rattrape ses personnages pour plonger dans leur cœur et nous livrer l’origine du monde. C’est la petite romance amoureuse qui ne demande qu’à prendre le chemin du bonheur. Les séquences s’amusent à transporter le spectateur dans un maelström entre cinéma-vérité aux couleurs du documentaire, poésie, onirisme et rêverie. Antony Cordier mélange le tout dans son fourneau magique et dévoile un style personnel nourri du sang de ses ainés. Il faut saluer le jeu des comédiens, famille de cinéma portée par le récit exceptionnel, de Félix Moati à Laetitia Dosch, en passant par Guillaume Gouix, Marian Foïs et Johan Heldenbergh. La jeune génération atteint les sommets et nous promet des films qui ne finiront pas de nous enchanter par leur jeu maitrisé. Nous achèverons la balade par Christa Théret sous sa peau d’ours. Elle révèle la promesse d’une de ces grandes actrices du cinéma français. Gaspard va au mariage est une de ces pépites qui nous font aimer le métier, à revoir plusieurs fois pour en savourer toute la symbolique et la magie.

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
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    Titre : Gaspard va au mariage

    Réalisation : Antony Cordier

    Scénario : Antony Cordier, Julie Peyr et Nathalie Najem

    Photographie : Nicolas Gaurin

    Montage : Christel Dewynter

    Costumes : Pierre Canitrot

    Décors : Julia Lemaire

    Musique : Thylacine

    Producteur : Nicolas Blanc

        Coproducteur : Patrick Quinet

    Production : Agat Films & Cie - Ex Nihilo

        Coproduction : Artémis Productions et Shelter prod

    Distribution : Pyramide Distribution

    Pays d’origine : France

    Genre : Comédie

    Durée : 105 minutes

    Dates de sortie : 31 janvier 2018

Distribution

     Félix Moati : Gaspard

    Lætitia Dosch : Laura

    Christa Theret : Coline, la sœur de Gaspard

    Johan Heldenbergh : Max, le père de Gaspard

    Guillaume Gouix : Virgil, le frère de Gaspard

    Marina Foïs : Peggy, la fiancée de Max

    Vincent Deniard : l'amoureux de Coline

    Noémie Alazard Vachet : la mariée tatouée

    Élodie Bouchez