Alain (Dany Boon) et Valérie (Valérie Bonneton) ont vécus une histoire d'amour explosive, de cette brève union est née leur fille Cécile.
Aujourd'hui ils sont divorcés et cultivent une haine réciproque. Alain a refait sa vie avec une aide ménagère et est le patron d'une petite auto-école. Valérie est vétérinaire, multipliant les aventures d'un soir. Cécile, leur fille, vit en Grèce et à 22 ans choisit de se marier avec un jeune Grec. Pour rejoindre leur fille chérie à Corfou, Alain et Valérie se retrouvent dans le même avion. Alors que l'avion s'apprête à décoller, l'éruption du volcan islandais Eyjafjallajökull les oblige à trouver une autre solution pour se rendre en Grèce. L'ancien couple part donc alors sur les routes et chacun va devoir mettre ses ressentiments de côté pour pouvoir arriver à temps à la cérémonie.
Quatrième film du réalisateur Alexandre Coffre à qui l'on doit l'assez bonne comédie Une pure affaire (2011), Eyjafjallajökull, qui mériterait le prix du film au nom le plus imprononçable de 2013 arrive donc sur nos écrans de cinéma. Prenant pour prétexte la spectaculaire éruption du volcan pour parler de la relation explosive du couple (oui le raccourci est vite fait) mais avant tout de l'amour profond pour leur fille qui les unit.
Malheureusement, les moments les plus drôles du film ont été évidemment glissés dans la bande annonce vue et revue durant l'été. Eyjafjallajökull souffre comme beaucoup de comédies françaises d'un scénario cousu de fil blanc et d'un manque cruel de rythme. Alexandre Coffre semble avoir tout misé sur la première demi-heure de son film. Les répliques cinglantes, voir vulgaires s'enchaînent, les situations rocambolesques se bousculent à un rythme d'enfer, sans que le spectateur n'ait vraiment le temps de reprendre son souffle et de savourer réellement leur potentiel comique.
Heureusement, le duo Bonneton/Boon trouve dans ce tumulte un certain équilibre, et quel soulagement de ne plus entendre Dany Boon parler en ch'ti et nous laisser entrevoir qu'il sait jouer autre chose. On regrette néanmoins que cet ancien couple soit tellement caricatural et aux antipodes que l'on a du mal à concevoir le fait qu'ils aient pu tomber amoureux dans le passé...les clichés sociaux aident certes le comique mais, un peu plus de fantaisie et d'audace dans le scénario n'aurait pas fait de mal. Regrettable également que les personnages secondaires soient si peu exploités, notamment celui de l'oncle (interprété par le grand Albert Delpy) qui n'a le droit qu'à quelques répliques lors de la scène d'ouverture et que l'on entreverra à la toute dernière séquence. Seul David Ménochet a le droit à une réelle partition, l'un des moments les plus drôles du film d'ailleurs puisqu'il interprète un ancien prisonnier reconverti au christianisme, sillonnant les routes dans une « Arche » mobile. Sa rencontre avec le couple, le moins aimant au monde fait des étincelles et apporte un peu de folie au film et ça ne fait pas de mal de sortir un peu des situations convenues sur les couples des short-comédies en vogue sur les chaînes télévisées !
Eyjafjallajökull, amorce quelques moments plaisants mais qui ne tiennent pas leurs promesses et, malgré des acteurs qui manifestement s'amusent (notamment Valérie Bonneton qui semble s'éclater dans son interprétation), une bande sonore édulcorée plaisante, Alexandre Coffre ne parvient pas réellement à dynamiter les comédies amoureuses de l'intérieur, dommage.
Sarah Lehu